

Jean-Claude Val (Parti de gauche, à g.) sera tête de liste du Front de gauche. A ses côtés, Hulliya Turan et Julien Ratcliffe, du Parti communiste français (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
Petits moyens mutualisés sur plusieurs villes, approche technique des dossiers approximative, axes politiques calqués sur le national… La liste Front de gauche s’est lancée dans la campagne hier mercredi, après de longs mois de discussions sur les équilibres au sein de la liste. Le Parti de gauche emporte la tête de liste, qui sera Jean-Claude Val, le Parti communiste français prend la seconde place avec Hulliya Turan.
Sur cette liste, dont les premiers noms étaient attendus depuis plusieurs semaines, ne figure qu’un élu sortant, Mostapha El Hamdani, transfuge d’Europe Ecologie – Les Verts. Ce responsable associatif a quitté le groupe écolo au conseil municipal dès 2010. Il sera numéro 3 sur la liste du Front de gauche, dont les tendances ont été esquissées mercredi. En tête, figure « un binôme », Jean-Claude Val (sociologue de formation, professeur au lycée Fustel-de-Coulanges, 63 ans), numéro 1, pour le Parti de gauche, et Hulliya Turan (travailleuse sociale au conseil général du Bas-Rhin, 36 ans), numéro 2, pour le Parti communiste français. Suivront, outre une vingtaine de représentants de la société civile (personnes non-encartées dans des partis politiques), certains visages connus depuis les élections législatives de 2012 comme Josiane Nervi-Gasparini (PG) ou Julien Ratcliffe (PC).
Environ 200 militants mobilisés
Mis à part ces quelques visages connus des Strasbourgeois, la liste du Front de gauche rassemblera des représentants des quatre autres formations politiques membre du rassemblement : le Parti communiste des ouvriers de France (PCOF), le Cercle communiste d’Alsace (CCA), la gauche anticapitaliste et la Fase (Fédération pour une alternative sociale et écologique). Les bases politiques et les équilibres ont été discutés depuis le mois de mai dans le cadre de nombreuses réunions dont rien n’a filtré ou presque. Quelques écologistes d’Europe Ecologie – Les Verts ont été approchés, tel Éric Schultz, conseiller municipal et candidat malheureux à la tête de liste EELV en juin, mais n’ont pas donné suite.
Désormais en campagne, le Front de gauche ne cache pas ses faiblesses. D’abord, des moyens financiers limités, compensés, assure Josiane Nervi-Gasparini, par des « moyens humains », avec environ 200 militants près à se mobiliser. Cette figure du Parti de gauche à Strasbourg ajoute :
« Sur notre liste, nous avons des gens qui travaillent ou qui sont en recherche d’emploi. Nous n’avons pas les moyens des grands partis, comme le PS, l’UMP, voire le FN. Notre force, c’est notre énergie, mais aussi des moyens mutualisés avec d’autres listes dans d’autres villes [ndlr, impression de tracts en commun, par exemple]. Nous avons contracté des emprunts, reçu des dons et fournis des engagements personnels. Nous espérons que nos résultats seront suffisants pour se rembourser. »
Viser les 5% et des élus pour « influer sur les choix »
Pour cela, il faut atteindre les 5% des suffrages au premier tour, sachant que Jean-Luc Mélenchon a remporté 11% des voix au premier tour des élections présidentielles en 2012 à Strasbourg. Quant à elle, Josiane Nervi-Gasparini a reçu 7,1% des voix dans la première circonscription de Strasbourg aux législatives qui ont suivi. Sachant qu’ils n’arriveront pas aux manettes de la ville et conscients de leur maîtrise relative de l’aspect technique des sujets strasbourgeois, les militants du Front de gauche comptent « insister sur les axes politiques nationaux, plutôt que de rentrer trop dans les projets ».
Objectif : imposer sur la liste de gauche présente au second tour un ou deux représentants pour « influer sur les choix » en conseil municipal. L’équipe affirme encore envisager « les municipales comme un premier temps dans les élections à venir, avec les européennes 2 mois après ».
Gratuité des transports en commun et des besoins vitaux
Dans leur présentation des axes de campagne, Jean-Claude Val et Hulliya Turan ont martelé les fondamentaux des partis du Front de gauche : « Lutte contre la pensée unique libérale », « justice sociale et responsabilité environnementale », « placer l’humain, et notamment les plus faibles, au centre des projets », ou encore « remettre l’économie au service des hommes ».
