

Meliké Sahin est jeune militante UMP à Schiltigheim. (Photos L.D)
A quelques jours du second tour de l’élection Présidentielle, nous avons recontacté les militants débutants, Clémentine, Meliké et les autres, que nous avions rencontré avant le 22 avril. Ils nous racontent les derniers jours de cette campagne électorale, la première pour eux. Et nous confient quel bulletin ils vont glisser dans l’urne dimanche.
Meliké Sahin, militante UMP et Olivier Garrecht, militant FN, constatent qu’au cours de la campagne, les effectifs militants sont allés en grossissant. « Au moment de la prise de contact pendant les tractages, je laissais toujours mes coordonnées. J’ai reçu une dizaine d’appels en retour, autant de nouveaux militants », indique Olivier Garrecht. Pour Méliké Sahin, même remarque : « Nous avons participé aux grands meetings de Nicolas Sarkozy et à ce moment-là, nous avons pu rencontrer des jeunes qui nous ont rejoint pendant la campagne ».
Maïeul Rouquette, militant EELV et Jeune Ecologiste, confie que sur les marchés, ces derniers temps, il a bien reçu le soutien de quelques électeurs, mais ils lui ont précisé qu’ils ne donneraient pas leur voix à Eva Joly. Quelques jours avant le premier tour, les Jeunes Ecolos ont aussi bénéficié « d’une bouffée d’air frais » de la part de leurs collègues allemands. Cinq jeunes d’Allemagne sont venus leur prêter main forte pendant les séances de tractage. Ils sont aussi partis à la rencontre des lycéens pour grossir les rangs des jeunes militants.

Clémentine Degrève (PS) est rentré en campagne "avec les primaires", à l'automne.
Clémentine Degrève, jeune militante PS, estime, elle, avoir bien tenu le rythme, même si elle reconnaît que c’est intensif : « Je suis entrée en campagne avec les primaires, mais pour ceux qui sont là depuis le début du processus, cela fait presque un an, il faut tenir ! » Pour Florian Brunner, jeune Modem, le programme, ça a été « affichage, tractage, participation à des débats, c’est une course de fond, que j’ai tenue jusqu’au bout ».
« Je ne sais pas si Bayrou a fait une très bonne campagne »
Impassible, le jeune homme semble avoir suivi son petit bonhomme de chemin le 22 avril. Vote le matin, révisions l’après-midi, détente avec un peu de natation, puis suivi des résultats le soir à la radio. Florian Brunner, comme tous les autres jeunes militants, n’a pas voulu écouter les sondages, « que les médias nous ont servi comme si les élections étaient jouées d’avance ». Il n’a pas non plus cru aux 14% de François Bayrou aux premières semaines des estimations.
« Le candidat Modem a repris ses grands thèmes de 2007, notamment la dette, et dans le fond, son programme était même meilleur qu’il y a cinq ans… Mais je ne sais pas s’il a fait une très bonne campagne », avoue Florian. « Les 9,1% restent raisonnables après les 4 % des Régionales il y a deux ans. » Même si pour lui, son candidat devrait donner une consigne de vote, quelle qu’elle soit, Florian votera « Hollande, un choix clair et net ».

Florian Brunner, militant Modem, votera socialiste dimanche.
En Alsace, le candidat socialiste se place en troisième position. « Même si les scores de Strasbourg sont bons, il reste une petite déception au niveau régional, puisque nous avons mené campagne ici », reconnaît Clémentine Degrève. Elle argumente pourtant, comme pour se rassurer elle-même : « C’est quand même historique qu’un candidat passe en tête au premier tour devant un président sortant ».
Elle reste prudente : « On n’a pas débouché le champagne pour autant. Il y a encore un tour à jouer ». Et même si elle se dit satisfaite du ralliement d’Eva Joly et de Jean-Luc Mélenchon à son candidat, elle fera campagne jusqu’au bout. « Il nous reste des électeurs à convaincre. Jusqu’au dernier moment, ils sont seuls à faire leur choix. On ne sait pas ce qui se passe dans l’isoloir », évalue Clémentine.
« Pour EELV, cela se jouera aux Législatives »
Chez les Verts, en revanche, Maïeul Rouquette n’est pas surpris : « Il fallait s’y attendre, il n’y a pas eu trop de surprise. Il y a quand même une progression. En 2007, les Verts derrière Dominique Voynet ont récolté 1,57% des voix au niveau national. Ici, à Strasbourg, avec 4,19%, nous doublons même le score national. Quelque part, cela montre que notre campagne locale et notre investissement ont payé ».
Mais Maïeul le répète, « pour EELV cela va se jouer aux Législatives, ce sont les élections les plus importantes pour nous. La campagne va reprendre dans cette perspective pour moi. A l’entre-deux-tours, je ne fais pas campagne pour Hollande, mais je voterai pour lui, comme l’appelle à le faire Eva Joly. Il faut battre la droite ».

