
La qualité de l’air a baissé dans quatre communes du Kochersberg depuis qu’elles sont traversées par le Grand contournement ouest (GCO). Les maires de ces communes demandent que soient mises en place des mesures de santé publique.
En 2021, les communes de Duppigheim, Duttlenheim, Kolbsheim et Ernolsheim-sur-Bruche, toutes situées dans le Kochersberg à l’ouest de Strasbourg, ont confié à BioMonitor l’analyse de leur air ambiant. L’objectif était de documenter leur situation atmosphérique avant la mise en service du Grand contournement ouest (GCO), une autoroute de 24 km qui traverse le Kochersberg (voir tous nos articles).
Selon cette étude, dont les résultats ont été présentés vendredi 10 mars à Ernolsheim-sur-Bruche, les quatre communes ont observé une nette augmentation des taux de dioxyde d’azote (NO2) dans l’air dix mois après l’inauguration du GCO. Le dioxyde d’azote est un gaz principalement émis par le trafic routier et impacte les fonctions respiratoires. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe ce gaz parmi les polluants atmosphériques – deuxième facteur de risque de maladies non transmissibles.
Les huit capteurs répartis près de l’axe autoroutier sur les quatre bans communaux ont mesuré une hausse de la concentration de NO2 de 13h à 20h avec un pic autour de 16h et 17h, ce qui correspond aux variations du trafic sur l’autoroute A355. Cette hausse est comparable aux taux observés en zone urbaine de Strasbourg, mesurés par les trois capteurs d’Atmo Grand Est. Ces données publiques ont été intégrées à l’étude des quatre communes, à des fins de comparaison.
Les premières mesures ont été prises du 20 octobre au 4 novembre 2021, avant la mise en service du GCO, tandis que les mesures comparatives ont été effectuées un an plus tard. Les deux campagnes de mesures ont duré deux semaines chacune.


Les maires demandent de nouvelles études
Vendredi soir, les maires de Duppigheim, Duttlenheim, Kolbsheim et d’Ernolsheim-sur-Bruche ont réclamé l’installation d’une station permanente de mesure de la qualité de l’air aux abords de Duttlenheim et Duppigheim, les deux villages les plus touchés par cette pollution de l’air, et la limitation de la vitesse sur le GCO en cas de pic de pollution.
Les maires ont également demandé qu’une étude médicale indépendante soit menée sur un échantillon représentatif de la population locale, afin de diagnostiquer les effets du GCO à long terme sur la santé des riverains.
La réalisation d’une étude sur la pollution sonore qu’entraîne la circulation sur l’axe autoroutier serait également envisagée par les communes. Le maire de Duppigheim, Julien Haegy, avait déjà précisé en juillet 2022 que « des administrés disent que désormais, ils ont du bruit tout le temps, en fonction du sens du vent. Ils entendent soit l’A35 au sud, soit ils entendent le GCO à l’ouest. »
Lobby des transporteurs?!?
Quitte à aller au bout de la démarche - du moins pour Strasbourg - il faudrait passer à 70 km/h tout le temps, sur une plus grande portion de l'A35, et se donner les moyens de le faire respecter...sans compter d'autres mesures pour rendre plus compliqués l'accès et le stationnement en ville... mais là, entre la ZFE et l'extension du parking payant, la municipalité y travaille...(...)
Au global, en raisonnant uniquement sur le trafic de transit, si le report vers le GCO était plus efficace, ce serait encore pire pour les riverains du CGO...ce n'est que du transfert...
Tant sur le périmètre géographique concerné que sur la catégorie des vignettes visées et le calendrier.
Aussi et surtout, les mesures d'accompagnement de l'eurométropole (et de l'État) peuvent être mieux adaptées et plus consistantes en direction des publics concernées et les plus modestes, plutôt qu'un saupoudrage et des critères trop larges qui, de fait, permettent d'indemniser en 2023 des ménages à gros revenus qui changent leur véhicule crit'air 2 pour acheter un SUV électrique.
Il y aurait tant à dire sur cette ZFE. Le fait est qu'elle est une ineptie totale et sur toute la ligne.
Et dire que la municipalité et l'ems ont déjà perdu la moitié de leur mandat avec des mesurettes alors que Strasbourg avait déclaré l'état d'urgence climatique...
Par contre, qu'elle reste identique sur l'A35 est une demi-surprise qui ne va pas trop dans le sens des arguments avancés par les promoteurs de cette infrastructure. De fait, on devait s'y attendre: Le trafic sur l'A35 passant par Strasbourg n'a, de fait, évolué qu'à la marge.
Car, de fait, le GCO remplit la fonction pour laquelle il a été conçu: Accueillir la majorité du trafic poids lourd nord-sud de toute la plaine du Rhin. Les camionneurs en transit se reportent désormais massivement sur le côté français, trop contents d'échapper à la LKW-Maut et sans subir de ralentissement dans la traversée de Strasbourg.
Reste aux alsaciens, grands cocus de cette affaire de fric, l'immense privilège d'en respirer les gaz d'échappement.
Liste fallacieuse des avantages du GCO, étude d'impacts partisane, estimations farfelues, non prise en compte de nombreuses externalités dans le périmètre d'étude... On a compris que le GCO ne sera pas déconstruit, même si l'exemple aurait été beau. Mais une condamnation des porteurs de projets économiques ou politiques, personnes physiques ou morales, est-elle possible dans ce genre de situation? Comme le disent nos politiques pour d'autres situations du quotidien (stationnement, excès de vitesse...), sans risque de sanction, les comportements ne changent pas. Et vous, vous changez quand?
Et j'entends siffler les
Gourmands de la
Compromission
Organisée