

Plusieurs formes d’hypnose existent, dans la rue méthode flash est la plus couramment utilisée. (Photo CF / Rue89 Strasbourg)
L’hypnose est utilisée en thérapie, en anesthésie mais aussi dans la rue, pour le spectacle. Entre médecins et hypnotiseurs de rue, on s’accuse mutuellement de détourner l’usage de cette forme extrême de contrôle mental.
Rue des Grandes Arcades à Strasbourg, un samedi après midi, un amas de passants encercle un personnage étrange aux lunettes vertes dont les branches sont posées sur ses tempes. Il manie comme des marionnettes des passants après les avoir « hypnotisés ». Une jeune fille d’une vingtaine d’années s’approche de lui, elle veut tenter l’expérience.
Nicolas Wolff, passionné de neurosciences et de lectures philosophiques, plonge grâce à quelques mots cette jeune fille dans un état de léthargie. La jeune fille, les bras ballants et la tête baissée, ressemble à un zombie. Elle restera dans cette position tant que Nicolas Wolff ne lui aura pas demandé de reprendre possession de son esprit. Il explique :
« L’ hypnose n’endort pas, au contraire : l’attention est décuplée. La sensation de détente est amplifiée. C’est comme rentrer en transe avec de la musique ou de la danse. Milton Erickson, psychiatre fondateur de l’hypnose, disait que 99,9% des gens sont hypnotisables. Pour divertir, dans la rue, pendant la phase d’hypnotique, je demande aux gens de caresser un chat imaginaire, par exemple, c’est mignon et pas dégradant. Ils peuvent rester dans cet état de conscience 2, 10, 30 minutes ».
L’hypnose de rue condamnée par les professionnels
Une pratique qui révolte le Dr Daniel Quin, médecin généraliste pratiquant l’hypnose et vice-président de l’institut Milton Erickson de Strasbourg (IMHESA) :
« C’est un viol, un retournement des personnes, un état sans dessus dessous. L’hypnotiseur de rue s’approche de son sujet, il rompt la distance sociale, la pénètre violemment. La personne est en état de choc. Sidérée, elle ne peut plus s’échapper. Tétanisé, le volontaire peut accepter n’importe quelle suggestion. Il se met dans un état dissociatif pour échapper à la violence. Il faut s’imaginer que ces personnes ressentent quelque chose de comparable à ce que les animaux vivent lorsqu’ils se retrouvent face aux phares d’une voiture en pleine nuit. »
Pour le Dr Quin, l’hypnose est un sujet trop sérieux pour être pratiqué en dehors de la médecine :
« C’est comme donner un pistolet à un tueur. Ce n’est pas le pistolet qui tue. Il faut suivre les règles avec prudence. Nous refusons d’utiliser ces méthodes d’hypnose dites “d’induction flash”. Un dépistage, un diagnostic psychologique est essentiel avant une phase d’hypnose. Sans présélection et sans préparation, les risques de dérapages, avec un client à la psychologie fragile, ne peuvent pas être évités dans la rue. »
Le médecin a vécu un de ces dérapages lors d’un séminaire psychiatrique en Allemagne. Une femme, volontaire pour une expérience d’hypnose, est restée bloquée dans un état de régression à l’âge 5/6 ans durant tout le séminaire. Puis elle a dû être hospitalisée dans un établissement psychiatrique.
Questions sur la méthode « induction flash »
Pour Nicolas Wolff, effectivement l’induction flash est dangereuse dans la rue, mais il assure ne l’utiliser, site rarement et après avoir vérifié l’état émotionnel du sujet avec une méthode « éricksonienne ».
Il dénonce les pratiques non encadrées et refuse d’être associé à une communauté, comme celle de Street Hypnose par exemple. Pour lui, les médecins devraient plutôt s’intéresser aux « jeunes sans expérience qui utilisent l’hypnose flash ».
Chez Street Hypnose Strasbourg, on réfute ces accusations. Pour l’un des membres de cette communauté, contacté via Facebook et qui reste anonyme, l’hypnose de rue et l’hypnose thérapeutique ne sont pas des pratiques opposées mais complémentaires. Il soutient que l’induction hypnotique ne peut être dangereuse puisque l’hypnose est un état naturel, que tout le monde expérimente à longueur de journée.
