
Le contrôle du stationnement en voirie comporte plusieurs défaillances, dont Rue89 Strasbourg a déjà fait état. Des problèmes tels que le dysfonctionnement des horodateurs, le manque d’interlocuteurs ou encore des sigles trop nombreux et complexes ont incité le Défenseur des droits à publier un rapport sur le sujet.
Une personne en situation de handicap a dû payer un FPS (forfait de post-stationnement) alors qu’elle bénéficie du stationnement gratuit. Valérie, résidente de l’Esplanade, a aussi été verbalisée alors qu’elle s’acquitte d’un abonnement mensuel de 15 euros. Les difficultés des citoyens pour stationner dans les rues payantes ont fait réagir le Défenseur des droits Jacques Toubon. Le lundi 13 janvier, cette autorité administrative a publié un rapport intitulé “La défaillance du forfait de post-stationnement : rétablir les droits des usagers”. Le texte préconise vingt mesures pour remédier aux problèmes.
Problème de terminologie
Depuis janvier 2018, le forfait post-stationnement (FPS) a remplacé le PV. Pour contester la somme de FPS, les usagers peuvent faire un recours administratif préalable obligatoire (RAPO). En cas de rejet du RAPO, l’usager a la possibilité d’intenter un recours juridique en envoyant un dossier à la Commission du Contentieux du Stationnement Payant (CCSP).
Pour le Défenseur des droits, le système actuel comporte trop d’acronymes, ce qui complique la compréhension pour les usagers. L’appellation CCSP empêcherait aussi aux automobilistes de comprendre qu’il s’agit d’une juridiction. Pour cela, le rapport préconise de changer le nom de la CCSP pour la nommer « Cour nationale du stationnement payant sur voirie. »
Pour contester, 564 interlocuteurs différents
« Les automobilistes qui souhaitent contester le FPS au niveau du RAPO sont susceptibles d’avoir 564 interlocuteurs différents sur le territoire national et autant d’adresses », dénonce le rapport. La Ville de Strasbourg a délégué le contrôle du stationnement en voirie à une société privée, Streeteo, filiale d’Indigo. Le site internet de l’entreprise ne fournit aucun numéro, ni adresse postale ou email.
Ce manque d’interlocuteur a compliqué la démarche de Magnus, résidant à Schiltigheim. Lors de la saisie de son numéro d’immatriculation sur l’horodateur, le conducteur s’était trompé de numéro. Une erreur de frappe qui lui coûte un FPS. Il est convaincu qu’à l’aide d’un interlocuteur physique, il aurait pu négocier pour ne pas payer le FPS.
Pour un guichet dans chaque ville
Le rapport souligne la nécessité de mettre en place un guichet physique dans chaque ville pour informer les usagers sur « les modalités du stationnement, les tarifs, les règles spécifiques s’appliquant à certaines catégories d’usagers et sur le suivi de l’instruction du recours administratif préalable obligatoire (RAPO). »
Autre difficulté : les conditions de stationnement en voirie varient en fonction des villes. Le défenseur des droits préconise donc d’uniformiser les règles.
Dysfonctionnement des horodateurs
Le rapport met enfin en lumière les difficultés rencontrées par les automobilistes utilisant l’horodateur. Il explique que « certains usagers, personnes âgées ou malvoyantes, rencontrent des problèmes de lisibilité des écrans digitaux des horodateurs notamment pour saisir le numéro de la plaque d’immatriculation. » Le temps d’affichage des informations est aussi mis en cause : il ne laisse pas suffisamment de temps aux usagers pour effectuer le paiement.
Si l’automobiliste ne dispose pas de carte bancaire, il lui est impossible de payer la place de stationnement à certains endroits. Pour remédier à ce dysfonctionnement et à cette « rupture d’égalité », le rapport du défenseur des droits préconise la mise en place d’un « horodateur proposant le paiement en numéraire pour un nombre de places de stationnement déterminées. » ainsi que l’amélioration du « temps d’affichage et de la lisibilité pour permettre à l’ensemble des publics d’effectuer le paiement. »
Reste la version papier... et là, obligation de payer une lettre recommandée avec accusé de réception... donc la plupart des gens préfèrent payer l'amende totalement injustifiée et donc accepter ce racket !
Par contre sur la photo il voyait les documents sur la planche de bord mon assurance mon contrôle technique mais pas la grande carte GIC il m'a fait savoir que les agents verbalisateurs ne touche jamais au pare brise!l
Dans ces conditions je m'inquiète car si il devait neiger je pense qu'il faudrait que je reste à côté de la voiture et déblayer mon pare-brise sans cesse car sinon c'est le PV assuré
Par contre sur la photo il voyait les documents sur la planche de bord mon assurance mon contrôle technique mais pas la grande carte GIC il m'a fait savoir que les agents verbalisateurs ne touche jamais au pare brise!l
Dans ces conditions je m'inquiète car si il devait neiger je pense qu'il faudrait que je reste à côté de la voiture et déblayer mon pare-brise sans cesse car sinon c'est le PV assuré
"Ce rapport du défenseur des droits a l’avantage de pointer fortement les incohérences que j’avais déjà dénoncées publiquement, y compris en Conseil municipal ; il a aussi l’avantage - indirectement - de préciser où sont les responsabilités de chacun, municipalités ou législateur.
Je ne peux qu’être d’accord avec le constat fait concernant la complexité de la procédure de contestation devant la CCSP, qui est gérée par une nouvelle juridiction créée mi-2018 à Limoges.
La procédure a été prévue par le législateur et a été imposée aux municipalités et notamment le paiement préalable du FPS avant de pouvoir déposer un recours valable devant la CCSP.
Quant à la demande du défenseur qu’un « guichet physique soit créé dans chaque collectivité, pour informer les usagers sur les modalités et tarifs du stationnement », c’est bien le cas à Strasbourg avec une boutique dédiée au centre-ville (boutique Indigo) ainsi qu’avec le service en charge du suivi du contrat de DSP, qui assure également cette mission auprès des usagers, y compris concernant la partie contestation devant la CCSP.
Enfin, dernière remarque sur les horodateurs, « un au moins par zone devrait accepter le paiement par pièces », c’est le cas pour tous les 545 horodateurs implantés à Strasbourg."
C'est amusant, car on pensait que l'élue a priori responsable du dispositif allait le défendre, mais non. Donc la ville a engendré ce truc sans que personne n'assume.