
Dans une lettre ouverte publiée par les DNA, la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian annonce que la subvention à la construction de la mosquée Eyyub Sultan n’est plus d’actualité puisque l’association a retiré sa demande.
Dans une lettre ouverte adressée aux Dernières Nouvelles d’Alsace, Jeanne Barseghian, annonce que l’association de la mosquée Eyyub Sultan a retiré sa demande de subvention jeudi 15 avril. Dans cette « lettre aux Strasbourgeois », la maire de Strasbourg revient sur le feuilleton de la subvention de 2,5 millions d’euros pour cette imposante mosquée en construction dans le quartier de la Meinau (voir tous nos articles), depuis le conseil municipal du 22 mars. Elle rappelle qu’elle n’a jamais été alertée par l’État d’une possible menace à la sécurité nationale et que l’État a lui-même subventionné l’association gestionnaire pour des actions de sensibilisation.

Un dossier épineux et instrumentalisé
La maire de Strasbourg semble avoir pris la mesure de l’émoi provoqué par cette subvention importante, participant à un projet politique européen qui dépasse de loin les besoins strasbourgeois des fidèles du Milli Görüs, une communauté qui compte un millier de fidèles (voir notre article). En outre, cette subvention a été instrumentalisée par le gouvernement, en particulier par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui en a profité pour servir son propre agenda politique.
La maire de Strasbourg écrit dans les DNA :
« Des Strasbourgeois ont été stigmatisé en raison de leur confession ou de leurs origines. Je ne peux l’accepter. Je suis pleinement engagée dans le combat contre toute forme d’injustice et de haine, dans le strict respect de la liberté de conscience et d’expression. Je combats les discriminations faites aux musulmans comme je combats l’antisémitisme sous tous ses aspects. Je regrette profondément que notre ville et ses habitants aient subi les conséquences de ces polémiques qui ont attisé peurs, haines et rejets. »
Le retrait de la demande de subvention de la part de l’association CIMG Est libère la municipalité de ce dossier devenu épineux mais la question de l’avenir de cette imposante construction reste entière. Le président de l’association, Eyup Sahin, déclarait sur Rue89 Strasbourg que les financeurs étrangers sur lesquels il comptait s’étaient tous défilés.
Or pour rappel, cette femme a été élue Maire de Strasbourg en 2020. Et, à ce que je sache le permis de construire pour cet édifice avait été octroyé par l'ancienne municipalité donc celle de Monsieur Roland Ries. À cette époque là, étonnamment, aucune réaction de personne ? J'ai entendu dire que le chantier avait été arrêté plusieurs mois déjà pour cause de recherche de financements. Donc, là non plus personne, pas même du Ministère de l'intérieur (peu importe qui était à sa tête, c'est une institution d'Etat en premier lieu) n'a jugé bon de tirer la sonnette d'alarme, si besoin était, auprès de la Municipalité précédente et plus précisément auprès de M. Ries ?
Par contre, ce qui m'affole est que cette même municipalité, de M. Ries, ait pu accepter :
- que soit construit une 2ème mosquée à quelques kilomètres de la Grande Mosquée de Strasbourg sise au Heyritz (il doit y avoir, quoi, 5km à vol d'oiseau et au jugé)
- que celle-ci devienne la plus grande d'Europe, alors qu'il n'y aurait qu'une communauté de quelques centaines de personnes concernées dans L'eurométropole,
- que cette mosquée se voit flanquée de 2 minarets alors que je me souviens très bien qu'il avait été fait interdiction formelle, pour la Grande Mosquée, d'en avoir seulement un ! Il me semble me souvenir que nous étions en pleine polémique autour du voile mais aussi de la tenue intégrale que certaines musulmanes portent pour se baigner à la plage (pardonnez-moi de ne pas me souvenir du nom de cette tenue).
Pour moi, avec tout ça, il y avait largement de quoi demander des comptes et explications à l'équipe municipale et à Monsieur (l'ancien) Maire de Strasbourg, Roland Ries.
Ceci toujours en dehors de toute polémique bien entendu, mais simplement, à mon sens, un nouveau 2 poids - 2 mesures.