Numérique et interruptions cognitives
Pour Nicolas Wolff, l’hypnose concerne tout le monde :
« Dans la rue, je n’insiste pas avec les gens qui veulent me prouver que l’hypnose ne marche pas. En revanche, pour les patients qui viennent dans mon cabinet, je trouve toujours un moyen de les faire participer. Derrière le jeu, je veux réveiller les foules, prouver qu’être hypnotisé n’est pas un signe de faiblesse, c’est un dialogue avec l’inconscient qui permet de de réapprendre à utiliser son cerveau. »
D’après Nicolas Wolff, et l’ouvrage de Michel Desmurget, TV Lobotomie, dont il s’inspire, le numérique serait responsable d’interruptions cognitives : le langage, la mémoire, le raisonnement, l’attention, l’apprentissage, le sommeil, toutes ces fonctions, orchestrées par le cerveau, sont altérées par les smartphones, les télévisions et les écrans d’une manière générale.
Nicolas Wolff a découvert l’hypnose à la suite d’une grave maladie neurologique, qui l’a contraint à abandonner ses études de médecine à la sixième année. Aujourd’hui, il ne prend plus de médicaments et se soigne « en méditant et en écoutant son corps ». Pour lui, l’hypnose ne doit pas être l’apanage du corps médical :
« Pourquoi le diplôme universitaire de méditation pleine conscience est réservé aux médecins à la faculté de Strasbourg ? Plutôt que d’interdire la pratique de l’hypnose, il faut apprendre aux jeunes à utiliser leurs cerveaux. Le but n’est pas de manipuler les gens dans la rue, mais de faire prendre conscience à quel point ils le sont déjà ! L’induction flash est présente quotidiennement dans nos vies : dans les pubs, les films violents, les notifications dans les smartphones, etc. C’est un vrai problème de santé publique ».
Un état de conscience modifié
Sous hypnose, le cerveau se met en état de veille et des régions habituellement inactives sont stimulées. Comparable à un sommeil paradoxal, l’état de conscience est modifié, d’où l’effet d’immobilité et de non-réactivité physique. Selon le Dr Quin, l’hypnose est un art de la communication :
« C’est une focalisation interne sur soit, une connexion entre la personne et son imaginaire. L’accès aux souvenirs et aux émotions est étendu, une personne peut se remémorer un souvenir avec un nombre de détails tel qu’elle aura l’impression de le vivre à nouveau. Elle pourra sentir le sable sous ses pieds si son souvenir se déroulait en bord de mer par exemple. L’hypnose fait appel aux aptitudes de chacun, elle développe les compétences et les capacités de réponses. »
Mais l’hypnose peut être déstabilisante pour des personnes ayant eu des antécédents psychologiques. Les messages ancrés peuvent faire resurgir des émotions inattendues chez des personnes dont les comportements ont nécessité une prise en charge médicale ou qui ont des prédispositions pour des épisodes délirants. Dans le jargon, ce sont des personnes aux « terrains fragiles ».
L’hypnose pour traiter les cancers
D’après Nicolas Wolff, la France est en retard sur l’utilisation thérapeutique de l’hypnose. D’autres pays comme la Finlande, l’Angleterre ou l’Irlande soignent des psychoses grâce à des états de conscience qui permettent de comprendre l’origine de certains problèmes.
Pour le Dr Daniel Quin, l’utilisation de l’hypnose devrait être développée dans les traitements du cancer notamment comme méthode anesthésique pour des opérations chirurgicales du sein. La pratique a été également utilisée pour lutter contre la douleur en remplacement de la morphine au centre hospitalier universitaire de Lyon. À Strasbourg, sur les Pages jaunes, l’activité d’hypnotiseur apparaît 390 fois.
Pour ce qui est des commentaires critiques j adore ceux des thérapeutes qui en profitent pour glisser l'eut adresse de site Web.
Bonjour la déontologie.
Je suis content de cet article car les précautions vis à vis de l hypnose se rejoignent entre le Dr Quin et moi.
Pour ce qui est de ma pratique, je suis demandé à l international à présent, en tant que praticien ou enseignant.
