
Alors que la France adopte la pénalisation des clients de prostituées, elles seraient entre 350 et 380 dans les rues de Strasbourg, 90% d’entre elles seraient étrangères tandis que se développe le commerce du sexe par Internet.
Depuis quelques mois à Strasbourg, les associations Osez le féminisme et le Mouvement du Nid ont mobilisé les élus pour que la loi « renforçant la lutte contre le système prostitutionnel » soit votée. Au final, une quarantaine d’élus alsaciens, de couleurs politiques différentes, ont signé l’appel de ces associations et la loi a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale le 4 décembre. Mine Günbay conseillère municipale strasbourgeoise, déléguée aux droits des femmes et à l’égalité des genres, fait partie des signataires.
L’élue regrette que l’attention publique ne se soit portée que sur la pénalisation du client (la loi prévoit une contravention de 1 500 euros à l’encontre d’une personne ayant recours à la prostitution d’une personne majeure, 3 750€ en cas de récidive). Pour Mine Günbay, ce n’était pas le principal intérêt de cette loi :
« Une très grande majorité des personnes concernées sont des femmes et on vient nous parler du client. C’est quand même extraordinaire, ils seraient victimes de cette loi… Les hommes auraient des besoins irrépressibles et la prostitution viendrait éviter les viols ? Mais quelle image terrible on donne des hommes ! Et ça c’est une féministe qui le dit… Je suis une idéaliste et une pro européenne, et je me dis que la France va faire tache d’huile pour le reste de l’Europe. Dans une résolution de juillet 2013, l’Union Européenne réaffirme clairement que la prostitution est une violence faite aux femmes. C’est quelque chose qu’elle n’avait pas affirmé depuis très longtemps. Ça va évidemment prendre des décennies. »
Des stages de sensibilisation
Car la loi prévoit des stages de sensibilisation à la lutte contre l’achat d’actes sexuels, aux client verbalisés, un peu à la manière du code de la route… Et la loi en profite pour abroger l’une des mesures symboliques prise par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’intérieur, le délit de « racolage passif » qui ciblait les prostituées. Changement de cap, la prostituée n’est plus coupable, elle devient victime.
Mais cette loi a été combattue par… les prostituées elles-mêmes, représentées par le syndicat des travailleurs du sexe (Strass). Sur leur site web, le Strass explique qu’il est contre-productif de désigner les prostituées comme des victimes :
« La pénalisation des clients n’est pas une continuité de la criminalisation du viol et du harcèlement sexuel, puisque dans ces deux cas, la parole de la victime est prise en compte. Dans le cas de la pénalisation des client(e)s, on ne prend pas en compte la parole de la présumée victime, tout le contraire donc. (…) Le seul avantage pour nous serait de pouvoir plus facilement porter plainte contre les clients qui ne respecteraient pas nos conditions. Si aujourd’hui il nous est très difficile de porter plainte en cas de viol par exemple, c’est notamment parce que les officiers de police pensent que de toutes manières, « nous faire violer, c’est notre métier », et que les agents de police sont trop souvent putophobes, sexistes, transphobes… Doit-on également rappeler aux élus qui prennent position en faveur de cette loi l’effet néfaste de leurs discours qui renforce notre stigmatisation, car, en nous présentant comme des êtres sans défense qui ne sauraient être que des victimes muettes, elles nous désignent directement comme cibles aux agresseurs accomplis ou potentiels ? Doit-on leur rappeler en quoi les lois sur le proxénétisme de soutien qu’elles défendent avec tant d’ardeur, en nous contraignant à travailler isolées les unes des autres, nous rendent particulièrement vulnérables aux abus et violences en tous genres ? »
Fanny, « amenée » de Bulgarie à 19 ans
Dans les allées du marché de Noël de Strasbourg, nous avons rencontré Fanny*. Ce sourire sur ses lèvres, il a fallu du temps pour le retrouver. Aujourd’hui, elle a trente ans. D’origine bulgare, elle a été livrée à 19 ans sur les trottoirs strasbourgeois par un proxénète de la même nationalité. Pour elle, il n’existe pas de filles qui se prostituent par choix ou par envie :
« Je pense que toutes les prostituées qui sont dans la rue, n’y sont pas pour rien, il y a toujours une histoire dramatique derrière. Dans mon cas, en Bulgarie, on m’a proposée à des hommes, j’ai toujours refusé. A mes 18 ans, je me suis faite violée par une dizaine de personnes. Après ça, je me disais tant pis, tant qu’à faire au moins je donnerai mon corps pour quelque chose… J’ai été ramenée en France par un proxénète. Je suis restée dans la rue entre 6 et 7 mois, j’ai eu le courage de me sauver. Quand on est sur le trottoir, on fait une dissociation du corps et de l’esprit, on fait abstraction de tout. Quand on est avec un client, on essaye de ne penser à rien. Ça m’est déjà arrivé de me faire violer, ça peut arriver d’avoir un couteau sous la gorge, par chance personne ne m’a jamais tapée et je n’ai jamais accepté de drogue. Certaines filles boivent ou prennent de la drogue pour se dire que tout va bien… »
Fanny a retrouvé un travail, un compagnon. Son passé, elle tente de l’oublier.
