
La CUS change son système de téléphonie. Après une procédure d’appel d’offres qui a duré deux ans, la collectivité a choisi finalement une solution plus chère de 50%, sans pour autant expliquer ce choix. Du coup, la société arrivée deuxième conteste en justice la préférence de la CUS, l’accusant d’avoir violé les règles du code des marchés publics.
Il était question de gros sous vendredi au tribunal administratif de Strasbourg. Devant le juge des référés précontractuels, la société Aastra contestait l’attribution d’un marché de renouvellement de téléphonie à la société NextiraOne par la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS). Aastra s’étonne que son offre, moins chère de 400 000€ sur un marché d’environ un million d’euros, ne soit arrivée que deuxième lors de l’attribution alors qu’elle est techniquement équivalente à celle de son concurrent. Aastra a demandé la grille de notation à la CUS, pour savoir où elle avait péché mais la CUS a refusé de lui fournir. L’action devant le juge des référés vise à obtenir cette fameuse grille de notation, comme l’explique Bernard Etchenagucia, directeur général d’Aastra France :
« Je ne suis jamais allé en justice auparavant quand Aastra perdait un marché. Mais là, on a un écart de prix de 50% sur de la téléphonie sur IP pour une administration, c’est injustifiable. Ces offres sont matures et les écarts de prix sur ces marchés sont très très serrés… Et si un compétiteur a le moindre sentiment qu’il pourrait perdre à cause du critère prix, il s’aligne. Donc pour avoir une telle différence au final, c’est que NextiraOne savait qu’il serait l’attributaire dès le départ. C’est pourquoi on demande à la CUS de bien vouloir nous donner la grille de notation. »
C’est vrai qu’en ces temps de disette de la dépense publique, le choix de la CUS peut paraître surprenant. Dans un fax daté du 4 avril, la CUS répond à Aastra que la société a perdu à cause de sa note technique, qui compte pour 60% de la note finale (le critère prix composant les 40% restant).
Mais les explications avancées par la CUS surprennent, notamment lorsque la collectivité met en doute les capacités de l’intégrateur d’Aastra, la société strasbourgeoise Atelio. Car cette dernière a installé la solution de téléphonie actuellement utilisée par la CUS en 1995, et qu’elle est titulaire de tous les contrats de maintenance depuis. Son PDG, Silvano Trotta, précise :
« Atelio vient d’intégrer le Top100 des entreprises intégratrices de télécoms en France. Nous installons des solutions de communications bien plus complexes que celle qui concerne la CUS régulièrement. Alors que nous sommes au coeur de la téléphonie de la CUS depuis plus de 15 ans sans problème, nous faire un procès en incompétence montre que la CUS ne sait plus quoi dire pour justifier son choix. »
Une maintenance près de deux fois plus chère
Autre souci, la maintenance de la nouvelle installation sera facturée 265 000€ par an pendant 10 ans par NextiraOne alors qu’elle n’aurait coûté que 137 000€ par an via Aastra, soit une différence de 1,28 M€ sur dix ans quand même… A nouveau les mêmes questions se posent : les écarts de prix sont-ils justifiés par des performances ou des fonctionnalités supérieures ? Contactée, la CUS se retranche derrière un prudent « le dossier est en justice, on ne communique pas. »
Des fonctionnaires proches du dossier précisent néanmoins que la solution de NextiraOne, basée sur du matériel Alcatel, est plus éprouvée et qu’une différence de 400 000€ sur une installation prévue pour durer 15-20 ans n’est pas énorme. Quant au silence sur la grille de notation, il s’expliquerait pas la volonté de la CUS de ne pas donner à Aastra la possibilité de contester point par point des dizaines de critères, ce qui repousserait de plusieurs années le déploiement du nouveau système.
Mais d’autres fonctionnaires ont été étonnés des notes techniques finales attribuées à Aastra, d’autant que les phases de maquettages (tests de déploiement sur un petit nombre de postes) se seraient mieux déroulées selon eux pour Aastra que pour NextiraOne.