Comme le signale un commentaire, en France, il y a toujours le grand jaloux...
Ce qui me rassure c est que ceux qui me critiquent vont ensuite essayer de récupérer mes cours chez mes élèves et ça me fait bien rire .
Pour ce qui est de ma prise en charge de la maladie bipolaire ou d'autres trucs que les praticiens ordinaires ne font pas, à Stanford ou à Boulder Colorado on ça dans la même direction.
Ça me rassure, les choses avances.
Pour ce qui est des mauvaises langues en france, on est pas prophète en son pays.
Pour ce qui est de l éthique de ma pratique en rue que j ai installé à strasbourg, on est loin l hypnose de spectacle, j invite à venir nous voir pratiquer, il y a foule, souriante et fidèle.
Wolff Nicolas
Je tante désespérément de vous joindre suite à la formation que je vous ai payer qui devrais débuter lundi. N'ayant aucune adresse et sans suces pour vous joindre nul part je commence à m'inquièter sérieusement.. Pourriez vous me répondre s'il vous plais...
Cordialement Madame Marchand Catherine
Celle d'un coté d'une hypnose qui relève du spectacle, l'hypnose de rue, et je ne comprend pas en quoi elle peut se réclamer de la thérapie, ce type d’amalgame étant en soit à mon avis un problème.
De l'autre une hypnose médicale formidable. Enfin les médecins, après avoir critiquer et dénoncer la pratique de l'hypnose pendant des siècles, changent leur point de vu devant les révélations des neurosciences et lui ouvre la porte des hôpitaux. Cela promet de nombreuses avancées en matière de bien-être et de soin des patients.
Mais le point de vu extrême de certains médecins qui voudrait se réserver l'exclusivité de la pratique de l'hypnose me parait soit hypocrite, soit révéler un manque certain de compréhension des possibilités de l'hypnose. Car l'hypnose, est un état naturel du cerveau, et en interdire la pratique reviendrai à interdire de rêver, par exemple. Comment les médecins pense-t-ils pouvoir interdire l'hypnose hors du carde médical, quand chacun de nous à chaque jour, suivant des cycle de 90 minutes environ connait cet état particulier qui participe à l'équilibre du cerveau?
État que l'on provoque aussi très souvent sans savoir le nommer. il leur faudrait dans ce cas interdire aux artistes de créer, aux parents de chanter des berceuses, aux joggeurs de courir, aux cinéastes de réaliser des films, aux enseignants de faire cours… car toutes ces pratiques relèvent de l’hypnose ou de l'autohypnose.
Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, je vous conseil mon site:
http://hypnosestrasbourg.puzl.com/
je donne aussi des cours de développement personnel par l'autohypnose tous les mardis soir au centre socio-culturel de Vendenheim, 5 euros la séance de 2h ou 40 euros le trimestre
Bonne découverte :-)
Exact! L'hypnose de rue n'est en RIEN thérapeutique et ne doit d'ailleurs pas l'être. Les conditions ne sont pas présentes et je ne me sentirais pas valorisé.
Quant à ce médecin...je ne le comprend pas. Donner une arme à un tueur? Il va un peu loin.
Comme la dis le premier ' Plutôt que d’interdire la pratique de l’hypnose, il faut apprendre aux jeunes à utiliser leurs cerveaux'.
C'est leur cerveau, en tant que médecin, ne devrait-il pas nous aider à mieux nous aider? Ou y perdrait-il quelque chose?
1. Son idée délirante sur les origines de la psychose sont hallucinantes
2. Les méthodes proposées sur son site internet n'ont aucune validité scientifique.
Mais à me poser la question de la distance nécessaire ( ce n'est pas la même chose que la compétence ) d'un ou une journaliste composant un article.
Sans doute leur apprend-t-on aujourd'hui dans les écoles qu'on peut en être quitte avec deux points de vue...
Mais l'esprit critique ?
A ne sans doute pas savoir qu'est en cours une veille gouvernementale de la pratique journalistique sur le web laquelle se base pour les choisis après appel d'offres sur les principes de la loi Informatique et Liberté, mais où son intégrées des questions qui concernent les politiques commerciales et donc de censures à ce point de vue là des lignes "clientélistes" .