Quelques exemples d’actions concrètes ont été donnés : « Limiter les dépenses qui ne profitent qu’à une frange de la population », comme le financement du Rallye d’Alsace ou la création du quartier d’affaires international du Wacken, « accélérer le rythme de construction de logements réellement sociaux, accroître le logement d’urgence pour les 1 500 à 2 000 personnes sans domicile fixe, alors que 9 000 logements seraient vacants dans la CUS », « geler le prix des loyers dans les HLM », assurer « la gratuité des besoins vitaux, comme les premiers mètres cubes d’eau » mais aussi l’accès aux transports publics, « en finir avec la spéculation immobilière », « développer des espaces culturels pour tous et d’éducation populaire », « cesser de minéraliser l’espace public », etc.
« Pas de privatisation du GCO »
L’équipe s’est dite opposée au projet d’Eurométropole, « extrêmement dangereux », « qui met les villes en concurrence alors qu’il faudrait favoriser la coopération entre elles ». Et de proposer un référendum sur le sujet, comme cela avait été évoqué au niveau national sur le nucléaire – l’un des points de potentielle divergence entre le Parti de gauche, à tendance écolo, et le PCF, traditionnellement pro-nucléaire. Sur le GCO, autre sujet chaud de la campagne, Jean-Claude Val a esquivé :
« On ne peut pas répondre à cette question [ndlr, pour ou contre] comme ça. Le rapport est en cours de lecture. Tout ce que nous pouvons affirmer aujourd’hui, c’est que nous sommes contre la privatisation de cette autoroute. Il faut aussi penser aux terres arables qui sont impactées… »
Attractivité économique (« laquelle? »), désindustrialisation du bassin de vie, droit de préemption de la Ville, accès à la santé, figurent encore parmi les sujets que la liste Front de gauche abordera pendant la campagne. Ses 65 noms devraient être connus en janvier. D’ici là, des « ateliers citoyens » se dérouleront aujourd’hui 28 novembre sur la planification écologique, et jeudi 25 décembre sur la culture (éducation populaire, vie associative…) à la Maison des associations, place des Orphelins. Un site internet dédié à la campagne sera actif « incessamment sous peu ».
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : l’argent que vont dépenser les candidats aux municipales [Explicateur]
Sur Rue89 Strasbourg : tous nos articles sur les élections municipales de 2014
Ceux publiés par les DNA tenaient mieux la route. Par contre la photo sélectionnée par les DNA nous ont appris qu'ils manquaient d'un bon photographe.
J'ai hâte d'en savoir plus sur le programme de cette nouvelle liste !
Et ne désespérons pas de Rue89, avec le temps ils pourront devenir de vrais journalistes qui transmettent correctement et impartialement une vraie information.
Il y avait une 4ème personne à cette table et non des moindres : un conseiller municipal (oups cela aurait décribilisé la prétendue non connaissance des dossiers techniques et locaux) de la FASE....M. El Hamdani Mostapha pour le citer....Pourquoi donc ce traitement différencié alors si ce n'est pour décridibiliser tout alternative de gauche à Strasbourg et faire la part belle au PS local ?
Oui, les médias dominants ont une ligne éditoriale politique et partisane. Quel scoop. Etant donné que Rue89 appartient au groupe Libération qui lui même est la propriété du plus grand capitaliste de la planète, j'ai nommé Monsieur de Rothschild, oui, la ligne éditoriale est clairement bobo-gauchisante et libérale-libertaire.
Mais c'est leur droit le plus strict.
Le Front de Gauche, ce parti du conformisme bourgeois le plus totalitaire, dont les cadres parisiens (qui ressemblent tous à des espèces de cadres sup de chez Nestlé) n'ont que pour seul programme la propagande LGBT, l'exploitation des immigrés clandestins et la persécution des libertés religieuses, notamment celles des musulmans et des catholiques.
Le Front de Gauche, dont un conseiller municipal à Cognac vient de lançer une grande campagne pour faire interdire les pacifiques Veilleurs dans le centre-ville, avec le soutien de toute la droite UMP bourgeoise de la ville. Hé oui. http://www.sudouest.fr/2013/11/22/serge-lebreton-veut-deloger-les-veilleurs-1236532-882.php
Le Front de Gauche est un ramassis de gens intolérants, hypocrites, refermés sur eux-mêmes et sur leurs propres convictions, je n'ai jamais vu des militants avec autant de fiel, de haine, de bétise et de violence...je n'ai jamais vu non plus, un parti qui se permettait de donner des lecons d'antifascisme tout en réclamant la censure et le totalitarisme partout. Je n'ai jamais vu non plus un parti qui se permet de donner des lecons d'antiracisme alors que c'est surtout un parti de bobos blancs de centre-ville qui se prennent pour les sauveurs du prolétariat (allez voir les ouvriers pour voir s'ils votent FDG...).