« Aujourd’hui, même si je me retrouvais dans la plus grosse merde, sans argent, je ne retournerais jamais sur le trottoir. Je sais pas si cette loi changera quelque chose. Les filles doivent être courageuses. Aujourd’hui, je suis fière de moi. Il faut se dire qu’il y a toujours mieux derrière. Tu gagnes peut-être moins d’argent, mais au moins tu sais comment tu l’as gagné et tu peux le dépenser avec bon cœur. »

Isabelle Collot, représentante du Mouvement du Nid à Strasbourg, profite du Marché de Noël pour faire connaître l’association (Photo JR / Rue89 Strasbourg)
Fanny a fait partie de ces nouveaux visages qui se dessinent sur les boulevards de Strasbourg. En grande majorité des femmes, 90 % d’entre elles sont étrangères. L’année dernière, le Mouvement du Nid a recensé 26 nationalités différentes, principalement issues des pays de l’Est, Tchéquie, Bulgarie, Roumanie et ces 6 derniers mois, de Hongrie. Il y a également des prostituées des pays africains comme le Nigéria ou le Cameroun, comme le précise Isabelle Collot, représentante du Mouvement du Nid à Strasbourg :
« Ce sont majoritairement de très jeunes anglophones qui sont exploitées par des femmes, des « mamas », et qui sont souvent dans des situation d’attente d’un statut de réfugié politique, de demandeur d’asile, etc. Elles sont dans des situations d’exploitation et de très grande misère. On a aussi à Strasbourg quelques transsexuels d’Amérique latine. Ça va de tous les âges, on a eu cet été une jeune mineure, jusqu’à des gens de 50-65 ans. »
« Il y a six fois plus de clients la nuit que de prostituées. »
Depuis 27 ans, Isabelle Collot se rend dans les rues de Strasbourg à la rencontre des prostituées. Au fil des années, une relation de confiance s’est installée entre elle et les jeunes femmes. Selon elle, la violence se banalise dans le monde de la prostitution : ces trois dernières semaines, un travesti s’est fait violer, deux jeunes femmes ont subi le même traitement, et une autre prostituée s’est fait frapper par ses clients. Pour Isabelle Collot, la prostitution n’est pas du domaine privé, elle entre dans la vie publique. Le chemin de l’abolition est un projet de société selon elle :
« Les évolutions sont visibles au niveau du nombre déjà. Quand j’ai commencé au début, il y avait beaucoup moins de personnes, essentiellement des Françaises, qui étaient davantage au centre-ville. Au fil de l’arrivée des nouveaux réseaux, la prostitution s’est étendue tout autour de Strasbourg en allant plus loin, vers des endroits plus glauques, en allant vers la frontière avec l’Allemagne, près du Neuhof, vers des lieux dangereux et peu éclairés. Les clients se permettent aussi davantage de choses. Cet été, j’ai été assez surprise de voir carrément dans la journée des hommes-clients qui commençaient déjà à se déshabiller avant même d’avoir négocié. Ça, ce sont des situations que je n’avais jamais vues. Il y a de plus en plus d’hommes violents. Des hommes qui négocient de plus en plus, qui vont demander des passes à 10 euros. Ou au contraire qui vont tripler les prix pour demander une passe sans préservatif… Il y a de moins en moins de respect, c’est pour ça aussi que la loi est importante dans ce cadre là. On avait fait un sondage, il y a 6 fois plus de clients sur la nuit que de prostituées. Donc c’est quand même grâce à eux que ce business fonctionne. Parce que le jour où il n’y aura plus d’acheteur personne n’aura d’intérêt à se vendre ou à vendre les autres. C’est un signal aussi pour les mafias : la France n’est plus prête à vous laisser investir dans ce commerce de l’être humain. »
Pas de cyber-police des mœurs sur le web
Si demain le client est pénalisé, il est à craindre qu’il se tournera vers les offres disponibles sur Internet plutôt que dans la rue. Une forme de prostitution évaluée à 10 000 annonces d’escort girl dont seulement 4 000 d’entre elles seraient proposées par des femmes indépendantes, selon un rapport de 2011. Le texte de loi est très frileux en matière de prostitution numérique, avec pour seule indication : « Les fournisseurs d’accès à Internet devront empêcher l’accès aux sites hébergés à l’étranger qui contreviennent à la loi française contre le proxénétisme sur demande de l’autorité administrative ».