Mais à revenir à nos deux messieurs, j viens de voir la vidéo du poulpe, c'est en partie piqué sur le Systema russe ( en sa partie aussi plutôt escroc...) Mais je ne dirais rien là-dessus parce les même effets peuvent se produire avec un entraînement poussé.
Donc à juste donner les prix toujours difficile à trouver.
"A l’année : 400 euros adultes sans réduction, 350 euros étudiants +50 euros de licence = adhésion à l’association + assurance annuelle de septembre à septembre ( payable en deux fois )
au mois : 45 euros + 50 euros de licence annuelle de septembre à septembre"
C'est pour le truc soi-disant chinois qui est commenté en anglais dans la vidéo.
Alors il est vrai : l'article n'est pas mauvais en tant qu'il produit des commentaires. Mais il s'épargne une réflexion critique qui devrait être à mon sens le propre de tout journaliste.
Quel est son idée sur l'hypnose, je n'arrive pas à voir cet extrait dans l'article...
Il faudrait aussi interdire les couteaux cela éviterai les meurtres !
Plus sérieusement le problème n'est pas l'outil mais ce que l'on en fait.
L'hypnose n'est mas plus encadrée a l'hôpital qu'en libéral. Il n'y a souvent qu'une seule Perso. E formée par service qui est garante de la sécurité de la séance. Et souvent cette personne a une formation bien inférieure a celle de bon thérapeutes en cabinet ( et oui l'hôpital n'a pas d'argent pour payer des formation de qualité )
L'hypnose est proposée dans l'intérêt du patient devant son absence d'effet secondaire mais certainement pas dans un but de rentabilité.
Merci aussi a Rue89 de supprimée le titre qui insinue que l'hypnose peut guérir le cancer.
Quelle soit une aide pour lieux supportée les nausées les douleurs physiques et morales peut être, mais ekke ne guérit certainement pas le cancer affirmée cela pourrait retard le traitement et constituerait une perte de chance pour les patient qui croiraient à ce titre mensonger.
Si vous faites allusion à ma remarque, dans mon cas précis cela leur faisait une anesthésie en moins pour eux à pratiquer et pour moi une journée de moins à occuper leur lit.
"Economiquement rentable " ne signifie pas ici rapporter de l'argent mais en économiser.
Si vous le dites...
Ce que fait M Wolff est déontologiquement répréhensible. Non seulement parce, comme le dit le docteur Quinn il y a rupture de la distance sociale, mais parce qu'en fait il ne s'agit de rien d'autre, sous un discours pseudo-scientifique certes en partie pertinent, d'attirer le client vers des cabinets dont la légalité est douteuse et où tous les excès sont possibles.
Quant à l'usage de l'hypnose en milieu médical, c'est une pratique régulière, notamment dans un service aussi moderne que celui du Professeur Marescaux. Un drain était resté bloqué dans mon ventre et plutôt que de m'anesthésier à nouveau (ce qui impliquait une prolongation du séjour) on m'a proposé l'hypnose thérapeutique. Je sais du coup, parce que je me suis amusé à résister un peu, qu'il faut la collaboration du sujet. Mais ce sont là des applications douces, efficaces et économiquement rentables pratiqués par des médecins et donc rigoureusement encadrées !!!
La mode de l'hypnose de rue et collective, relancée par certaines émissions de TF1, est d'un tout autre ordre.
Après le LSD, les chocs électriques, le penthotal et ses successeurs dans les années 40/50 : (la fameuse opération Artichaux par exemple :https://www.youtube.com/watch?v=fc7MsxiffNw ), les départements de psychologie de tous les services de renseignement du monde entier se sont lancés dans la recherche que l'on pourrait résumer par "mentaliste".
