
Le Strasbourgeois poursuivi d’apologie de l’attentat contre Charlie Hebdo maintenu en détention

Sur Twitter, plusieurs francophones se sont gaussés du drame qui a frappé Charlie Hebdo (capture d’écran modifiée)
Un Strasbourgeois de 30 ans a été placé en détention ce lundi après-midi par le tribunal correctionnel de Strasbourg. Il était poursuivi en comparution immédiate pour avoir republié sur Twitter une photo montrant un fusil d’assault Kalachnikov, plusieurs balles et une note indiquant “bons baisers de Syrie bye bye Charlie”.
Prévenu d’apologie d’actes de terrorisme, avec la circonstance aggravante d’une diffusion publique par voie électronique, l’homme a demandé un délai pour préparer sa défense.
En conséquence, le tribunal n’a pas évoqué le fond de l’affaire, mais n’a pu que statuer sur sa libération ou son maintien en détention préventive dans l’attente d’une audience au fond. Après en avoir délibéré, le tribunal a choisi de maintenir le prévenu en détention. « Ce qui vous empêchera d’aller au djihad en Syrie », a conclut le président du tribunal à la fin de l’audience.
« Une mauvaise blague »
Brièvement entendu, le prévenu a reconnu « être un ancien trafiquant de drogue » après l’évocation de son casier judiciaire, chargé déjà par six condamnations pour des faits liés aux trafics de stupéfiants mais que publier cette photo n’était pour lui qu’une « mauvaise blague ».
Le substitut du procureur a néanmoins déroulé le profil du prévenu sur Facebook, pour y trouver d’autres appels ambigus : « les frères réveillez-vous, ça part en sucette partout, mettez-vous au krav maga » et a relevé dans son passé judiciaire une condamnation en 2012 pour « incitation à la rebellion ».
Pour Me Michaël Wacquez, avocat du prévenu, la situation actuelle ne permet pas de juger son client :
« Ces attentats ont provoqué de légitimes sentiments de révolte. Mais mon client les condamne autant que tout le monde. Il est même descendu défendre Charlie Hebdo lorsque l’hebdomadaire était attaqué pour avoir publié les caricature du prophète Mahomet ! Mais il faut garder son sang froid : sur Twitter, 20 000 personnes ont repris des messages avec “je suis Kouachi”, va-t-on tous les poursuivre ? Mon client a un travail, une famille, il doit retourner auprès des siens. »
Voir la réaction de Me Michaël Wacquez en vidéo
L’audience sur le fond de l’affaire doit se tenir le 27 janvier.
(Mis à jour le 27 janvier à 15h40)
Il est regrettable de la part du président du tribunal d'être sorti de sa fonction de détenteur de jugement pour prononcer cette "petite phrase", mais c'est un des nombreux serviteurs (imparfait) d'un système (imparfait). Faire un procès d'intention serait de trop, étant donné le relais populaire qu'a connu cet événement et à quel point il a pu toucher chacun d'entre nous (pour ceux qui effectivement se sont sentis concernés, quant aux autres... on peut faire une éducation, et encore, mais il est plus délicat de "faire" une culture).
Et il est sans doute malheureux que cette personne ai eu à subir les foudres de la Justice, mais dans le même temps, la loi s'applique sans regard ni distinction d'origine ni de rang (à tout le moins on peut l'espérer de tout coeur).
Ce post est extrêmement regrettable, et les antécédents du prévenu ne plaident pas en sa faveur. Mais une sanction qui serait trop lourde ne serait pas un exemple d'équité.
Je souhaite en tant que simple citoyen me dire qu'il est possible de réagir "objectivement", en tenant compte des faits, sans pour autant tomber dans la procédure d'exemplarité" de sanction.
Après, pourquoi ne pas agir dans le sens d'une sanction qui serait punitive et préventive?
Il s'agit d'une personne, qui a commis des erreurs, et dont le futur immédiat et à moyen terme est terriblement compromis du fait de cette monumentale erreur d'appréciation.