Ainsi sur Vivastreet, entre la vente d’une table de camping d’occasion et les offres de babysitting, il y a un onglet nommé « érotica ». Il suffit ensuite de choisir sa région pour tomber sur une centaine d’offres à Strasbourg. Après une dizaine de coups de fil passés, entre celles qui ne parlent pas français, les répondeurs qui ne peuvent plus accueillir de messages et celles qui ne veulent pas discuter, voici Elsa*, jeune femme de 24 ans.
Étudiante en psychologie à Strasbourg, elle dit proposer des services de temps en temps. Financièrement, sa bourse ne suffit plus, il a fallu trouver cet autre moyen pour subvenir à ses besoins. Deux passes par semaine environ, cette activité lui ferait gagner environ 1 000 euros par mois. Pour Elsa, la loi ne changera rien et encore moins sur le net :
« La police ne va pas se déguiser en faux client pour frapper à ma porte. Vous savez moi, je suis à 100 % consentante. J’ai une clientèle agréable et de luxe. Ce sont des médecins, des dentistes, des pères de famille. Ils viennent chez moi, aucun risque pour eux de se faire attraper dans la rue. »
En 2013, Isabelle Collot, représentante du mouvement du nid, a eu pour la première fois deux étudiantes au téléphone. Elles avaient besoin de parler de leur situation, de leurs actes. Cette tendance n’est pas à généraliser, cependant elle révèle la précarité de certains étudiants. Elle pose aussi la question du choix. Vendre son corps peut-il être un choix consentant ? Pour Mine Günbay, seulement dans une minorité des cas :
« Je ne conteste pas le fait qu’une poignée de femmes le font de manière consentante, mais notre rôle ce n’est pas de défendre cette poignée-là. Notre rôle, c’est de défendre celles qui sont dans la traite. Évidemment pour Internet, il faudra mettre des moyens pour détecter les réseaux derrière. Je pense qu’il faut éviter toute généralisation. Je rappelle tout simplement que le rôle d’un État qui est de protéger les opprimés. Et pour moi, la marchandisation du corps rentre dans un système économique dans lequel je ne peux pas m’inscrire. »
Le texte de loi doit être voté par le Sénat cet été, avant une nouvelle lecture à l’Assemblée nationale si les sénateurs le modifient.
* Tous les prénoms ont été changés.
Aller plus loin
Sur NouvelObs.com : Des élus alsaciens veulent une loi pour abolir la prostitution
Sur Café Babel : Strasbourg, plaque tournante de la prostitution ?
Sur Rue89 Strasbourg : L’impossible pénalisation de la prostitution à Strasbourg (juillet 2012)
Quant au Nid. Ah bon, seulement deux étudiantes (étrangères, contraintes, forcément contraintes) en 2013 ?
La proposition de loi vise surtout à :
• masquer l'impéritie des gouvernements et élu·e·s des collectivités territoriales incapables de faire reculer la misère et la précarité qui sont les agentes recruteuses de la prostitution ;
• justifier des expulsions d'étrangères en diverses situations, en faire toutes des contraintes, &c.
• dissimuler les résultats du Nid et son ratio résultats/financements publics car la réalité est qu'une majorité des prostitué·e·s n'envisage une sortie de l'activité qu'à leur gré et heure et selon des conditions acceptables.
Les chiffres avancés par le Nid sont totalement bidonnés, la proportions de Françaises (de fort longues ou plus fraîches dates familiales ou individuelles) ne correspond pas du tout aux chiffres d'autres pays européens, ne sont qu'une extrapolation abusive de chiffres policiers qui ne recensent pratiquement que les prostituées (femmes) contraintes et étrangères.
