
Mariés, croyants, artistes… Le quotidien de la communauté LGBT+ au cœur du mois des visibilités
Festif et politique, le mois des visibilités se déroule du 17 mai au 18 juin, entre marche des fiertés, rencontres et soirées. Le thème de cette année, « Existons ! », met en avant le quotidien des personnes LGBT+.
Le mois des visibilités est l’occasion de faire la fête et de célébrer les différentes luttes menées par les personnes LGBT+. C’est aussi le moment de poursuivre le combat en mettant en lumière les discriminations qui perdurent et les initiatives qui permettent de s’y opposer. Cette année, l’événement organisé par Festigays et de nombreuses associations LGBT+ strasbourgeoises prend de l’ampleur. Plus d’une soixantaine d’événements et la célèbre marche des fiertés auront lieu du 17 mai au 18 juin. La thématique de 2023, « Existons », met en avant la vie quotidienne des personnes homosexuelles, bisexuelles, transgenres, non-binaires, asexuelles…

Dans son appel à la manifestation, Festigays rappelle que les droits des personnes LGBT+ ne sont jamais acquis :
« Plus de visibilité, c’est être davantage confronté à nos opposants. C’est aussi voir naître des luttes absurdes qui veulent invisibiliser ou renier notre existence. L’actualité internationale nous montre qu’il y a une volonté d’invisibiliser les LGBTI+ : « Don’t say gay » aux USA, loi anti-représentation des LGBTI+ en Hongrie, la Russie qui cherche à taire toute mention d’existence des LGBTI+, la coupe du monde au Qatar qui supprime tout arc en ciel, l’Algérie qui veut supprimer la vente d’objet arc en ciel, etc. »
Organisateurs de Festigays

Célébrer les 10 ans du mariage pour tous
Une des plus grandes avancées de ces dernières années pour le quotidien des LGBT+, c’est l’autorisation du mariage entre personnes de même sexe. Une loi, votée par la ministre de la Justice Christiane Taubira sous François Hollande et qui a fêté le 17 mai ses dix ans. Jeudi 1er juin, de 20h à 21h, l’association Juin’69 dédiera au sujet un épisode de son émission Voix Queer, diffusée en direct du RBS.
Le mercredi 14 juin, à 19h, l’association Juin’69 proposera une table ronde ouverte à toutes et tous pour revenir sur les dix ans du mariage entre personnes de même sexe :
« Cette décision historique est une avancée majeure pour les droits de la communauté LGBTQIA+. Elle a marqué un tournant dans la reconnaissance des droits des personnes queer, de notre amour et de nos familles. Mais il reste encore de nombreux combats à mener, nous continuons de nous battre pour nos droits, notre liberté et notre visibilité. »
Juin’69

D’autres temps de discussion autour du quotidien des personnes LGBT+ auront lieu, comme la conférence de l’Autre Cercle sur « la visibité ou l’invisibilité des lesbiennes au travail », le jeudi 15 juin à 19h, à la Maison des associations. La problématique de la grossophobie sera abordée lors de l’apéro spécial bears, organisé par la Communauté Intergenre Alsace Ours (CIAO), le mardi 6 juin au canapé queer.
Croyant et queer, c’est possible
Autre sujet pouvant faire partie de la vie de tous les jours des personnes queer : la religion. Cette année, l’Antenne Inclusive est particulièrement présente dans la programmation. Défendant une vision et une pratique inclusives de la religion, cette association est rattachée à la paroisse luthérienne Saint-Guillaume et accompagne de nombreuses LGBT dans la pratique de leur foi. Après la veillée de prière organisé en l’honneur de la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie le 17 mai, l’Antenne Inclusive organise, lundi 5 juin à 18h à l’Église Saint-Guillaume, une rencontre avec Benjamin Moron-Puech, spécialiste des luttes pour les droits des minorités queers, autour du thème « Comment s’unir pour gagner en visibilité ? ». Il sera notamment question de l’interdiction des mutilations sur les enfants intersexes, de l’inscription d’un sexe neutre dans la loi et de parentalité trans.

