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265 personnes à la rue et sans solution à Strasbourg, selon la Nuit de la solidarité

Dans la nuit de mercredi 4 au jeudi 5 mars, près de 400 bénévoles se sont réunis pour la première Nuit de la Solidarité strasbourgeoise. Divisés en 67 équipes, les citoyens ont rôdé dans la ville afin de recenser le nombre de sans-abris. Cette initiative a permis aux associations organisatrices d’établir le portrait robot du SDF strasbourgeois.

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265 personnes à la rue et sans solution à Strasbourg, selon la Nuit de la solidarité

Dans la nuit du 4 au 5 mars, Strasbourg a connu sa première Nuit de la solidarité. Inspirée d’initiatives similaires comme à New-York, Bruxelles mais aussi Paris, 26 associations ont collaboré afin de mettre en place cette soirée. Entre 330 et 400 bénévoles, divisés en 67 équipes, ont inspecté le centre de Strasbourg et ses alentours afin de dénombrer le nombre de sans-abris vivant dans la rue.

À l’aide d’un questionnaire, chaque équipe a interrogé les personnes sans domicile rencontrées et consigné les informations obtenues. Les équipes ont également distribué des boissons chaudes aux personnes rencontrées. De plus, une équipe spécialisée était prête à agir pour les personnes en situation d’urgence extrême.

“Notre initiative n’a pas pour but de supprimer les maraudes. Les solutions d’aides habituelles aux sans-abri se sont poursuivies, » explique Adelheid Tufuor, membre du comité de pilotage de la Nuit de la solidarité.

279 rencontres dans la rue dont 265 sans solution

Après une nuit de recensement, les membres de la Nuit de la Solidarité ont rencontré 279 personnes dont 265 sont sans « solution institutionnelle. » Parmi toutes ces personnes, une large majorité sont des hommes (186 soit 66.7%) entre 25 et 54 ans (73.8%). Près de deux tiers des sans-abris rencontrés sont à la rue depuis plus d’un an. Tandis que 57% dorment dehors avec ou sans abri de fortune.

Un SDF dormant dans la rue par manque de places d’hébergement (photo Karim Corban / Flickr / cc)

Grâce à d’autres données provenant notamment du Conseil départemental et du service d’accueil et d’orientation du Bas-Rhin (SIAO 67), les bénévoles ont pu extrapoler ces informations à l’ensemble de la ville. Selon ces calculs, on estime que 3 290 personnes seraient en situation d’urgence dont 872 sans hébergement. Si on s’intéresse plus précisément à ces personnes, il y aurait 600 personnes logeant dans des squats.

« Ces chiffres complètent une observation sociale qui existe déjà. »

Adelheid Tufuor.

En effet, même si Strasbourg est une ville riche, elles est aussi l’une des plus inégalitaires de France. Selon un rapport de l’INSEE, une personne sur quatre vit sous le seuil de pauvreté, établi à 1 026 euros par mois. De plus, la ville est soumise à de fortes tensions sur les demandes d’hébergements et de logements sociaux. 

Interpeller le public et les candidats

« Les données engrangées nous permettent d’interpeller et d’interroger les candidats sur la politique qu’ils comptent mettre en oeuvre pour aider les personnes en rue, » exprime Léna Malo, membre du comité de surveillance de la Nuit de la solidarité.

Les chiffres publiés jeudi soir ne sont pas définitifs, un rapport plus complet et plus détaillé doit être communiqué dans deux à trois mois. Par la suite, ces données serviront aux équipes des prochaines nuits de la solidarité afin d’améliorer les méthodes de recensement. La date de la prochaine Nuit n’est pas encore connue mais les associations à l’origine du projet espèrent pouvoir en organiser deux chaque année.


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