Même les soutiens de la PPL (prop. de loi) ont fait retomber les 90 pour cent allégués à 80 % qui ne sont absolument pas plus crédibles mais il faut établir que l'état économique n'offre que cette issue à de (très, trop...) nombreuses Françaises.
Et je ne vois pas pourquoi, afin de venir à la rescousse d'une majorité, il faudrait précariser, « punir » une prétendue minorité de prostitué·e·s indépendant·e·s.
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Et puis qui te permets de dire que les chiffres sont faux ! As-tu toi-même fait des stat ?
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et ensuite , tu dis : "Et je ne vois pas pourquoi, afin de venir à la rescousse d’une majorité, il faudrait précariser, « punir » une prétendue minorité de prostitué·e·s indépendant·e·s".
-> Parce que 9/10 prostitué(es) sont victimes de violences de la part, tant des macs, que de clients, il faut donner l'avantage à la grande minorité qui a fait le choix, et ne rien faire !!!
A moins que tu ne sois mac toi-même, que tu mettes ta femme ou ta fille ds la rue, que tu trouves un avantage à celà ....
Ou si celle-ci (ta femme ou ta fille)i se faisait enlever (et oui, ça arrive encore courrament), qu'elle soit exportée ailleurs, violée et battue jusqu'a ce qu'elle soit consentente. Ceci te conviendrai ? Alors que c'est le cas de beaucoup de ces filles (ou perfois gars).
--- >> Ignorer cette souffrance de 9/10 n'est rien d'autre qu'un CRIME et doit être traité en conséquence.
Si tu oses réitérer tes propos, c'est que le sort de tes proches pourraient t'être indifférents et que tu te crois à l'abris de tout malheur, même de celui-ci.
- obligées de travailler dans des zones peu fréquentables et dangeureuses, Prendre encore davantage de risques.
- soit vont quitter les trottoirs de Strasbourg pour aller dans d'autres pays (Pays-Bas, Allemagne, etc.) où elles sont souvent davantage exploitées (pas par qui l'ont croit mais bel et bien par le Fisc Néerlandais et les loueurs de chambres du red light district par ex.)
- soit vont vivre dans la misère dans leur pays.
Finalement le client pourrait bien en profiter de cette loi car en favorisant une certaine raréfication du client on précarise ces travailleuses du sexe et on modifie en leur défaveur l'équilibre offre/demande avec comme conséquence le "travailler plus pour gagner moins". Elles vont être obligées de prendre bien davantage de risques pour exercer leur difficile métier.
Pour moi on ne résoudra le problème (du moins pour les pays de l'est) que le jour où ces femmes et leurs familles auront un avenir décent dans leur pays. Or on est en europe que fait l'Europe dans ces pays de l'est pour elles?
A noter également que la libéralisation du marché de travail pour les Bulgares et les Roumains au premier janvier prochain va faciliter l'accès au travail dans nos pays ouest européens pour ces courageuses femmes, même si ce sont des boulots mal payés (merci les cafés/machines à sous de Kehl), certaines vont pouvoir opter pour un vrai travail.
Enfin rectifions le sondage de Mme Collot. C'est faux il n'y a pas six fois plus de clients que de jeunes femmes sur le trottoir. Bien au contraire actuellement le client se fait assez rare pour ces malheureuses filles. Ce qui renforce la pression sur elles et les obligent à prendre davantage de risques même si elles ne veulent que gagner un minimum pour payer leur loyer et leur nourriture, ou simplement payer les 20 euros d'aller retour du taxi.
La lutte contre la prostitution ne doit être ni une lutte contre les prostituées ( victimes ou consentantes) ni contre les clients (éléments isolés et aussi victimes ne serait-ce que de leurs pulsions...régulatrices)
La lutte contre la prostitution doit être a/ une lutte contre les réseaux au niveau d'Europol b/ une lutte contre la pauvreté dans les pays d'origine...au niveau social !
Les conséquences sanitaires et sociales d'une telle loi seraient catastrophiques. Les conséquences criminelles plus encore !
Faire passer pour une citation personnelle un texte que je n'ai jamais envoyé, donc me faire dire ce que je n'ai pas dit, aussi pertinent que soit par ailleurs le contenu de cette "citation", n'est pas une pratique journalistique correcte. J'apprécierais que rue89 Strasbourg apprenne à Julie Roth la déontologie du journalisme, merci.