Doit-il payer pour des actes pour lesquels il a déjà été condamné et pour lesquels il a payé une dette (pour rappel, il est interdit à une personne suite à une condamnation pendant une durée de cinq ans de voter, et ad vitam de viser un quelconque poste dans un métier où une demande de bulletin de casier judiciaire est demandé, et ils sont nombreux).
Je m'interroge sur la symbolique que la décision du tribunal va revêtir aux yeux des citoyens. L'exercice de la Violence symbolique est l'apanage de l'Etat, et ce droit appelle à une responsabilité d'autant plus importante.
Je suis Charlie, et tout message de haine de son prochain m'est insupportable, n'en doutons pas un instant, et je ne me fais pas avocat du Diable en écrivant ces quelques lignes, mais je me souviens de ce qu'un policier de mes amis disait fort justement au moment où la responsabilité d'exercice d'un pouvoir répressif est nécessaire.
La sévérité d'une sanction se doit d'être à la hauteur non seulement du préjudice concret qu'engendre un acte nuisible à la Société civile mais également à proportion de la blessure qu'elle engendre à l'Image Symbolique de cette Société.
Cependant, il convient également de se souvenir que ces ressorts restent soumis à l'impératif de Justesse, qui est induit dans le terme Justice.
Sans ces garde-fou, l'effet de levier peut être démultiplié, jusqu'à briser tout ce qu'il touche.
Sévère, mais Juste. J'espère que cela sera entendu lorsque le moment de rendre Justice sera venu, ce dont je ne doute pas un instant.
Peut-être me trompé-je, probablement puisque ces mots sont ceux d'un profane, je ne sais pas comment Justice est rendue.
Mais j'ai une idée de Justice que j'ai vu en action, ces dernier jours, un esprit d'Union qui quoi qu'on en pense a pu rendre l'indicible supportable.
Quel rapport avec la Justice? Celui de me dire qu'elle a la Dignité de ne pas se laisser aller à ce qui pourrait la galvauder.
Sévère, mais juste.
Par contre pourquoi demander un nom? Tous les fonctionnaires de justice sont des personnes qui sont impliquées dans leurs métiers de cette façon.
Maintenant si vous me trouvez sentencieux, ou si je vous ai heurté parce que j'ai écrit ces mots ce n'était pas le but, et j'en suis désolé.
Mon intention était de penser avant tout à la Dignité, et je m'inquiète de ce qu'il va se passer pour la personne à propos duquel l'article a été écrit, non pas pour lui ou les conséquences de ce qu'il a fait, mais pour ce qu'il est un représentant de toute une frange de la population qui a réagit de la même façon, sur tweeter, facebook et autres réseaux sociaux.
Quelle va être la réponse juste à ces éructations, parce que la question se pose, étant donné que nous sommes dans une situation inédite, et qu'entre punir et prévenir il y a un équilibre que nous n'avons peut-être pas encore trouvé pour ce type d'exaction. Mon propos est véritablement de me poser la question sur comment faire en sorte que de telles énormités ne se reproduisent sur internet?
J'imagine que c'est un peu le fond du sujet de l'article, et c'était le pourquoi de mon commentaire.
Encore une fois désolé si je vous ai paru pompeux ou je ne sais quoi d'autre, je n'ai pas volonté à défendre ce type de message. C'est plutôt la façon de s'attaquer à l'idéologie qui sous-tend de tels propos qui m'interpelle et me pousse à réagir en citoyen.
Merci de le considérer comme tel, c'est mon unique intérêt.
et si on ne peut plus faire de blagues, c'est Siné mensuel qu'il va falloir mettre en examen
Ce qui me choque plutôt, c'est ses "six condamnations". 6 condamnations de 2 semaines je suppose ? Alors une 7ème ne devrait pas faire de mal. Avec une bonne amende. Ça serait parfait.