La maladie de M. Wolff en ferait par exemple un sujet parfait pour des expériences menées dans les années 80 où l'on faisait par exemple dessiner en gros et décrire en détail les plans de prototypes secrets d'avions furtifs sans que le sujet ne les ait jamais vu.Les résultats étaient époustouflants. Il serait au passage très amusant de raconter comment l'un de ces programmes n'a plus eu de subventions un temps parce que tout simplement le niveau d'accréditation des membres de la commission subventionnante était insuffisant pour qu'on puisse leur présenter les rapports classifiés qui donnaient les résultats des expériences. Un problème analogue s'est posé il y a quelques mois lorsqu'il s'est agit de créer en Allemagne une commission parlementaire en vue d'examiner les rapports entre BND et NSA :-)
On dit souvent qu'un individu ne ferait rien sous hypnose qui irait fondamentalement contre sa conscience morale. Un meurtre par exemple. Mais comment savons-nous ce qu'il en est de notre conscience morale ? Et de plus je n'ai pas besoin de demander à une jeune fille hypnotisée de se déshabiller, il me suffit de lui dire qu'il fait très chaud.De même, pour avoir le numéro de la carte bancaire de quelqu'un, il me suffit de glisser la question dans une suite anodine : date de naissance, numéro de téléphone, immatriculation de la voiture..
Une pratique intéressante donc, qui est maintenant en théorie acceptée par l'ensemble du corps médical.
Mais qu'il faut strictement encadrer afin d'éviter les abus possibles qui s'avèrent beaucoup plus nombreux qu'on ne pense...
Je vous ai fait une réponse un peu plus bas.
Bon WE !
Que fait-il de mal?
Maintenant le médecin qui dit que c'est un viol, dites vous bien lecteur que l'inconscient ne fera jamais quelque chose qu'il ne veut pas, c'est ce que j'explique aux personnes qui viennent à mon cabinet en thérapie. Et que de plus le corps médical essaye par n'importe quel moyen de vouloir faire interdire la pratique de l'hypnose aux non médecin. C'est un lobbying auquel nous, professionnels de l'hypnose nous nous battons grâce entre autres au SNH (Syndicat National des Hypnothérapeutes) qui dès lors que vous consultez un professionnel de l'hypnose adhérent à ce syndicat, vous pouvez être assuré déjà que ses certifications, droit d'exercer et assurances ont été vérifiées, ce qui est déjà un énorme pas pour le citoyen qui n'y connaît rien dans ce domaine.
La personne qui dans la rue "tombe" en état d'hypnose est lié simplement au fait de ce que l'on appelle une "rupture de pattern". La personne n'a aucune douleur en cela même si vu de l'extérieur c'est impressionnant.
Ce qui me semble par contre important à dire c'est que ce qui manque à l'hypnose de rue ou de spectacle c'est la bienveillance. En effet sur D8 avec Hanouna on se souviens du carnage réalisé par un hypnotiseur où deux animateurs n'étaient pas bien en sortant de l'état d'hypnose, pleurait, et n'était vraiment pas bien du tout sans que l'hypnotiseur ne fasse rien... Et c'est là le danger de l'hypnose de rue et de spectacle au contraire de l'hypnose thérapeutique. Les techniques utilisées de bases sont les mêmes mais pas amenées de la même manière et surtout le retour de l'état d'hypnose est une phase importante. C'est comme si un pilote d'avion était très attentif au décollage et se foutait de l'atterrissage : il y a un crash. Et bien c'est pareil en hypnose. Le retour de l'état est à encadrer autant que la mise en état. Un seul mot fondamental qui fait presque tout : BIENVEILLANCE. Hélas lorsqu'il se passe des émotions inattendues lors du retour de l'état d'hypnose, l'hypnotiseur de rue ou de spectacle n'est souvent pas formé à accompagner ce genre d'événements, qui reste qu'on se le dise, minoritaire. Mais cela n'empêche que la BIENVEILLANCE doit être au coeur de tout accompagnement, qu'il soit thérapeutique ou ludique.
Trois questions par contre :
1/ Auriez-vous des références sur ces écrits fossilisés ? Je suppose qu'il s'agit de pratiques de transes ?
2/ C'est une idée courante -et que je partage- de considérer que l'inconscient ne fera jamais ce qu'il ne veut pas. Mais je reprend l'exemple de mon post plus haut. On a déjà vu à la tv un sujet à qui on avait dit qu'il avait très chaud commencer à se déshabiller. De même, demander à un individu de faire un numéro sur un téléphone, n'est pas la même chose que lui demander de faire exploser une bombe. Vous voyez ce que je veux dire : si on dissocie les moments d'une chaîne causale, l'inconscient est-il capable de les recomposer ?