Un culte inclusif, animé par des personnes queers et leurs allié·es sera proposé le samedi 17 juin à 10h, avant le départ de la marche des visibilités qui partira à 14h de la Place de l’Université où se tiendra par ailleurs le village associatif de 11h à 18h. La paroisse Saint-Guillaume accueillera aussi plusieurs spectacles en ses murs, comme l’opéra agrémenté de Pole dance, « La Serva Padrona » le mercredi 31 mai et le jeudi 1er juin à 20h.
Faire la fête grâce à la scène drag
À la fois politique, artistique et festif, la culture drag rythme ce mois de célébration avec de nombreux événements. C’est aussi l’occasion pour ces pratiquants de présenter leur art qui ne touche encore qu’un public restreint. Des drags queens locales seront présentes, mais également le nouveau groupe de drag kings, les Kings D’Oré·e·s, qui aiment questionner nos visions de la masculinité et notre rapport au genre. Pour découvrir leurs performances, rendez-vous à l’Orée85 pour un goûter drag le dimanche 11 juin (horaire à confirmer).

Les trois autres maisons strasbourgeoises de drags seront présentes, notamment pour animer des bingos le week-end du 27 mai. Nöxïmä Marley présentera la cinquième édition de sa soirée de lips-sync au Canapé queer le jeudi 1er juin à 21h30. La House of diamonds performera le 17 juin lors de sa soirée post-pride à la Grenze, à partir de 17h. Le lendemain à 12h, la House du Coven proposera un brunch animé au Quino.
https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/sorties-de-films/trois-nuits-par-semaine-un-premier-film-prometteur-dans-l-univers-des-drag-queens_5455831.html
CL
il est grand temps que les mentalités évoluent et laissent place à la tolérance. Les 65 mètres d’arc-en-ciel peints au sol devant la gare sont symboliques, mais donnent une certaine visibilité. Quand on pense que les ouvriers chargés de la peinture ont été insultés et pris pour cible de crachats !
https://www.francebleu.fr/emissions/l-invite-de-la-redaction-de-7h45/l-allee-arc-en-ciel-a-la-gare-de-strasbourg-prise-pour-cible-revele-le-president-de-festigays-7102285
Une initiative intéressante à signaler menée par Mme Caroll Schmidt et l’association Les audacieuses & les audacieux, le projet d’un habitat participatif pour les seniors LGBTI+. Un habitat qui permettrait à ces personnes de se retrouver et de passer leurs vieux jours dans un cadre rassurant, sans « ghettoisation ».
Merci à la journaliste Alizée Chebboub-Courtin pour cet article.
Claude Latger
J'accueille des usagers "trans" depuis plus de 25 ans, en libéral, à Strasbourg.
Je propose de ne pas donner de définitions scientifiques ou médicales du "concept" et d’inviter chaque lecteur à laisser libre cours, à la confrontation à ses représentations.
Vivre sans étiquette , sans diagnostic...et voir ce que cela entraine comme effets dans le quotidien...
J’ai retrouvé, dans l’accompagnement de ces sujets (rarement patients) une analogie avec « l’épidémie » de Sida et la prise de pouvoir et de savoir des usagers dans la relation au monde médical.
Nous en étions arrivés, à cette époque-là, à des situations où l’usager en « savait plus » sur la maladie et sa prise en charge psycho-médico-socio-politique que le soignant.
Nous pouvons intégrer parmi ces nouveaux spécialistes les patients ayant connu et lutté contre l’épidémie du SIDA et les transsexuels.
Qui en connaissent souvent plus sur la maladie ou les parcours de soins que les médecins eux-mêmes.
Ce sont peut-être nos meilleurs alliés.
J'accueille donc des usagers ("trans") depuis plus de 25 ans , en libéral, à Strasbourg.
Pour moi, le terme de "trans" n'est pas tout à fait approprié, puisque le genre s'impose ( se propose) à nous, le plus souvent ( pas toujours bien sûr) et fait force de règles de comportement et de vie.
Les usagers incarnent le genre qu'ils revendiquent.
(Il y a aussi la question de l'affirmation de la transidentité chez les mineurs...)
Ils incarnent à mes yeux une forme d’usage de la liberté à laquelle beaucoup de sujets réputés « normaux » semblent avoir renoncé.
Les « normaux » ne sont-ils pas des « trans » qui s’ignorent ?
Eux qui ont admis un genre délégué par la société et qui ne l’ont jamais remis en question alors qu’il jouent peut-être un jeu de rôle depuis toujours ?
Eux qui ont admis un genre délégué par la société et qui ne l’ont jamais remis en question alors qu’il jouent peut-être un jeu de rôle depuis toujours ?"
Vous êtes vraiment impayable à chacune de vos interventions, Mr. Federmann. Écrire autant d'âneries en seulement deux phrases, ce n'est pas donné à tout le monde, alors chapeau bas.
Sérieusement...vous devriez postuler pour faire partie de la rédaction de Rue89 Strasbourg en tant qu'auxiliaire. Au plaisir de vous lire à nouveau pour une bonne tranche de rigolade !