
DNA.FR
Les Dernières Nouvelles d’Alsace se livrent à une analyse géographique du vote « Non » au référendum sur la collectivité unique alsacienne du 7 avril. En corrélant le vote « Non » en pourcentage des électeurs inscrits aux limites des cantons, les DNA obtiennent une carte où les cantons ruraux semblent plus opposés que les cantons urbains au rapprochement des collectivités territoriales.
Outre la distorsion qui épouse les limites des départements, déjà admirablement mise en exergue sur cette carte de France Bleu, les DNA remarquent qu’il y a un vote des villes et un vote des champs :
« Autour de Strasbourg, le « non » s’organise en couronnes, progresse et se déploie vers les limites du département. Un phénomène identique peut être identifié autour de Mulhouse, même s’il est moins manifeste que dans le Bas-Rhin. À l’échelle de la région, le « non » s’affirme clairement dans les zones à faible densité de population et les moins dynamiques sur le plan démographique. »
Un signe de plus, s’il en fallait, que des électeurs ont eu peur, peur d’un centralisme strasbourgeois, peur d’un éloignement des institutions, et probablement peur du changement d’une manière générale.
Quand à la soi-disant « peur du changement », je me désole toujours que des gens soient incapables de parvenir à cette vérité simple : on peut être pour le changement sans accepter celui qui nous a été proposé. En ce sens, les réactions des bien-pensants et des élites à l'occasion de ce référendum ressemble beaucoup à la stupeur et la fureur qui a saisi les mêmes à l'annonce du résultat du référendum sur la constitution européenne. Avec la même incapacité d'analyse...
Une dernière remarque : c'est le troisième référendum en France à propos d'une fusion de départements au profit d'une entité régionale, et c'est la troisième fois que le peuple souverain répond non. Les précédents ont eu lieu en Corse et aux Antilles, tous les deux en 2003, avec dans les deux cas un rejet du projet. Bizarrement, personne n'a pensé à analyser les résultats alsaciens à la lumière de ces précédents : pourquoi ?