Cela mis à part, ce projet de loi est à l'évidence conçu dans un esprit purement anti-prostituées et anti-migrantes, pas anti-proxénètes ni même anti-clients, et tous les discours hypocrites, victimisants et pseudo-humanitaires des "abolitionnistes" (prohibitionnistes en réalité) ne réussiront pas à le cacher. Cette loi poursuit clairement deux buts : un retour de toute la société à l'Ordre Moral des années '50 (voire du 19e siècle), et le renforcement de la politique anti-migratoire/xénophobe à la mode en France depuis au moins dix ans. "Toutes les femmes au foyer chez leur mari et leurs enfants, et toutes les étrangères dehors", c'est ainsi qu'on peut résumer l'esprit de cette proposition de loi. Lisez notre analyse mentionnée plus haut.
(Et tant qu'à faire ce serait gentil que rue89 Strasbourg n'"oublie" pas le STRASS dans les tags de l'article, merci...)
La "citée", référente Alsace du STRASS - Syndicat du Travail Sexuel
je pense qu'il s'agit tout betement de se donner bonne conscience et de "faire une bonne affaire marketing" en se positionnant à bon compte dans "la défense du droit des femmes"...
Comme souvent on fait une loi inutile avec pleins d'effets pervers non évalués et... on fera une autre loi tout aussi mal fichue dans une dizaine d'années pour en corriger les défauts... et ainsi de suite...
Pourtant, il y a des lois non? contre les réseaux, contre le traffic d'humains? on peut lutter si on s'en donne les moyens non?
Il y a effectivement des lois contre les réseaux, contre les trafics humains et elles méritent effectivement d'êtres appliquées correctement, d'y mettre les moyens .... (il s'agirait de revoir l'utilisation intelligente des impôts et supprimer l'inutile)
Mais la femme restera toujours l'objet pour tout juste repondre à un besoin, et tant qu'il y a du fric à faire, rien ne peut arrêter le trafic, il se cachera de + en +.
Cette nouvelle loi est totalement incomplète, c'est certain, mais elle a le mérite de mettre en avant cette mentalité macho d'avoir le droit d'utiliser le corps d'une femme lorsqu'on a envi d'assouvir un "Besoin".
Meilleures salutations
"Comme souvent on fait une loi inutile avec pleins d’effets pervers non évalués et… on fera une autre loi tout aussi mal fichue dans une dizaine d’années pour en corriger les défauts… et ainsi de suite…
Pourtant, il y a des lois non? contre les réseaux, contre le traffic d’humains? on peut lutter si on s’en donne les moyens non?
Mais, tes propos témoignent encore de la bêtise crasse du combat abolitionniste. Avant d'emmerder les pros et leur clients, que les procédures existantes soient appliquées contre les proxos... et les réseaux.
Quant aux Femens elles sont des boulets juste bonne à chialer lorsque'elles se font frapper légitimement après une atteinte à la pudeur; Surtout, ce sont des putains d'islamophobes (cf. position sur le voile et la burqa).
Bref, encore un groupe de féministes déterminé à lutter, mais au profit des seules femmes déjà libérées... très conceptuel.
Le maire, s'il a du courage, est tout à fait en droit et en pouvoir de réclamer ou même de mettre en place une sèvère politique contre ces maffias. Encore faudrait il des hommes politiques honnetes et loyaux, capables de mettre en corrélation l'ouverture absolue des frontières et la facilité extrême qu'on désormais ces trafiquants d'humains de venir faire "travailler" leur bétail en France.
Alors, oui, bien sûr, c'est "faciste" de dire ça ? C'est "réac" ? Ces mots n'ont plus aucun sens, continuez à baigner dans l'hypocrisie si ça vous chante. Je ne vous vise pas vous en particulier, polux, quand je dis ça.
Je vous rejoints sur un point : le cas des FEMEN...délirantes, extrêmes, intolérantes, vulgaires, perverses, antichrétiennes, islamophobes carabinées, (mais jamais autre chose, comme par hasard...) et leur "centrale" ainsi que leurs "permanentes" sont notoirement financées par de gros financiers internationaux.
Les précieuses ridicules d'OSEZ LE FEMINISME sont évidemment les plus grotesques dans cette affaire. Elles ont l'air jeunes, mais on dirait qu'elles ont déjà 60 balais dans leur tête.