Je n'ai jamais vu un parti qui prétendait être à la pointe du combat social alors qu'il est encore immigrationniste en 2013, alors que son leader est lui-même frère de loge avec les plus grands capitalistes du pays, alors que le FDG a FAIT ELIRE HOLLANDE ET DONC L'AUSTERITE, alors que le FDG ne remet même pas en cause le scandale de l'Euro.
Bref, un parti de ringards, vraiment...et puis se réclamer du communisme (50 millions de morts rien qu'en Europe) pour ensuite donner des leçons d'antifascisme à tout le monde, ça va...
Quand aux veilleurs, nous avons là dessus un désaccord idéologique que nous assumons totalement. Nous pensons qu'une société qui vit de la délation et dans la surveillance généralisée n'est pas une société "pacifique" comme vous le dites. Là pour le coup je pourrais tomber dans le point Godwin, mais je vais vous désigner l'Allemagne de l'est comme exemple, vous êtes bien plus proche de leur programme que celui que nous portons.
un bon nombre de militants FDG trouve tout à fait légitime de censurer... (dixit position de bcp de parlementaires sur la prostitution par ex)
Les réseaux franc maçonniques posent un problème démocratique en mon sens. autant que d'autres lobbing... telle l'Opus dei, les fabriquant de tabac, le medef, etc, etc
Bcp d'entres vous ont un vrai problème avec la religion; Mélenchon n'en parlons pas; pourtant c'est bien lui avec d'autres éminents maçons qui devrait apprendre la loi de séparation entre l'Etat et les religion, y compris lorsqu'elle sont civiles et issues de loges...
Le fdg n'est pas un parti ouvrier, il parle en leur non; mais leurs militants le sont peu, comme leur électorat; seul le fn et lo peuvent se réclamer factuellement de ce fait . mais bon de ce point de vue le fdg fait mieux que le npa... c'est déjà ça lol
Enfin, vous êtes un certain nombre à avoir de la sympathie pour l'ancien bloc de l'est, c'est un fait aussi...
Alors quand la vermine fasciste s'approche, que ça brunnit dans l'air, j'espère que vous aurez d'autres arguments à avancer pour convaincre les gens de quitter le côté obscur... parce que sinon on sera mal et vous aurez été les idiot utile du système qui auront contribué en partie à la monté du fn...
Messieurs du front de gauche, argumentez, mais n'esquivez pas svp.
Mais une politique municipale ne peut se réduire aux simples débats et querelles de clocher sur la rénovation de la place Kleber.
N'oubliez pas que nous sommes une force vivante à Strabourg depuis quelques années maintenant, comme l'article le rappelle. Et nous avons déjà pris des positions claires dont certaines sont rappelées dans l'article : non à l'eurométropole, non au financement public du rallye d'alsace, gratuité des transports (comme à Aubagne), logements réellement sociaux (et pas cette aberration de logements sociaux pour classes moyennes que la ville met en place depuis plusieurs années)...
A Strasbourg ce sera l’Humain d’abord ! http://bit.ly/1bq9lsH
D'ailleurs est ce que vous connaissez l'intégralité des propositions des autre candidats et partis ? Entre un Roland Ries qui change d'avis comme de chemise sur le tram sur pneu (auquel nous nous sommes opposé d'ailleurs) et une UMP qui n'arrive pas à se mettre d'accord avec l'UDI. Sans compter les rapports de force au sein du PS et de l'équipe de campagne dont certains sont avant tout là pour servir leurs propres ambitions pour 2020 ou les intérêts de responsables nationaux du PS. C'est une ligne politique clair ca ?
Le Front de Gauche est en ordre de marche à Strasbourg et cela va se ressentir. D'ailleurs vous êtes bienvenu pour discuter de cela tous les jeudi soir lors des ateliers citoyens
Pour avoir moi-même glissé un bulletin Merkollande dans l'enveloppe au second tour de 2012 (en serrant dans mon autre main tremblante un sac à vomi) je vous le demande : valait-il mieux laisser élire un gouvernement ultralibéral Merkozy en attendant le Grand Soir ?
Invoquez l'arguement écolo, vous serez plus crédibe déjà
Puis des propositions il y en a dans l'article ou qui ont été donné à la conférence de presse hier: transports gratuits, logements construits gérés par un bailleur public ou mi-public ,1ers m² d'eau gratuit, appel à des PME locales pour les réhabilitations et constructions, repenser les lignes de bus pour que toutes n'aillent pas vers le centre-ville mais favoriser les lignes inter-quartiers...