Sophie Coudray, militante NPA, votera Hollande à contrecœur...
D’un certain côté, Sophie Coudray, jeune militante NPA rejoint cette idée. « Le dimanche du premier tour, j’étais angoissée. Je suis allée voter tôt le matin et j’ai quand même eu assez peur toute la journée. Mon parti n’est pas dans la logique de représentation, mais dans le combat en dehors des institutions. Donc il n’y avait pas un grand enjeu en soi pour le NPA. Mais pour battre la droite, je suis prête à voter Hollande au deuxième tour. Avec un mal de ventre, comme certains électeurs ont pu le ressentir en votant Chirac en 2002. »
« Je voyais Marine au deuxième tour »
Un spectre de 2002, qui ne déplaît pourtant pas à certain. Olivier Garrecht est de ceux qui y croyaient : « Marine promettait une surprise. Moi je m’attendais bien à des 30% et la voyait au deuxième tour. Dans la journée, j’avais des correspondants qui me tenaient au courant depuis des bureaux de vote. Ils ont remarqué beaucoup de bulletins Sarkozy et Hollande dans les poubelles. Mais dans l’après-midi, avec les résultats en Outre-Mer, j’ai trouvé les scores inquiétants pour Marine », explique le Frontiste qui, à 17 ans, n’a encore jamais voté.

