
La réaction des écologistes à l’entrée en campagne deRaphaël Nisand, qui revient de fait sur l’accord d’union PS-EELV aux Législatives dans la 3ème circonscription du Bas-Rhin, ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué cinglant, Jacques Fernique, secrétaire régional Europe écologie – Les Verts, attaque celui qui « en divisant la gauche, enclenche la machine à perdre ».
C’est peut-être autant une affaire d’égo qu’une affaire politique. La troisième circonscription du Bas-Rhin, tenue aujourd’hui par l’UMP André Schneider, est l’une des deux circonscriptions du département – avec Sélestat – qui entrent dans l’accord d’union de la gauche, signé à l’automne par les appareils socialistes et écologistes. Or, à Schiltigheim, où François Hollande est arrivé en tête dimanche, dans une commune traditionnellement à droite aux élections nationales, le maire socialiste Raphaël Nisand vient de rentrer en campagne… législative ! A celui qui n’a jamais caché que l’accord ne lui convenait guère, le secrétaire régional d’Europe Écologie – les Verts Alsace, Jacques Fernique, répond aujourd’hui :
« La possibilité de gagner la 3ème circonscription est étroite : Nisand s’apprête à la réduire à néant. Pour supplanter le FN et se mesurer au second tour au candidat sortant UMP, la nouvelle majorité présidentielle n’a pas droit à la division. Les poids de la droite et du FN n’autorisent pas la gauche à laisser une logique personnelle insensée saboter des chances réelles dans une de ces quelques circonscriptions d’Alsace où le changement est à portée des urnes. Avec la candidature d’union d’Andrée Buchmann, le Parti Socialiste, Schillick Écologie et Europe Écologie – Les Verts ont trouvé la formule qui peut être gagnante. En s’en excluant par sa candidature, Nisand joue perdant.
Plutôt l’insuccès que la parité ! Plutôt l’échec que de respecter la volonté socialiste de non-cumul de la responsabilité parlementaire avec celle d’un exécutif local ! Plutôt la défaite que l’unité avec les écologistes ! Voilà le sens désastreux qu’aurait cette candidature de division. »
Candidatures d’union invalidées
Et d’appeler « le président du groupe des élus socialistes et républicains au Conseil général » à rentrer dans le rang. C’est peu dire donc que les écologistes sont remontés. Il n’empêche, déjà, sur les réseaux sociaux, la défense de Nisand s’organise. Le PS à Schilik ? « Une machine à gagner ». Le labourage du terrain ? C’est Nisand et personne d’autre. L’accord EELV-PS ? « Il faudrait déjà que les écologistes soient d’accord entre eux ». Et cette critique peut en effet porter. Car, alors que Jacques Fernique déversait son courroux sur Nisand, une autre pièce se jouait à Créteil, au conseil fédéral d’Europe écologie – Les Verts.
Au menu de ce congrès : le vote en faveur de la participation de personnalités d’EELV au futur gouvernement socialiste, mais surtout celui désignant à nouveau les 63 candidats aux Législatives, investis dans le cadre du fameux accord d’union de la gauche, après une invalidation par le tribunal de grande instance de Paris. Et parmi ces 63 candidats, reconduits au risque d’une nouvelle invalidation, Andrée Buchmann pour la 3ème circonscription du Bas-Rhin…
Du pain béni pour Raphaël Nisand, qui, convaincu d’être dans son bon droit, argumente :
« Je suis le seul à pouvoir faire basculer cette circonscription à gauche (ndlr : où François Hollande a totalisé 47,62 % des suffrages au deuxième tour). Il manque trois points et, face à la droite, c’est moi, en tant que maire de la ville centre, qui pèse le plus lourd. Ce n’est pas une question de légitimité, c’est une question d’efficacité ! Pour éviter demain une cohabitation, c’est ce genre de circonscription que la gauche doit prendre ! »
« Je suis prêt à me mettre en congé du PS »
Alors, partira-t-il avec ou sans l’étiquette du PS ?