3/Pour ce qui est de cette émission la plus scandaleusement pitoyable de toute l'histoire de la télévision, ne croyez-vous pas que l'abattement des deux animateurs ne venaient pas tout simplement de la soudaine prise de conscience de la médiocrité à quoi ils participaient quotidiennement. ? ;-)
Je vais essayer de répondre au mieux à vos questions
1 - On peut retracer les origines lointaines de la pratique de l'hypnose chez les guérisseurs chamaniques sur les peintures rupestres préhistoriques.
Les Sumériens (-4000) ont décrit sur leurs tablettes des méthodes hypnotiques.
Il semblerait que certains bas-reliefs égyptiens décrivent des « passes » réalisées par un « magnétiseur ». L'énergie serait imagée par des croix ansées partant en direction du patient. Un papyrus trouvé par Georg Ebers contient la phrase « Pose ta main sur la douleur et dis que la douleur s'en aille ». D'autres papyrus (-3000) montrent des miroirs utilisés par des médecins probablement comme inducteur hypnotique pour réaliser des anesthésies ou analségies1.
Les Grecs anciens pratiquaient une médecine par les songes dans le sanctuaire d'Épidaure (culte d'Asclépios).
Jean François Billeter fait un rapprochement entre les textes de Tchouang-Tseu et la transe hypnotique.
La capacité du roi de France à guérir les malades souffrant des écrouelles en les touchant – « miracle royal » – apparaît au xie siècle sous Philippe Ier2.[réf. à confirmer]
Le médecin Avicenne au xie siècle est probablement le premier à expliciter le concept de suggestion et d'autosuggestion tandis que Paracelse au xvie siècle est un des premiers à mentionner les fluides et la continuité entre le corps et l'esprit1.
Donc Milton Erickson n'est pas l'inventeur de l'hypnose mais le père de la Nouvelle hypnose pratiquée en cabinet d'où les certifications en Hypnose Ericksoniènne (il existe d'autre terme Humaniste ou Elmanniène qui sont d'autre courant mais ne divaguons pas trop sujet).
2- Les expériences TV ou autre où l'on vois des choses qui relève du spectacle fonctionnent car simplement l'inconscient à cet instant T est d'accord de jouer c'est tout et que l'hypnotiseur ne prend que les plus receptif par un système de calibration. Ce qui est loin d'être le cas dans nos cabinet. On ne choisi pas ses patients mais c'est eux qui nous choisissent et heureusement qu'il en est ainsi !
3-L'état des animateurs qui n'étaient pas bien c'est juste que l'hypnotiseur n'
La bienveillance, la pose de "fusibles" en début d'accompagnement et de bonnes suggestions post-hypnotiques et ce genre de choses n'arrivent pas.
Voilà j'espère que cette réponse vous éclaireras et répondra à vos questions.
(étrange ce site. Il semblerait que les échanges soit extrêmement limités et ne permettent pas un fil de dialogue enrichissant dans la longueur... Je n'ai pas trouvé de "fonction réponse" question de bande passante je n'y connais rien en informatique)
A vous remercier tout d'abord pour la précision et le soin que vous avez apporté en répondant à mes questions !
J'ai constaté que vous n'avez pas vraiment répondu à ma question 2 et je le comprend parfaitement.
Votre historique est fascinant parce que je m'étais à un moment intéressé à ces phénomènes de magnétisme, de suggestion et d'hypnose. Et ce bien avant que je devienne hypnotié/autohypnotisant ???? dans celle salle froide d'opération su service du Professeur Marescaux.
Mais il est vrai que je n'étais pas remonté au-delà du XVIème siècle parce que je ne sais pourquoi je dissociais les phénomènes de transe de l'hypnose et que je considérais les suggestions médicales uniquement sous l'angle du placebo sans me dire que le placebo était peut-être une forme d'hypnose.
J'avais travaillé sur la suggestion dans la formation théâtrale et j'avais à vrai dire senti les forces ( à faire peur...) que cela (les auteurs qui s'inspiraient de Stanislavski par exemple. Et pas seulement Strasberg...) pouvait déchaîner, surtout chez les "civils". C'est pour cela que j'avais opté pour la solution brechtienne.
