
Lundi 29 mars, le projet de loi « climat et résilience » sera examiné par l’Assemblée Nationale. En prévision les associations Citoyens pour le climat et Alternatiba Strasbourg organisent dimanche 28 mars une marche pour exiger « une véritable loi climat » plus proche des propositions de la Convention citoyenne pour le Climat.
Deux membres de la Convention Citoyenne pour le Climat ; Sylvie et Nadine Breneur seront dimanche 28 mars au départ d’une marche à 14 heures de la place de la République à Strasbourg. . Avec les associations Citoyens pour le climat et Alternatiba Strasbourg, ils demandent une « Vraie loi climat ».
Le lendemain, le projet de loi « climat et résilience », partiellement issu des 149 propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat crée en 2019, sera examinée en session plénière à l’Assemblée Nationale.
D’autres organisations strasbourgeoises se joindront à la manifestation comme Alsace Nature, Campus vert, Greenpeace, la Fédération Syndicale Unitaire ou encore la fédération du Bas-Rhin du Parti communiste français. Le cortège partira à 14 heures de la place de la République pour rejoindre le Parc Heyrtiz en passant par le Quai des Bateliers et la Rue de la 1ère Armée.

Une « vraie loi climat » plus proche des propositions des citoyens
L’objectif de cette manifestation, pour les organisateurs, est « d’exiger une véritable loi climat, telle que proposée par les 150 citoyens qui composent la Convention Citoyenne pour le Climat ».

Pour Zoé Mary, porte parole de la marche du climat et de l’association Alternatiba Strasbourg, le gouvernement français n’a pas pris en compte les objectifs climatiques et environnementaux fixés cette assemblée de citoyens tirés au sort, qui ont planché pendant 9 mois sur le sujet avec des spécialistes :
« Le président Emmanuel Macron n’a pas respecté ses engagements. Quand il a lancé la Convention Citoyenne pour le Climat en 2019 le président a promis de soumettre les propositions des citoyens sans aucun filtre au parlement. Mais dans le projet de loi « Climat et Résilience » seulement une dizaine de propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat a été gardée sur 149. Les autres propositions ont été réduites ou modifiées. Cela a vidé le texte de sa substance. Il y a une grande différence entre ce que le président s’était engagé à faire et le texte actuel. C’est une trahison ! »
Les propositions concernant la rénovation globale des bâtiments, la réduction de l’empreinte carbone des grandes entreprises ou la régulation de la publicité ont par exemple été » repoussées à plus tard ou vidées de leur substance », selon les organisateurs. Autre préoccupation pour Zoé Mary : « en l’état actuel des choses cette loi ne permet pas au gouvernement d’atteindre son objectif climatique, qui est une baisse de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 ».
Un appel national lancé par le garant
« Nous répondons à l’appel à manifester de Cyril Dion qui est l’un des garants de la Convention citoyenne pour le climat. Il y aura des manifestations dans plusieurs villes en France dimanche. C’est une marche nationale », explique Zoé Mary. Le réalisateur français fait partie du collège chargé de veiller au respect des règles d’indépendance et de déontologie au sein de la Convention citoyenne pour le Climat.
Y aller
Marche pour « une vrai loi climat », dimanche 28 mars, départ à 14h de la Place de la République, Strasbourg – Neustadt.
Selon Lynn White, c’est le christianisme qui a livré la nature à notre appétit sans limites.
« Dans l’antiquité, chaque colline avait son propre genius loci, son gardien spirituel, (…)
En détruisant l’animisme païen * , le christianisme a permis l’exploitation de la nature dans un climat d’indifférence à l’égard de la sensibilité des objets naturels »
Une forme d’encouragement puissant à l’exploitation intensive du monde naturel, placé à la disposition de l’activité humaine »
D’importants transferts écologiques s’opèrent à l’intérieur des empires : l’arbre à pain est déplacé de Tahiti aux Antilles, le thé chinois se retrouve en Inde, le mérinos, mouton espagnol, est introduit en France et en Angleterre. Les plantations de canne à sucre à grande échelle, se développe, au brésil d’abord, puis aux Caraïbes, fondées sur le travail des ESCLAVES
Plutôt que Anthropocène , Anna Tsing parle de Plantationocène pour désigner l’ère géologique actuelle.
L’époque où les bouleversements de la planète sont imputables à notre espèce débuterait avec la colonisation des Amériques et les plantations à grande échelle qui l’accompagnent
Qui pourrait demander des subventions à la Ville de Strasbourg...
Je pense à l’ouragan Katarina qui s’est abattu sur la Louisiane le 29 août 2005.
« La première leçon à retenir, c’est qu’un cataclysme s’acharne de préférence sur ceux qui n’ont rien, ou pas grand chose. En témoignent les images, diffusées en boucle à l’époque, de ces milliers de survivants qui, faute de posséder une voiture, et donc incapables d’évacuer la ville par leurs propres moyens, s’entassent au stade du Superdome et au Convention Center dans des conditions épouvantables. « La loi martiale était proclamée, à tous les carrefours il y avait des policiers et des militaires qui pointaient leurs armes sur nous, mais personne pour nous aider.(…). Un de mes jeunes voisins s’est introduit dans un magasin abandonné pour se procurer des vêtements secs et il a été abattu, comme un chien. On n’a jamais su combien les forces de l’ordre avaient fait de victimes ». Déclaration de Mr Alfred Marshall, 60 ans, un syndicaliste noir membre de Stand with Dignity, un collectif de défense des travailleurs précaires (1).
(1) Olivier Cyran, Comment tuer une ville, Le Monde Diplomatique , Décembre 2018, page 12.