« J’espère que cet accord, sujet à caution cet automne et aujourd’hui daté, sera rediscuté dans toute la France. C’est du bricolage d’état major parisien : un accord hors-sol, en plus annulé par la justice ! Que je porte ou non la casaque du PS, je reste le maire socialiste de la commune. Je suis prêt à me mettre en congé du PS pendant la campagne, mais je n’ai pas l’intention de rentrer dans des oubliettes. Je suis un socialiste actif qui a plein d’idées à défendre à Paris ! »
Quant à Andrée Buchmann, élue sur la liste de Raphaël Nisand aux Municipales de 2008, « conseillère communautaire mais pas adjointe », précise le maire de Schiltigheim, il dit lui avoir proposé d’être sa suppléante. Un job « avec du potentiel », à mesure que se précise la loi sur le non-cumul des mandats exécutifs. Car, assure-t-il, « si je dois un jour abandonner un mandat, je garderai la mairie. Alors ma suppléante deviendra députée. » Mais, au motif de respecter « l’accord, rien que l’accord », souffle-t-il, l’élue écologiste aurait refusé cette alléchante proposition…
Le même qui tel un fan de Justin Bieber soutenait François Hollande ne songe pas à respecter les propositions du programme présidentiel (Proposition 48 : Je ferai voter une loi sur le non-cumul des mandats. Je renforcerai la parité entre les femmes et les hommes en alourdissant les sanctions financières contre les partis politiques qui ne la respectent pas.) Il est vrai que la vie à Paris est plus clinquante que dans sa si belle commune.
Cumulard égotique, il incarne une politique à l'ancienne arrogante, celle du XXème siècle où le clientélisme est roi. Une évidence le changement ce n'est pas maintenant avec lui.
Incroyable !!! Souvenons - nous qu'en 1997 déjà , ce même Raphaël Nisand a fait perdre Mons. Muller , qui s'était mis en congé de parti ( PS ) , et avait créé le MDA , suite à l'affaire du Synchrotron, parti à Grenoble , la ville socialiste de Mons Curien , alors aux affaires près de Dieu ...Pardon Mitterand.
Plutôt que de soutenir Alfred Muller, il se présente aux côté d'un certain Mons Jung , - PS - que personne ne connaisait, et sans scrupules devient l'un des foyosseurs de la gauche, en ouvrant la voie à Mons. Schneider, -UMP- maire de Hoenheim, qui n'en espérait pas tant .. Et est resté député depuis..
Après il a fait allégeance à ce même Mons. Muller , resté lui maire de Schiltigheim, pour le servir en tant que conseiller, puis d'adjoint.. Et........... ENFIN MAIRE !!!!!
Ah la soif du pouvoir !
Peut-être le vrai visage des "socialistes" ?
J'ai lu qu'en France nous avions la droite le plus bête du monde ,
je crois qu'en Alsace nous avons les politiques les plus bêtes de France... 1997 c'était pas l'année de la cohabitation ???
« si je dois un jour abandonner un mandat, je garderai la mairie », mais quand même, on impose une candidature par un tour de force plutôt que de jeter ses forces derrière la candidate désignée depuis des mois, ou de tenter une renégociation à la lueur des résultats des dernières élections.
Ah le bal des égo ! probablement le pire poison du monde politique et la clé d'un éternel succès pour le chant du "tous pourris" entonné par les extrêmes de tous bords... ces querelles et divisions sont désespérantes.
En tout cas, manifestement, au nord de la CUS, le changement (non-cumul, parité, dé-personnalisation, respect des accords), c'est pas maintenant...
S'il est élu député, il abandonnera sa mairie et sa vice-présidence ? Je n'ai rien lu là-dessus.
Autre engagement du programme Hollande (toujours ne n° 48) : le strict respect de la parité hommes-femmes. Or parmi les trois circonscriptions "gagnables" par la gauche dans le département, deux sont déjà attribuées à des hommes (Strasbourg 1 à Jung, Strasbourg 2 à Bies). Strasbourg 3 pouvait éventuellement être gagnée par une femme (Andrée Buchmann) mais M. Nisand semble préférer que les parlementaires socialistes bas-rhinois restent à 100 % masculins.
Comme quoi on peut être un hollandiste croyant, mais non pratiquant !
Ce n'est plus du cumul, mais de la goinfrerie !
Mais j'en oublie peut-être...