Le député socialiste Armand Jung n’était pas très angoissé quant à sa réélection dimanche. Le profil sociologique de sa circonscription, le centre de Strasbourg et Hautepierre, et les réserves de voix des petits partis de gauche au premier tour, laissaient envisager une large victoire. Elle s’est produite et Armand Jung a été triomphalement réélu avec 61,61% des voix, soit une avance de 7134 voix sur sa concurrente UMP Anne Hulné, ce qui est considérable. L’écart est particulièrement sensible dans la moitié du sixième canton, le quartier de Hautpierre, qui a été rajoutée à la première circonscription en 2010 : Armand Jung y totalise 73,78% des voix.
Mais les véritables matchs se déroulaient ailleurs. Philippe Bies a finalement réussi à faire basculer le siège des quartiers de Neudorf, Neuhof, Meinau et d’Illkirch-Graffenstaden de la droite vers la gauche. L’adjoint au maire de Strasbourg en charge du logement est élu député avec 52,24% des voix. Même l’ajout dans la circonscription de la droitière Illkirch-Graffenstaden, où Jean-Philippe Maurer a réalisé 55% des voix, n’a pas suffit à maintenir cette circonscription à droite. Philippe Bies réalise son meilleur score à Neudorf dont il est l’élu de quartier, avec 61,61% des suffrages.
Les socialistes s’étant engagés à ne plus cumuler les mandats, Philippe Bies va devoir rendre certaines fonctions municipales, dont son rôle d’adjoint de Roland Ries :
(Vidéo Anthony Bonhomme – G&Y)
Pour le maire de Strasbourg, Roland Ries, la difficulté à présent va être de trouver un remplaçant :
(Vidéo Anthony Bonhomme – G&Y)
Dans la troisième, 700 voix d’écart pour Schneider
Le suspense de la troisième circonscription aura duré toute la soirée : à 22 heures dimanche, la candidate d’union EELV – PS Andrée Buchmann n’était qu’à une cinquantaine de voix derrière le député UMP sortant André Schneider après avoir été devant en début de soirée. Puis le dépouillement de l’ultime bureau de vote, Reichstett, est arrivé, une localité à 65,5% pour l’UMP… Au final, André Schneider a été réélu hier dans la troisième circonscription d’une courte tête, avec 51% des voix, soit 673 voix d’avance sur sa concurrente.
Dans cette circonscription, la poussée de la gauche est spectaculaire. En 2007, André Schneider avait été élu avec 57,75% des voix ! Le député UMP peut remercier l’artisan du redécoupage de 2010, car sans les communes de Souffelweyersheim et Reichstett, qui ont été transférées de la quatrième à la troisième circonscription, André Schneider aurait été battu.
L’Alsace, 15 députés, 13 de droite
Dans le reste de l’Alsace, la droite a réalisé d’excellents scores qui ont balayé les candidats socialistes et écologistes. Le Haut-Rhin a reconduit tous ses sortants UMP, le Bas-Rhin envoie cinq nouvelles têtes à Paris, dont un PS (Philippe Bies) et une femme (Sophie Rohritsch), la deuxième seulement sur 15 députés alsaciens. L’autre femme, c’est Arlette Grosskost, qui est reconduite à Mulhouse, malgré de bons scores pour Pierre Freyburger (PS) dans les bureaux urbains. A noter que dans la 9ème circonscription du Bas-Rhin (Haguenau), c’est finalement Claude Sturni, qui n’avait pas le soutien officiel de l’UMP, qui a été élu avec 60,57% des voix.
Avec sa majorité absolue, le PS va pouvoir se passer des écologistes. Une situation analogue à celle de Strasbourg, où la présence des élus verts n’est pas une nécessité électorale. Eric Schultz, président des élus écologistes au Conseil municipal espère que cette hégémonie du PS n’aura pas d’impact sur les relations des deux partis :
Pour aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : le déroulé de la soirée électorale
Sur Rue89 Strasbourg : les résultats par bureau de vote des trois circonscriptions de Strasbourg
Sur Rue89 : l’analyse des résultats nationaux du second tour
Sur le Nouvel Obs : les 7 leçons du second tour
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