Je ne connais pas beaucoup la littérature française comme vous les Français ! Mais où chez Bossuet ? Dans l'Art Poétique ?
Chez nous la prostitution est une question nationale.Certaine "bratva"
en fait son pain blanc !
A Prague l'an après la "libéralisation" , j'ai vu des filles sans doute mineures sur le trottoir ! Ce n'est pas dans l'honneur des Vori V Zakonie ! En plus c'est gagne-peu ou petit ? Justebon maintenant pour les géorgiens, etc...
Le vrai Александр Александрович Зиновьев que j'ai rencontré avant sa mort n'était pas un fasciste (FN comme vous) mais un refuznik !
Ne mélangez pas tout !!!
Gauche moraleuse quand tu nous tient...
Elle nous explique dans le vent comment on va retrouver du travail; pendant ce temps certaine femmes ont trouver la solution (respect; lol)
Enfin pourquoi personne ne milite pour interdire le travail au milieu de produits chimiques (par ex.) pour un salaire minimum? Ah oui, dans une société judéo chrétienne l'organe génital a plus de valeur que des poumons....
[La fameuse société judéo-chrétienne à bon dos, mais tu peux essayer de vivre en Iran ou au Pakistan (j'y ai de bons amis qui sont très respectable et ces peuples sont Formidable). Tu t'y sentira bien plus en sécurité.]
Et ceci n'exclue pas de Prendre davantage en compte la santé des salariés dans l'ensemble. Parce qu'il y a des patrons infâmes qui font travailler dans les pires conditions, il ne faut pas ptotéger d'autres personnes ???
sous prétexte qu'il y a toujours encore des meurtres ds la société, il faut dépénaliser l'homicide ????
Ces filles ont été "importées" à des fins d'esclavages, voilà la réalité !!! les prostituées volontaires (et y en a-t-il qui le sont vraiment !) sont très rares.
Taznt qu'ol y aura des pervers poiur acheter amour & sexe d'une femme, il y aura des mac
Le décorum de l'article reste très pareil en plus et accrédite de fausses idées comme sur les étudiant(e)s ou on met en avant le seul misérabiliste alors que le taux horaire net d'impôts est très avantageux. C'est hypocrite de ne pas le dire et ne proscrit pas votre raisonnement bien au contraire...
Et puis quand on voit ce que le nid propose comme réinsertion, faut pas s'étonner que la plupart préfèrent continuer dans une logique court termiste... et les pseudos aides de la loi ne sont pas de nature à changer les choses...
Cela n'interdit pas de dénoncer la logique de domination en sur-plan, mais elle reste inopérante devant une cour pénal, et j'espère que cela le restera longtemps. Lorsque je constate que certaines féministes revendiquent une présomption de culpabilité pour les crimes de viols devant ces même cours cela faite peur (en dépit des difficultés bien réelles de confondre ces violeurs sur le plan judiciaire; elle ferait mieux de militer en faveur d'un tribunal civil particulier); idem lorsqu'on parle de filtrer les sites web type vivastreet [pour quel autre noble combat le fera-t-on demain]... c'est cela que j'appelle être moraleux ni plus ni moins que les inquisiteurs d'antant.
On ne peut se faire violer par le poumon: c'est vrai. Je répondrai qu'une silicose de mineur est autrement plus handicapante sur un plan physique qu'un coït... A bon entendeur.
Quant à l'assertion selon laquelle les filles sont importées, les études ne le confirment pas de manière consensuelle. Lisez le fameux rapport qui à motiver les choix législatifs en question. la partie "qui sont les prostituées" trois lignes pour dénoncer le même chiffre que vous sans citer de sources... c'est cheap. Même chez les filles de l'est ou africaines, vous en trouverez beaucoup qui énonceront être victimes d'exploitation, de travail forcé, mais savait à leur départ, qu'elles allaient se prostituer... cela n'enlève rien à leur calvaire de le dire, les rapproche de la condition d'autres exploités auxquels je ne souhaite pas les opposer, mais démontre encore une fois la dimension proprement moraliste des prohibitionnistes qui prétendent lutter pour leur libération, à leur place, confinant les prostituées à l'infantilisation...
Le problème c'est que non seulement les tenants de l'abolition ne mettent en avant aucun argument sérieux autre que moral, et que ces arguments vaseux sont en prime très mal défendus, et reposent sur des données erronées, ou lorsqu'elles existent produites par les seuls organisations prohibitionnistes.