Si Aastra réagit fermement, c’est aussi parce que cette affaire dure depuis plus de deux ans. Lorsqu’en 2009, la CUS décide de faire évoluer sa téléphonie vers une architecture IP (qui permet de lier la téléphonie à l’informatique), elle décide de passer par une procédure appelée « dialogue compétitif » (délibération du 22 septembre 2010, point 11). Cette forme d’appel d’offres permet aux compétiteurs de faire évoluer les besoins exprimés par la CUS, les échanges sont donc permanents entre les parties. A titre d’exemple, la CUS avait prévu 1,9 M€ pour cet équipement…
Or la CUS reproche à Aastra un « manque de clarté » sur certaines fonctionnalités. Un reproche impossible à faire selon l’avocat d’Aastra, Me Alexandre Ciaudo, car la CUS se doit de poser autant de questions que nécessaire à un compétiteur afin d’évaluer son offre. De son côté, la CUS répond dans son mémoire en défense que les mêmes questions ont été posées à tous les compétiteurs, dans un souci d »équité de traitement.
Le juge des référés doit rendre son délibéré dans 15 jours. Il ne se prononcera pas sur le choix de la CUS, qui sera éventuellement discuté lors d’une affaire au fond, mais sur les manquements aux obligations de publicité et de concurrence relevés par Aastra.
http://www.lemagit.fr/economie/business/equipementiers/2013/05/13/alcatel-lucent-en-route-vers-une-forte-cure-damaigrissement/
http://www.rue89strasbourg.com/index.php/2012/02/13/politique/chantal-auge-debarquee-les-raisons-du-divorce/
Il faut connaître la telephonie sur IP pour savoir que les solutions proposées sont des logiciels. Mon pauvre Monsieur, sachez que la vrai valeur ajoutée des produits est issue du site d'Illkirch.
Le contenu de votre réflexion montre que vous êtes bien l'on du business, je comprend mieux votre avis qui est assez éloigné des réalités ... Allez visiter le site d'Alcatel et vous serez surpris....
En conclusion révoltons nous contre l'auteur de l'article qui, avec des informations partiel et partial, induit en erreur les lecteurs.
Mais il existe des éléments concrets qui permettraient d'avancer. Ces tests sont-ils mentionnés dans le DCE ? Le protocole de test a-t-il été respecté ? Comment les résultats du tests ont été intégrés dans la note technique ? . Nous n'avons pas l'information ...
Les principaux sous critères sont-ils bien mentionnés dans le DCE ? Dans quel ordre ? Les retrouve t-on dans la décomposition de la note technique ? . Nous n'avons pas l'information ...
Il existe certainement des points sur lesquels il serait possible de travailler concrètement.
Par ailleurs a-t-on des informations sur les motivations possibles de cet octroi d'avantages injustifiés éventuel ? Localisme ? Conflit d'intérêt ?
Mais.....
la plupart des éléments avancés qui sont pour certains justes, sont pour d'autres complètement partiels et inexacts. Ainsi les conclusions sont totalement fausses et l'écart de prix n'est absolument pas au niveau de ce qui est annoncé dans cet article (ceci en calculant un tableau d'amortissement sur 5 ans, ce qui se pratique dans ce type d'investissement).
Comme d'autres commentaires l'indiquent :
- Aastra, groupe canadien, n'a jamais répondu à ce type de marché en direct et n'est pas un intégrateur. En effet, si les constructeurs maitrisent la conception de leurs systèmes, la valeur ajoutée apportée par les intégrateurs est essentielle dans la réussite du projet. Il a été démontré dans de nombreux autres projets, que une réponse de constructeur en direct n'a jamais été un succès, et ceci quelque soit le constructeur.
- Les solutions proposées par Cisco et Alcatel semblent être leurs dernières solutions qui serait la dernière génération, d'un niveau technique et fonctionel supérieur à l'offre UGAP et des autres compétiteurs.
- Je ne partage absolument pas les méthodes de Monsieur Montebourg, car je suis plutôt proche des camps opposés. Mais parmi les 4 solutions proposées, une seule est proposée par un constructeur Français, de plus présent dans la CUS. Mais ces critères ne sont pas pris en compte dans les appels d'offres publics.