A vous remercier donc pour toutes ces références. Je connaissais la chose chez les Grecs mais pas ailleurs.Votre 1/ est donc pour moi une mine pour laquelle je vous suis très reconnaissant (et juste pour le dire en passant cela justifie un peu l'existence de sites où nous sommes là ...refaisant en quelque sorte l'article ;-) ou tout du moins l'approfondissant...;-) )
Je pense en tant que grand lecteur de François Jullien je vais m'intéresser en premier à la manière dont Jean François Billeter lit Tchouang-tseu.
Mais à vous le dire en tout honnêteté j'ai toujours eu une grande méfiance à l'encontre d'Erickson que je n'ai à vrai dire pas lu vraiment. J'avais une amie qui nous a aujourd'hui quittée mais qui n'a jamais pu me convaincre d'une séance même gratuite dans son cabinet. Et cela malgré l'intérêt pour la méthode et l'affection que je lui portais. Sans doute, ce sont mes racines freudo-lacaniennes, justement pour cette deuxième raison.
Par contre, je vous serais très reconnaissant si vous pouviez préciser cette notion de bienveillance !
Est-elle nouvelle dans la pratique de votre discipline ?
Je sais pour l'avoir repérée dans les textes administratifs qu'elle est de plus en plus fréquente en France . Dans l'Education Nationale par exemple mais aussi dans la gestion de toutes les administrations de l'Etat. Jusque dans l'Armée !!!
A vous remercier en tous les cas pour votre si instructives réponse !
C'est vrai que le principe de réponse sur ce site est un peu chaotique .
Vous me demandiez de préciser la notion de bienveillance. Sans rentrer dans une formation d'accompagnant, pour faire simple comme definition, je dirais que la bienveillance consiste à quoi qu'il arrive et quoi qu'il se passe avec son prochain, l'opérateur en hypnose (spectacle, rue ou thérapie) se doit d'être là pour accompagner la personne et ne lâche rien et que seul la personne en face de soit est ce qu'il y a de plus important au monde à cet instant T et rien d'autre ne compte plus que la personne en face de soi et ce qu'elle vit, traverse. Et pour cela il faut une formation et une pratique ce qui est loin d'être le cas des hypnotiseurs de rue !
Bon dimanche à vous et à tous les lecteurs
Un hypnotiseur de rue - et pas des meilleurs - qui représente tous les hypnotiseurs de rues de France. Des docteurs qui assiste à une expérience d'hypnose qui soit-disant tourne mal dans un séminaire... merde, c'est quoi qui est dangereux, l'hypnose de rue et ses expériences ludiques ou les médecins...
Sans parler du discours basé sur la peur et l'insécurité pour mieux faire passer sa petit tirade rhétorique...
Dommage, dommage....
Quand aux propos alarmistes du Dr Quin, je l'invite à arrêter d'interpréter et à sortir de son cabinet et à venir à la rencontre de nos volontaires pour leur demander comment eux ont ressenti la séance.
Amicalement,
Philippe "Asharas" Villanueva
Le Château Vodou de Strasbourg et le Graffalgar proposent des cabinets publics d'hypnose avec l'hypno-thérapeute Nicolas Wolf:
Vendredi 16 octobre dès 20h au Château Vodou
Vendredi 20 novembre dès 20h au Graffalgar.
C'est l'occasion de voir l'application thérapeutique que l'on peut faire de l'hypnose.
https://www.youtube.com/watch?v=ETakyPDIjok
https://www.youtube.com/watch?v=eTryO3Oznmc
https://www.youtube.com/watch?v=xvODHeu3j8g
Le Dr Quin, devrait en outre se renseigner, l'hypnose est pratiquée au bloc depuis des lustres a Strasbourg !
Comment peut on dire qu'un "dépistage psychologique est necessaire avant une phase d'hypnose" lorsque l'on est medecin généraliste ?!
Les risques de dérapages sont au contraire minimisés car des techniques telles que les regressions ne sont jamais utilisées !