Enfin, j'ai apprécié voyager dans les pays cités, mais comparaison ne vaut pas raison, et j'habite bien en France et pas au Pakistan, argument vaseux, encore une fois, qui tente de méler viol et vente de service
Ta dernière réponse du "17 décembre 2013 à 12 h 07 min"
Slt Polux, tes arguments sont intellectuellement bien pensés, mais je constate que tu ne connais pas "le terrain", la toute grande majorité des filles (je réemploie le terme) "importées" à leur insue pour de mauvaises raison qui sont : la France le pays des liberté, des droits de l'homme (ou encore trop la femme est de seconde classe) etc... lui permettra de bien gagner sa vie etc..... devient le pays de leur exploitation. violées de multiples fois, battues, chantage sur la vie de leur famille restée au pays, confiscation du passeport et bien d'autres pressions.
OK, plein de lois plus complexes les une que les autres viennent alourdir les débats et les actions concrêtes de la justice, se superposent et rendent ces lois trop intellectuelles ou idéalistes pour êtres appliquées. Laxisme en plus car souvent ceux qui devraient appliquer la loi risqueraient d'être les premiers inculpés (ex DSK).
Cependant, tarir la source est le moyen pour éliminer les conséquences. En l'occurence, ici, la source est bien le client. S'il n'y a plus de client, le directeur du magasin boutique : La mac se barre car plus de fric à se faire sur la prostitution. [Eh oui ! utopie quand tu nous tient !!! :( ]
Et dire que si "légiférer va empirer le problème", c'est une fausse interprètation ; Le crime n'a pas disparu parce que le meurtre est pénalisable, la fraude fiscale n'a pas disparu parce qu'une loi l'interdit, la discrimination existe toujours même si elle est sanctionnable. Il en est de même pour l'exploitation des filles par le client via les mac qui rampent dans les bas-fonds mafieux.
Payer pour utiliser le corps d'une femme ne doit pas être autorisé.
Cette prétendue "vente de service" n'est rien qu'une vente forçée, une vente ou les enchères rapporte beaucoup, une vente par laquelle le client veut consommer du sexe, pour certains chercher un peu de réconfort,
mais pour ce genre de mal-être il faut voir un psy non pas une pute ayant un statut de "malgré-elle".
Avec tous mes respects & merci pour ces échanges sur un sujet aussi grave !
Bonne journée aux lectrices & lecteurs de Rue 89
Mais vous ne me connaissez pas pour dire que je n'ai aucune connaissance du terrain... mais passons.
J'aime la nuance, et dire que la grande majorité arrivent à leur insu, c'est bien moins vrai aujourd'hui que juste après la chute du mur (je conviens que dans certains état dont la bulgarie, la situation est différente)... mais passons. J'aimerai savoir d'où vous tirez vos chiffres pour parler de grande majorité (et ne me parlez pas du nid svp avec ces biais méthodologiques).
A votre regret, je ne partage pas votre avis sur DSK. Je pense et ne suis pas le seul que le chef d'inculpation de proxénétisme le concernant est discutable ou a été interprété d'une manière très extensive... et je n'ai aucune admiration pour DSK, soyons clair, ni pour ce type d'acte... N'oubliez pas qu'il me suffit de partager sa vie avec une prostituée de payer conjointement un loyer pour tomber sous le coup du proxénétisme; il y a là aussi des choses à changer...
Tarir la source, le client, est illusoire, tout comme filtrer le net. Non pas que je me protège derrière l'adage du plus vieux métier du monde, non. Par contre, il est évident que je ne vois ni le parquet, ni un préfet mettre 90% des effectifs de police pour surveiller toutes les prises de rendez vous sur vivastreet ou sur un trottoir...et cela ne suffirait sans doute pas... Je pense ainsi que vous bradez un idéal légitime, mais que je ne partage pas, pour une pratique utopique et douteuse moralement (car liberticide si on surveille toutes les conversations susceptibles de déboucher sur un rdv avec une prostituée). Ceci étant dit, je pense qu'une lutte contre les réseaux est sur un plan pratique bien plus efficace... voyez comme on a réduit à néant la consommation de cannabis en France en tapant l'usager (comparaison ne vaut pas raison vous me direz à juste titre)
Par ailleurs, je n'ai jamais dit que légiférer ne résoudrait pas le problème... je conteste le contenu précis de cette législation qui ne répond en rien au problème des prostituées forcées, comme libres d'ailleurs. A part les isoler plus, et donc les mettre davantage en danger, je ne vois pas... quand au fond de réinsertion, c'est une plâtre sur une jambe de bois... dans le canard de ce matin, il est narré encore l'expulsion de prostituées étrangères qui ont dénoncé leur mac... vous voyez comme le parquet aux ordres du ministère de la justice a changé de paradigme...