Ma conclusion, cet article n'est pas objectif mais c'est une charge soit contre le pouvoir politique, soit pour pousser d'autres intérêts. Merci aux auteurs qui poussent nos compatriotes vers les extrêmes par ce type de pratiques.
Alcatel Lucent est un groupe français avec son siège a Paris et un président français Monsieur Camus et un DG Français Monsieur Combes
Alcatel réseau d'entreprise à été vendu il y a 10 et s'appelle aujourd'hui NextiraOne.
Le plus gros site d'Alcatel Lucent Entreprise est à Illkirch
J'ai un ami qui travaille chez eux et qui me confirme que la solution proposée à la CUS a été développée à Illkirch et Paris
Voilà pour remettre les pendules à l'heure et stopper les fausses infiormations.
Effectivement Aastra fera toujours de l'Aastra, par contre avec combien d'emploi en France et en Alsace?
Je vois dans tout votre lobbying pro Aastra le fort intérêt que vous portez à l'emploi régional....
Aastra répond et gagne des marchés similaires en direct, avec pour exemple récent la SNCF.
L’offre Aastra 5000 est conçue, développée en France, à Guyancourt. C’est d’ailleurs la solution choisie par Le Sénat, l’Assemblée Nationale, Le Conseil de l’Europe, ainsi que par un grand nombre de Hautes Autorités de l’Etat français. Cette solution évolue continuellement au travers de nouvelles versions et s’avère être technologiquement très avancée, en pointe sur les sujets du Trunk SIP, de la virtualisation etc.
CISCO / AVAYA / ALCATEL ont répondu avec des intégrateurs et un constructeur AASTRA a répondu avec un intégrateur.
Première remarque : c'est beaucoup plus pérenne comme solution qu'un constructeur réponde en direct.
Deuxième remarque : étant dans le milieu de la téléphonie, cet écart de prix est effectivement très anormal entre AASTRA er ALCATEL qui ont une part de marché équivalente en France dans les gros systèmes depuis quelques années.
Troisième remarque : la solution ALCATEL retenue est au catalogue de l'UGAP, donc forcément pas la meilleure technologiquement parlant, c'est une évidence.
Quatrième remarque : pourquoi avoir fait un appel d'offre pour chosir au final cette solution présente au catalogue de l'UGAP et qui devrait être nettement moins chère via catalogue.
Cinquième remarque : Vu l'écart de prix, les solutions AVAYA et CISCO devaient aussi être moins chères que celle d'ALCATEL et là c'es't un pur scandale car c'est vraiment des technologies bien supérieures.
Conclusion : le juge ne peut que prononcer la nullité de ce marché pour éviter aux contribuables strasbourgeois les conséquences désastreuses d'une annulation en appel. Vive la Presse libre et indépendante !
Merci et encore Bravo RUE89
Il y a quand même une différence entre les DNA et cet article. Les articles des DNA sont écrits par des journalistes. Mais cet article est écrit par une proche reation d'un des protagoniste du dossier. Il n'y a pas eu d'investigation poussée, ce n'est qu'un tissus d'éléments très incomplets voir totalement inexacts.
A t il interrogé les autres protagonistes Orange, NextiraOne, Telindus, Alcatel, Cisco et Avaya pour avoir leurs analyses ? Non il n'a été en contact que avec Atélio et Aastra.... C'est de la pure objectivité....
Un contribuable en colère ! Vive les élections municipales pour l'exprimer !
