
Dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites, des militants ont décidé d’occuper le Shadok pour en faire une maison du peuple depuis la soirée du mardi 17 décembre. Ces personnes veulent dénoncer « l’hypocrisie de ce lieu dans lequel seul les privilégiés trouvent leur place. » Le Shadok était censé être fermé jusqu’au 28 janvier.
Plus de cinquante personnes occupent une partie du Shadok depuis la soirée du mardi 17 décembre, suite à la mobilisation contre la réforme des retraites. Le but des occupants est d’en faire une « maison du peuple, de la grève, et plus généralement, de lutte contre le capitalisme et toutes les formes d’oppression et de domination. »
Une militante explique pourquoi le Shadok a été ciblé :
« On est sur la presqu’île André Malraux, en plein milieu du nouveau quartier vitrine de Strasbourg. Evidemment, sur le papier, le projet du Shadok est beau, mais ça n’est que la façade. La quasi-totalité des salariés sont en burnout et en perte de sens, victimes des techniques de néomanagement. La Ville fait tout pour prétendre que ce type de projet va dans « le bon sens ». C’est une forme de washing, derrière laquelle se trouve une logique capitaliste dangereuse, dans laquelle seules les personnes les plus privilégiées trouvent leur place. Ce quartier est globalement dédié à une fonction marchande ou à des loisirs destinés à des personnes qui ont de l’argent. Il y a très peu de mixité sociale, et il arrive que des personnes qui viennent de quartiers plus populaires soient chassées de lieux comme le Rivetoile ou la médiathèque. »

Une grande partie du Shadok est inutilisée
Inauguré en 2015, Le Shadok est la « Fabrique du numérique » de la Ville de Strasbourg. C’est un lieu où doivent se croiser des start-ups et des associations des « industries créatives ». Il a servi à accueillir de nombreux événements en collaboration avec des associations comme Horizome ou le Festival du film fantastique. Rue89 Strasbourg y organise des soirées, comme le cycle de rencontres « Tous connectés et après ?« . Le Shadok accueille aussi un espace de coworking avec des bureaux qui sont loués à des studios de jeu-vidéo, des youtubers ou encore une école de musique électronique.
Mais depuis la rentrée, une partie des espaces ne sont guère utilisés. L’ensemble du Shadok est fermé depuis le 16 décembre et jusqu’au 28 janvier 2020. « Presque plus rien ne se passe ici. Au final, le projet sert d’argument de campagne à Alain Fontanel (candidat LREM aux élections municipales et porteur du Shadok en tant qu’adjoint à la Culture), qui représente le macronisme à Strasbourg » explique un autre militant, avant d’ajouter :
« Nous voulons en faire un QG des luttes, en premier lieu celle contre la réforme des retraites, mais aussi un lieu culturel, et c’est à discuter mais potentiellement un dortoir pour des personnes qui dorment dehors. Il y a énormément d’espace inoccupé, et même une douche et une cuisine. »

Autour d’un repas, dés la première soirée, les occupants et occupantes ont commencé à imaginer le fonctionnement de la Zadok. Ils ont discuté des modalités de prise de décision, des règles de vie ou encore des futurs projets envisageables en ce lieu. La moitié de la cinquantaine d’occupants a dormi sur place. Une Assemblée générale est prévue à 20h mercredi 18 décembre.
On ne peut qu'applaudir des deux mains.
Il y a aussi le problème du bar, qui a changé plusieurs fois de gérant, et dont l'activité n'est visiblement pas viable économiquement. Par ailleurs, des connaissances qui ont leur bureau dans l'espace de co-working du 2e étage me disent qu'ils n'ont même pas droit à une domiciliation de leur activité via une boîte aux lettres, alors qu'ils payent un loyer (certes modique par rapport à des bureaux privés, mais quand même) !
Il y a aussi des question à poser sur le lieu plus globalement, son identité, sa façon de communiquer (peu d'affiches, brochures mal distribuées par la boîte de com qui bosse pour la ville...), etc. Je ne suis pas personnellement contre le concept de ce lieu à priori, et je pense qu'il n'a pas toujours démérité (ex: La rencontre avec Alain Damasio, récemment). Le problème, c'est que, dès qu'on sort du petit milieu numérique/branché/start-up/culture/innovation/"classe moyenne éduquée" (dont je fais moi-même partie, mais ça ne m'empêche pas de rester autocritique), personne ne connaît cet endroit, ou alors les gens ne comprennent pas à quoi il sert et pensent que ce n'est pas pour eux. C'est vérifié à maintes reprises. Il y a un problème de lisibilité du projet.
Ca paraîtra dérisoire à certains, mais c'est un des visages de la situation socio-politique explosive que nous traversons, et c'est cette symbolique là que visent celles et ceux qui occupent le lieu.
Cependant, le Shadok n'a rien à voir ni avec les startups ni avec le capitalisme. Il me semblait que c'était un lieu culturel où l'argent public sert à faire des sculptures en bois, exposer des oeuvres des écoliers et une salle pour les events des asso.
La seule activité qui avait une obligation économique était le coworking qui a été expulsé il y a 2 ans (et le premier bar qui est parti tout seul me semble).
Donc le slogan "maison du peuple contre startup city" du rédacteur est assez trompeur.
Les oeuvres des ecoliers c est une expo ponctuel pas un projet culturel
les events des assos c est un RDC à negocier
le coworking a claqué la porte pas expulsé .. impossible de travailler en bonne intellignece avec la gestion ville
tous les bars ( 3 ou 4 tentatives ) sont partis suite à nu echec commercial car mauvaise configuration des locaux et équipements techniques et conflits de voisinage impensé dans la conception non concertée
Le programme de ce ZADOK qui semble tout de même moins ouvert que le Shadok. Une sorte de maison du peuple où l'on choisit un peuple bien précis.
https://strasbourgfurieuse.demosphere.net/rv/1752
PS : Sur le cowork qui aurait claqué la porte, je ne sais pas d'où vous tenez ces sources. L'expulsion s'est d'ailleurs faite en bonne intelligence avec la ville et l'EMS pour ne laisser aucun coworker sur le carreau.