En tant que lecteur régulier de Rue89, je suis très déçu par la différence de traitement. On a droit à des articles plus longs, complets et objectifs sur les gueguerres internes au PS ou les tractations UMP/UDI, dont les Strasbourgeois, à part les encartés et sympathisants, s'en tapent complètement.
Vision très parcelaire, présenté par Rue89 du projet municipal du Front de Gauche. Pour les "dossiers techniques" (qui n'existent pas)....auriez vous eu le même traitement si cela avait été présenté par le PS ? Tout est de la politique. Même et surtout concernant l'aménagement du temps scolaire et non scolaire ou de l'utilisation d'une piscine.
L'objectif est d'arriver aux responsabilités car contrairement aux autres, le FdG ne se résigne pas à "seulement bien gérer" mais à réellement changer la vie....même à Strasbourg
En gros, vous nous dites "faites nous confiance, on sait pas trop ce qu'on ferait si on était élu mais ce serait super bien avec plein de justice sociale pour tout le monde"...
va falloir être convainquant...
Là où je vous rejoins c'est que les autres font guère mieux... du coup, j'en viens à espérer qu'un parti se présente ainsi : on est pas très bon, on promets rien, on fera ce qu'on peut, surement pas mieux que les autres, mais on essaiera d'être sympa, de se marrer un peu.
Vu le niveau d'offre politique où on se trouve, il ferait un malheur...
Election municipale ou pas, nous parlons ici d'un changement de système, du passage à une nouvelle République. Merci de ne pas mettre ce débat au même niveau que les jets d'eaux de la place du Château.
Autrement, bon courage pour prendre des mesures de gauche à l'échelle locale quand le reste du pays (et du continent...) est à la botte des financiers.
Et d'avoir une approche pragmatique et pas juste politique, ce n'est pas se poser la question de l'aménagement de la place du château..., on s'en fout (enfin, moi).
pour reprendre votre exemple d'un accès social gratuit au transport : pourquoi pas... mais c'est très très vague. sans rentrer dans le détail des calculs : quel manque à gagner pour la CTS, comment est il financé? ticket de base? budget communal?
c'est très bien d'améliorer les services publics mais sur quelle base. Quel arbitrage entre attractivité économique / social / attrait de la ville (bien être des habitants, touristes, culture..). Je sais bien que vous voulez mettre plus de social que les autres mais vous arrêtez où le curseur. C'est cela qu'on veut savoir.
Je sais bien que c'est général à toutes les listes, que c'est pas mieux chez les autres... mais j'ai les mêmes reproches pour les autres.
Pour l'instant, j'ai l'impression qu'on assiste à une danse du vente de candidats qui voudraient nous faire croire qu'avec eux (elle) ça va être super... mais désolé, ça fait pas du tout envie.
D'autre part, je pense et espère que les électeurs n'arrêtent pas leur choix politique qu'en fonction du nombre de place de parking aménagées en bas de chez eux. Dans cette logique les élections municipales reflètent forcément une tendance nationale.
Concernant les propositions au niveau local, cela me parait naturel de les présenter dans un contexte favorable à leur mise en oeuvre.
(Pour écarter toute ambiguïté je précise que je ne représente en rien le Front de Gauche dans mes propos ici ou ailleurs.)
Pour les sénatoriales, j'avoue que je m'en moque complétement... je serais d'ailleurs plutôt favorable à sa suppression mais c'est un autre sujet.
je ne prétends pas que les élections locales sont dissociées des enjeux nationaux, j'aimerais en revanche qu'elles le soient beaucoup plus.
Pour les places de parking je suis d'accord avec vous. ce n'est d'ailleurs pas mon propos.
ce que j'aimerais, c'est que l'on ne s'arrête pas à des slogans/valeurs mais qu'on nous explique comment elles seraient déclinées CONCRETEMENT sur Strasbourg et CUS en cas d'accès au pouvoir... et à ce niveau, rien ou presque (encore une fois c'est pas seulement la liste FdG mais on en parle ici parce que c'est le sujet)
Nous sommes plus humains en montant que nous ne savons pas tout, ce qui n'est pas le cas des élus PS qui dans chaque discours très "communication marchande", se vantent d'avoir tout fait (alors que ce n'est pas le cas).
Sinon votre article comporte une erreur, nous ne faisons pas d'atelier Front de gauche le jour de Noël, même si nous sommes farouchement partisans de la laïcité. Donc l'atelier sur la culture aura lieu le 5 décembre et non le 25.
Pour le reste, on est dans la continuité du projet et des visions de la ville de la municipalité socialiste globalement. Autant voter pour des gens qui eux "connaissent les dossiers strasbourgeois" c'est quand même plus sérieux ! Cela dit bon courage !