Ne se doit-il pas d'être sérieux et rigoureux
Mr P. France avec cet article qu'avez-vous vraiment voulu faire ? Informer? désinformer ? Manipuler ? Faire du buz ? Comment faut-il interpréter cet article sur un marché public? Les informations que vous communiquez sur les montants sont faux en particulier ceux relatifs à la maintenance. En effet les 265000 € ne correspondent pas au montant annuel de la maintenance mais au montant pour 3 années de prestation. Aussi, on perçoit bien le parti pris dans votre article qui de par la manière avec laquelle il est rédigé ne peut laisser comme seule interprétation à vos internautes que la Communauté Urbaine de Strasbourg a failli dans la manière avec laquelle elle a conduit ce dossier. Il suffit de lire les commentaires postés où certain(e)s s'en donnent à coeur joie pour casser du politique et remettre en question les institutions. Comment leur en vouloir ? Vous interrogez Aastra, son Directeur Général qui explique que c'est la première fois qu'il fait un recours, ce qu'il oublie de préciser c'est que c'est aussi la première fois qu'il répond en direct en tant que Constructeur à une consultation publique. En effet le modèle d'accès au marché France d'Aastra est indirect et s'opère dans 99,9 % des cas, comme les autres constructeurs, Avaya, Cisco et Alcatel-Lucent ayant répondu à cette consultation l'ont fait, au travers d'un Partenaire intégrateur. Sûrement que ce choix était risqué d'où cette position de répondre en direct en son nom et préférer prendre Atelio effectivement classé dans les 100 premiers intégrateurs en France à la 99ème place en tant que sous-traitant! Je pourrai continuer à mettre en exergue les évidences qui portent à croire qu'au travers de cet article, Mr France Fondateur et Directeur de la publication de Rue89 vous n'avez pas visé le seul devoir qui est celui d'informer. Ne pensez-vous pas que la presse qui se veut sérieuse, qu'elle soit écrite ou Web se doit d'être honnête avec ses lecteurs et non pas viser d'autres objectifs,il en va de sa réputation et de sa crédibilité. Respectueusement. Tonymos.
Les coûts cités sont tirés directement des documents de la CUS, puisqu'en tant que pouvoir adjudigateur, c'est à la collectivité qu'il revient de définir ses besoins via des bordereaux de prix. Ils sont exacts. Sur la maintenance, je n'ai pas trouvé la précision que vous évoquez sur le nombre d'années (je cherche), mais en tout état de cause, la même durée s'applique aux deux montants. La comparaison tient donc.
Il n'y a pas de parti pris, autre que celui de poser des questions. Plus de 50% de différence sur un tel marché est anormal, voilà ! J'espère qu'on aura un jour l'explication, peut-être que l'offre d'Alcatel est une bombe technologique qui les vaut... On verra. En attendant, je m'interroge. Libre à vous d'y voir de sombres desseins, des théories de manipulation... Je conçois que poser des questions gêne mais puisque vous semblez disposer d'informations, je vous invite à me contacter et je serai ravi d'en parler avec vous afin que les futurs articles sur ce dossier en bénéficient. C'est ça être indépendant et participatif...
Ce n’est pas la première fois que Aastra répond en direct. En effet Aastra répond et gagne des marchés similaires en direct, avec pour exemple récent la SNCF.
On peut aussi parler du tram sur pneu, où Roland Ries tente tout pour imposer son tram sur pneu pour faire plaisir à ses amis du côté de Lohr... On peut aussi parler de l'attribution des marchés publics pour les rénovations des places à Strasbourg, on remarque que c'est toujours les mêmes qui remportent les marchés... Le PMC ? Un cabinet strasbourgeois qui remporte le marché face à des dizaines de concurrents internationales...
Tout est déjà joué à l'avance au sein de la CUS, les dés sont pipés comme on dit.
"Ce n'est que 400 000€", oui mais 400 000 + 400 000 + ... + 400 000 = des dizaines de millions d'€ sur plusieurs années, multiplié ces économies à l'ensemble des collectivités en France, on atteint des centaines de Millions d'€ et des milliards d'€. Il n'y a pas de petite économie.
Il ne faudra pas s'étonner que le national populisme va prendre le devant de la scène publique avec de pareilles actes de la clique politique strasbourgeoise !!
"astra a demandé la grille de notation à la CUS, pour savoir où elle avait péché mais la CUS a refusé de lui fournir" Aucun texte n’impose à l’acheteur public de communiquer les notes attribuées au candidat retenu ou au candidat rejeté, ainsi que leur classement. La CUS est dans son bon droit.
Cependant, au regard de la situation actuelle, un effort de transparence ne serait pas un luxe de trop.