Payer pour le corps d'une femme ou d'un homme (ça existe vous savez?) doit être possible si c'est le souhait de la personne qui le vend, le loue; je ne suis absolument pas d'accord avec votre propos. Ou sinon vous militez ardemment contre l'ensemble des travaux pénibles, et cela ne manque pas... ceci étant dit, je n'ai jamais affirmé que la prostitution ou certains autres travaux n'ont pas de dimension aliénante... la morale occidentale a ceci de particulier qu’entacher un sexe est plus grave que de se bousiller les poumons, les bras, le dos... je n'ai jamais partagé ce sens commun...
Je pense que ce que vous présentez comme une prétendue "vente de service" relève d'un jugement de valeur de votre part. De la nuance dans vos propos serait souhaitable. Toutes et tous ne le font pas sous contraintes. Ou si toutes et tous le font sous contraintes, une parti d'entre eux ne le font pas avec moins de contrainte qu'une femme de ménage mal considérée travaillant à temps partiel que son employeur rechigne à payer...
Avec mes respects. Néanmoins je vous retourne la question de la méconnaissance du terrain ou d'une partie non négligeable de celui-ci. Et je le répète, je ne nie pas l'existence de l'exploitation que vous décrivez... mais je pense qu'il faut aborder ces questions avec compréhension, et non uniquement avec des considérations morales...
Et je ne doute pas que les inquisiteurs pensaient réellement purifier les personnes qu'ils torturaient...
globalement d'accord avec vous
un point qui me chagrine néanmoins... c'est "Payer pour le corps d’une femme ou d’un homme doit être possible si c’est le souhait de la personne qui le vend, le loue"
ça me parait pas illégitime que le législateur fixe des limites. Sinon on peut cautionner par exemple la vente d'un rein ou de son sang... par exemple, hein
Sur la différence entre monnayer son sexe et se flinguer le dos au bureau... j'aime bien vos arguments, y a un peu à prendre en compte quand meme, c'est que l'on parle d'intimité. Notre sexualité est fortement liée à notre personnalité, influe au plus profond de nous nous manière d'être, de nous représenter à nous même... c'est quand meme d'autres implications que monnayer sa force de travail
D'abord, j voulais éviter qu'on m fasse passer pour Paul Berger avec sa tirade de la gestation pour autrui. c 'est loupé lol... j'aurai pas du parler de vente, c'est maladroit, je précise donc.
D'abord, jusqu'à preuve du contraire, pour une greffe, je loue pas un ouvrage avec une partie de mon corps... je me mutile pour en vendre une partie... y a une différence pour moi, et vendre une partie de son corps me choque; la prostitutions ne relève pas de cette catégorie à mon avis.( et je connais des professions banales dans lesquelles tu te mutiles à coup sur).
Je ne nie pas la dimension intime de l'acte sexuel, mais je n'entretiens pas d'intimité avec cette seule partie du corp d'abord, et l'intimité ne constitue un sens commun partagé par tous... c'est très individuel... et cette intimité est propre à chacun quand même... Donc en quoi l'Etat viendrait prohiber cette intimité particulière dans les cas où elle n'implique ni tierce personne, ni enfant, ni mutilation, ni trouble à l'ordre public? Et pourquoi donc interdire le libre choix à la professionnelle avec un moyen hypocrite, lui laisser l'arbitrage mais en prohibant son client! En ajoutant que je connais des personnes qui on une intimité... segmentée on dira...
Et vous ne me prétendrez pas qu'un travail "banal" -pour éviter le terme tendancieux de normal - n'a aucun impact sur votre vie privée et ou intime... on se contentera de dire que pour une professionnelle qui a eu le libre choix elle a une forme particulière d'intimité, et non une intimité immorale...
Encore une fois la loi en question se trompe tout simplement d'objet... c'est bien mon problème... elle est morale et construite uniquement sur cette motivation...