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Heineken : une cagnotte Leetchi pour aider les grévistes à sauver leurs emplois

Depuis ce lundi 23 janvier, une dizaine d’ouvriers d’Heineken employés à des postes indispensables à la production, sont en grève et bloquent la brasserie pour protester contre sa fermeture. Les syndicats ont créé une cagnotte Leetchi afin de les soutenir dans leur bras de fer avec la direction du groupe.

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Heineken : une cagnotte Leetchi pour aider les grévistes à sauver leurs emplois

La direction du groupe Heineken avait annoncé à ses salariés la fermeture de la brasserie de Schiltigheim le 14 novembre. 220 postes en moins à l’horizon 2025, prétextant que le site industriel est vétuste. Les ouvriers étaient en grève dès le lendemain, sidérés par leur société qui a réalisé 26 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021 – dont 3,3 milliards de bénéfices nets – mais ne daigne pas investir 50 millions d’euros pour sauver leurs emplois. « On est beaucoup à avoir travaillé en trois huit toute notre vie dans cette usine. Ils croyaient qu’on allait juste partir gentiment sans rien dire ? », s’interroge Didier Deregnaucourt, délégué du personnel pour la CGT.

Les syndicats de la brasserie annoncent la création d’une caisse de grève sous forme de cagnotte Leetchi vendredi 26 janvier. Une dizaine de salariés en amont de la chaîne de production de la brasserie schilikoise avaient déjà arrêtée toute l’usine pendant une semaine en se mettant en grève du 2 au 9 janvier. Grâce à cette stratégie, les employés qui ne pouvaient pas travailler avaient donc été mis au repos. Depuis lundi 23 janvier, les mêmes ouvriers sont à nouveau en grève et l’usine est à l’arrêt.

Après plus de trente ans chez Heineken, (de gauche à droite) David, Laurent et Thierry se rappellent avoir beaucoup donné pour leur entreprise. Photo : Amélie Schaeffer / Rue89 Strasbourg / cc

Un grève dans la durée « s’il le faut »

Didier Deregnaucourt indique que la cagnotte permettra d’aider les ouvriers en grève :

« Nous souhaitons évidemment que la direction revienne sur sa décision de fermeture, ce serait l’idéal. Parallèlement, nous participons aux négociations pour les indemnités de départ. Là, ils nous juste proposé de petites indemnités. Ils veulent ajouter deux ou trois mois de salaire, donc 3 à 4 000 euros, selon l’ancienneté, en plus du seuil légal. Nous demandons un plancher minimum, pour tout le monde, y compris les jeunes, à 50 000 euros, juste pour partir dignement, avoir le temps de rebondir, continuer à payer les crédits pour celles et ceux qui en ont. »

Si le groupe reste sur la même ligne, les syndicats envisagent un arrêt de la production dans la durée, « plusieurs mois s’il le faut », assure Didier Deregnaucourt. Et en cas de surplus dans la cagnotte, les salariés prévoient de reverser l’argent à une association caritative. Les prochaines réunions de négociation entre la direction et les syndicats auront lieu le 9 février et le 3 mars.


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