Bref, cette guerre d'Ego ne nous concerne pas, et, je vous invite a lire la charte éthique du mouvement Street-hypnose : http://street-hypnose.fr/charte-deontologie/
Il est vrai que M. Wolff Nicolas semble utiliser les inductions flashs. Je me demande néanmoins si les quotes utilisées dans l'article sont des citations ou des citations reformulés. Ce serait gros quand même.
Une charte étique ne veut rien dire, il est simple de ne pas la suivre malgre une signature, non?
A pardon j'ai trouvé :
Durée : 1H30
Tarif plein: 15€ / Tarif réduit: 10€ ( -25 ans, étudiants, demandeurs d'emploi, bénéficiaire du RSA)
Places limitées, pensez à réserver.
Et je suppose que les séances individuelles c'est le double ou plus...
Là je préfère le TNS !
Que vive l'Hypnose de rue !
Car je pense que l'hypnose est simplement un outils pour entrer en contact avec un état naturel du cerveau, état qui permet à la fois un meilleur équilibre physique, selon l'Académie Nationale de Médecine :
" l'état hypnotique est considéré comme doté de vertus réparatrices et susceptibles de faciliter secondairement, spontanément ou par suggestion, une meilleure homéostasie et un meilleur aménagement des relations de l'organisme avec son milieu."
Et qui permet de faciliter l'apprentissage, de se connecter avec les ressources de son inconscient et d'établir un dialogue entre conscient et inconscient qui permet de trouver des solutions en prenant en compte toutes nos ressources et non la petite partie consciente et limité.
Quand aux médecins qui essayent de se réserver l’exclusivité de cette pratique, aujourd'hui que les neurosciences commencent à prouver son efficacité, après l'avoir accusé de charlatanisme pendant des siècles (1782 interdiction par l'académie royale de médecine de la pratique du magnétisme animal, ancêtre de l'hypnose), il leur faudrait dans ce cas interdire aux artistes de créer, aux parents de chanter des berceuses, aux joggeurs de courir, aux cinéastes de réaliser des films, aux enseignants de faire cours... car toutes ces pratiques relèvent de l'hypnose...
Et si vous faites des recherches sur internet vous constaterez la multiplication des séances d'hypnoses gratuites qui souvent et se destinent plus à attirer le chaland qu'à proposer un véritable travail intérieur.
Je pense que beaucoup de gens s'intéresse à l'hypnose mais comme le prouve cet article malheureux, beaucoup on tendance à tout amalgamer, l'hypnose de spectacle qui n'est destinée qu'à mettre en valeur les soi-disant pouvoirs de l'hypnotiseur, et l'hypnose thérapeutique ou de recherche sur soi, qui vise à dévoiler à la personne ses propres capacités intérieures.
Pratiquer l'hypnose de rue, qui n'est qu'un spectacle en parlant de thérapie, est je pense, assez dramatique et ne peut que perdre encore plus les gens.
Et qu'on propose cela comme de l'hypnose gratuite qu'est-ce à dire? Est-ce que le faire-valoir de l'hypnotiseur de spectacle paye pour monter sur scène? Non.
On prétend offrir l'hypnose, on l'amalgame à la thérapie et on fait croire aux gens qu'ils vont vivre une expérience intérieure importante, quand il ne sont là que pour faire valoir celui qui les met à nu dans la rue. On les attire avec la gratuité comme si on allait leur offrir une mini séance d'hypnose, alors qu'on les utilise pour se mettre en avant. Qu'on pratique l’hypnose de rue en précisant qu'il s'agit d'un spectacle pourquoi pas, mais c'est l'amalgame à la thérapie qui rend dans ce cas là cette pratique douteuse.
Je pense qu'il y a là une tromperie qui repose sur le désir réel des gens à connaître et à expérimenter les bienfaits de l'hypnose, Malheureusement placer l'hypnose dans le carde de la rue enlève effectivement le cadre bienveillant dont vous parliez et qui effectivement me parait nécessaire à tout travail intérieur. Et s'il n'y à pas là de danger effectif ou de viol, n'exagérons rien, il y a par contre tromperie et utilisation du désir profond de nombreuses personnes à découvrir les richesses de leur inconscient,