Olivier Garrecht, 17 ans, ne votera pas dimanche.
Méliké Sahin, elle, s’est levée « stressée, mais confiante ». Elle a attendu les résultats le soir au siège régional de l’UMP. « Nous avons été surpris des résultats nationaux, et même contents, puisque l’écart n’est pas aussi grand que ce que les sondages dans les médias prédisaient. En Alsace, bien-sûr, nous nous attendions à être en tête. » Et pour la deuxième position de la candidate FN dans la région, même sortie largement en tête dans certains villages, la jeune femme reprend consciencieusement les mots de son candidat. « Vote de crise et non vote d’adhésion. »
Elle se défend même d’une quelconque drague de l’électorat FN de la part de l’UMP : « Ce n’est pas parce que l’on montre de l’amour pour son pays et pour sa patrie avec autant d’engouement, que l’on est FN » ! Cela ne dérange d’ailleurs pas Meliké que des électeurs FN votent pour Nicolas Sarkozy au deuxième tour. « Tant que c’est pour faire barrage à la gauche ! »
"Plus que jamais !"
Je ne voudrais pas pinailler mais en l'occurrence cela se joue entre Hollande et Sarkozy. Aubry c'était les primaires, et c'est un peu comme serait Royal ou Valls...du Has benn. Bon, si par contre vous la craignez ministre c'est autre chose....
Mais en tant que présidente potentielle elle ne pose plus problème, puisqu'elle hors jeu depuis les primaires. Il n'y a donc pas de raison de dire oui ou non à Aubry puisqu'elle n'est plus dans le jeu, non ?
Par contre - et pour le dire clairement - je n'ai pas dit que vous la craignez. J'ai écrit que vous pouvez souhaiter qu'Hollande ne lui donne pas un ministère, ce qui rendrait votre "grand NON" logique. Car si c'est pour le candidat du P.S. aux présidentielles, je ne sais si vous avez remarqué, mais les adversaires ont été choisi depuis belle lurette, non ?
En d'autres termes, si Hollande veut un vrai rassemblement, qu'il ne nomme pas Mme Aubry Premier Ministre.
Soucieux de la parité, pourra-t-il ne pas la nommer à un Ministère ? Qu'il la positionne alors à la Culture, la très grande absente de ces présidentielles 2012, où d'ailleurs les acteurs culturels se sont tus, laissant penser que finalement cela n'est pas aussi important que cela pour reconstruire la France. Quel manque de courage...
Alors, maire de Lille ou autre fonction ? Il est vrai que le cumul des mandats sera cette fois appliqué, n'est-ce pas ?
Dans ce cas assez d'accord...
Mais de toute façon le choix est entre les sociaux libéraux (qui ont trahi le socialisme dès 1983) et les nationaux libéraux (laquais de l'OCDE). Alors si pour moi Hollande a un petit avantage c'est qu'il est plus à même qu'Aubry de pouvoir éliminer Sarkozy qui est une vraie plaie pour la France. Et c'est tout. A regretter que le FG n'a pas pu réunir plus de voix et que les trotskistes en restent (à mon sens à l'encontre de l'esprit même du vieux Léon) dans un tel refus de se mouiller plus. Mais les législatives seront peut-être une autre occasion...
un militant qui a été jeune dans les années soixante...
Elle vaut d'ailleurs non seulement pour le NPA, mais aussi pour LO et le POI. pour ne parler que la gauche.
La question est aussi vieille que le clivage entre une gauche idéaliste et de ce fait facilement intransigeante car forte de sa prétention à la pureté idéologique : "Mettez un Saint Vincent de Paul au pouvoir et vous en retirez un Talleyrand" disait l'autre.
Le problème de l'idéalisme c'est qu'à moins de se protéger par un dogmatisme de mauvaise foi on risque d'être facilement déçu.
Il suffit qu'un enfant tombe de l'arbre et, comme le Rabbi Elisha ben Avouya, on devient A'her (l'autre) Ce fait de devenir A'her peut en faire tomber certains dans la misologie et le scepticisme radical car ils ne supportent de ne pas vivre dans cet idéalisme bien arrangeant dont s'accommodent pourtant si bien pas mal de bobos.
Mais il peut aussi mettre pas mal de gens en chemin. "Le chemin ( l'exode, l'exil) indique un rapport positif à l'extériorité dont l'exigence nous invite à ne pas nous contenter de ce qui nous est proposé" (Blanchot cité par Ouaknin)
Aussi me semble-t-il, mon cher camarade, que tu devrais en ce moment préconiser un rapprochement avec le front de gauche (si ce n'est déjà fait :-) ) dont l'idéologie peut sembler à certains un peu trop vague, surtout aux trotskistes, mais qui me semble avoir l'avantage du pragmatisme et le souci d'un rassemblement efficace. Et n'est-ce pas profondément marxiste que cela : prendre la réalité telle qu'elle est afin de se donner les moyens de la transformer efficacement ?
Avec bien entendu le risque que tu cites : « gauchisme, maladie infantile du communisme » Lénine. Certains répondront Makhno et d'autres que "Le gauchisme, remède à la maladie sénile du communisme" écrit en 69 a donné un social démocrate un peu perturbateur mais finalement assez gentiment rangé,..
C'est le risque il semble. A se souvenir comment le trostiske Cambadélis a vendu le PCI por finir fan de DSK (Cela avait commencé avec la MNEF d'ailleurs et il n'est pas étonnant du coup de voir Drey inviter le même DSK à son anniversaire (c'est ce que l'on doit à la famille; non ;-) ) Mais passons.
Merci pour le lien vers ton site camarade. Je n'ai pourtant pas trouvé de newsletter qui annoncerait - par avance - des conférences et évènements souvent trop confidentiels J'aurais par exemple bien aimer revoir Velibor Colic sur "Les Bosniaques" desquels j'avais travaillé à l'époque de la guerre.
Que le ciel et la terre te tiennent en joie !
Vorizakonie