Sincèrement ça patauge au 1er étage... je suggère à celles et ceux qui y sont installés depuis plus de 6 ans d’aller prendre l’air régulièrement au neuvième... la vue est belle de tous côtés c’est inspirant. Ça permettra aussi de changer de style dans l’écriture des courriers à la population, parce que s’octroyer des bons points d’humilités, c’est prétentieux voire grossier !
À lire parfois facebook ça marche avec quelques uns mais le devenir de la Cité ne se fait pas sur les réseaux sociaux, pas plus que dans les DNA ou ici.
Cela dit le plus de chance d’être lu par celles et ceux auxquels est destiné ce message c’est ici...
merci Rue89Strasbourg :-))) et bon week-end à toutes et tous.
1) L'Alsace et la Moselle sont rattachées à l'Allemagne en 1871. Lors du retour à la France, la loi du 17 octobre 1919 dispose que « Les territoires d’Alsace et de Lorraine continuent, jusqu’à ce qu’il ait été procédé à l’introduction des lois françaises, à être régis par les dispositions législatives et réglementaires qui y sont actuellement en vigueur ». De même la loi du 1er juin 1924 précise qu’est « expressément maintenu en vigueur dans ces départements à titre provisoire l’ensemble de la législation locale sur les cultes et les congrégations religieuses ». Enfin l’ordonnance du 15 septembre 1944 précise elle aussi que les dispositions dérogatoires ne sont maintenues que « provisoirement ».
Pourquoi ne met-on pas fin, après plus d'un siècle, aux privilèges des cultes dits "reconnus" ?
2) Selon Jean-Éric Schoettl, conseiller d’État honoraire, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, la jurisprudence du Conseil constitutionnel paraît s’opposer à pareille extension. Dans une décision SOMODIA (2011-157 QPC du 5 août 2011), le Conseil considère en effet que « à défaut de leur abrogation ou de leur harmonisation avec le droit commun, ces dispositions particulières (c’est-à-dire du droit local) ne peuvent être aménagées que dans la mesure où les différences de traitement qui en résultent (c’est-à-dire avec le droit national) ne sont pas accrues et que leur champ d’application n’est pas élargi ». Si la justice administrative devait tirer toutes les conséquences de la décision SOMODIA, les collectivités territoriales d’Alsace et Moselle ne devraient subventionner ni l’édification, ni le fonctionnement d’édifices du culte non reconnus, car ce serait étendre le champ d’application du droit local qui, en matière de financement public des cultes, déroge au principe constitutionnel de laïcité. Source : https://blog.leclubdesjuristes.com/le-droit-local-alsacien-mosellan-a-lepreuve-de-laffaire-milli-gorus/
EELV, le parti qui arrête de financer des associations de voile en pensant que la voile est un bateau a moteur (https://twitter.com/BorisKh.../status/1382734673273557001...), et qui se bat pour financer des mosquées turques sous influence d'Erdogan. On arrête de financer la voile pour financer le voile, c'est le projet d'EELV ? On sent dans les propos de Jeanne qu'EELV est encore plus déçue de ne pas donner cette subvention que Milli Gorus de ne pas la recevoir...
- de par le nom de Yacht Club, avouez qu'on peut penser aux Yachts qui jalonnent les ports de plaisance de la méditerranée et qui sont, eux, bien à moteur pour la plupart,
- ensuite, le conseiller municipal a précisé que les membres de ce Yacht Club qui, je le rappelle serait basé dans un département d'île de France donc bien loin de la mer (et apparemment pas de lac non plus...), seraient du coup amenés à se rendre en Normandie pour pratiquer leur passe-temps. Et c'est ça que dénonce le Conseiller Municipal puisque les membres devraient prendre leurs véhicules, eux, bel et bien pollueurs !
Bref, je vous l'accorde ce n'était peut être pas nécessaire d'en faire la "une" d'un JT, surtout pour une subvention de 1.000 balles ! Si si... Bien loin, vous en conviendrez, des 2,5 millions pour cette mosquée.
Bon après-midi à vous