
Dans le cadre d’une tournée qui vise à faire connaître le Service national universel, un « Village SNU » s’installe samedi 13 mai à Strasbourg. Témoignages de jeunes volontaires qui ont apprécié leur séjour SNU, et aimé que l’on s’occupe d’eux pendant quelques jours.
Alors qu’un Village du Service national universel (SNU) doit s’installer à Strasbourg, une mobilisation politique critique la « militarisation d’une société » et un « embrigadement de la jeunesse » (voir notre article). Plus d’une vingtaine d’associations strasbourgeoises appellent au boycott de ce village. Rue89 Strasbourg a décidé de donner la parole à des jeunes qui ont apprécié leur expérience de Service national universel. Volontaires, leurs propos révèlent en creux les manques de l’accompagnement social et éducatif institutionnel pour une partie de la jeunesse française.
Yanis, 18 ans : « Quand je passais devant les drapeaux français, je m’en fichais, maintenant je suis ému »
« J’ai fait mon SNU en juin 2021, dans les Vosges, à Xonrupt. À l’époque, j’avais de gros problèmes de vue, et j’avais une canne blanche pour me déplacer. J’étais atteint de dégénérescence rétinienne. Donc j’avais peur d’y aller mais j’avais vu une vidéo de Sarah El Haïry (la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service National, NDLR), et ça m’avait donné envie de découvrir le SNU. Je me demandais comment les gens allaient être avec moi. Et bien dès le premier soir, j’avais l’impression qu’on était comme une petite famille. Tout le monde parlait à tout le monde, c’était vraiment génial.
J’ai beaucoup aimé le côté militaire, avec notamment le lever du drapeau et l’hymne national qu’on chantait tous les matins. Avant, pour moi, le drapeau tricolore et l’hymne, c’étaient des choses que je voyais uniquement au Stade de France, alors que maintenant, quand je passe devant un drapeau qui flotte dans les airs, je suis ému. Il y a des personnes qui sont mortes pour ça et c’est leur rendre hommage que de le respecter. Il faut en être fier.

Je n’aime pas quand les gens disent que le SNU militarise la jeunesse, c’est faux. Oui, ça nous apprend les métiers de l’armée mais on ne nous fait rien signer, on nous laisse notre libre arbitre et après si on veut s’engager, c’est notre choix. Moi, j’ai décidé après de faire une préparation militaire marine que j’ai beaucoup aimée. Malheureusement à cause de mes problèmes de vue, je ne peux pas continuer dans l’armée. Mais grâce au SNU, je sais que je veux travailler dans l’engagement citoyen. J’encadre même des séjours SNU moi-même depuis cette année.
Je trouve qu’il ne faut pas être trop négatif sur l’armée. C’est bien qu’il y ait des jeunes qui s’engagent. Moi je vis en foyer, et je n’ai pas eu la chance d’avoir une famille. J’ai plein d’amis comme moi, qui ont fait l’armée et ils y ont trouvé la famille qu’ils n’avaient pas eue avant. Le SNU peut permettre à des jeunes qui sont perdus, comme moi, de trouver une voie qui les intéresse. »
Alyssa, 15 ans : « Depuis que je suis revenue du SNU, j’ai changé »
« Je viens de faire mon séjour SNU en avril, à Obernai. Des intervenants étaient venus dans mon lycée professionnel à Manosque pour expliquer que c’était un séjour de cohésion, qu’on y faisait des rencontres et des activités. Le fait qu’on puisse y passer le code de la route gratuitement, c’était aussi un avantage pour moi. On nous a parlé de la défense des valeurs de la France, mais ce n’est pas forcément ça qui m’a donné envie d’y aller au début.
Une fois à Obernai, j’ai suivi des modules où j’ai appris plein de choses, j’ai pu rencontrer des gendarmes, des militaires, des pompiers. J’aimais bien aussi le fait qu’on soit tous en uniforme, tous égaux. C’est ça qui fait qu’on s’entend bien je pense, il n’y a pas de remarque sur untel qui est habillé en telle marque, ou de tel autre qui est mal habillé. Et puis le fait qu’on nous prenne nos téléphones, ça change les choses aussi. On était tous attentifs pendant les modules, on n’avait pas de distraction. On est déconnectés et on est juste entre nous. En fait le téléphone ça rend mou ! Là, j’ai beaucoup plus parlé avec les gens et j’ai appris des choses sur l’histoire de France ! Depuis que je suis rentrée, j’ai changé. Mon comportement s’est amélioré. J’ai des supers notes en cours, j’écoute, je trouve que c’est hyper important, alors qu’avant je m’en fichais un peu.
La plupart des jeunes qui font le SNU veulent être militaires. On a appris à se défendre, j’ai fait des modules de self-défense, c’était super. L’armée ça me donne envie, oui. Avant le SNU, j’y pensais, mais sans plus, je ne connaissais pas les métiers qui existaient. Depuis le séjour SNU, j’ai découvert le métier de parachutiste-maître chien et ça me donne vraiment envie. J’aime tout ce qui est extrême et j’aime beaucoup les animaux aussi. J’ai envie de me battre pour mon pays, pour qu’on soit bien en France, qu’il n’y ait pas d’injustices. Mes parents ne veulent pas trop, pour l’instant je suis en lycée pro « métiers de la vente », pour devenir agente immobilière. »
Louis, 15 ans : « Le SNU c’est un mix entre une colonie de vacances, l’armée et l’école. »
« J’ai également fait mon séjour SNU à Obernai en avril. Ce qui m’a le plus plu, c’est la cohésion. On vit pendant 12 jours et 12 nuits, tous ensemble, à faire des activités. Ça crée des liens forts et très rapides. D’ailleurs la séparation à la fin a été compliquée pour tout mon groupe. Tout le monde était triste de se quitter.
On a fait beaucoup de visites intéressantes. On a été au Struthof (mémorial et ancien camp de concentration), on a fait la visite de Strasbourg : le quartier des institutions européennes et une visite de la ville avec Batorama. C’était très chouette.
Je viens d’une famille de militaires. Mon père a eu une carrière chez les pompiers de Paris, ma mère est pompier volontaire, j’ai un oncle et une tante militaires. Je sais que je veux aussi en faire mon métier. Pour le coup, je trouve que le SNU ce n’est pas si militaire que ça. En fait, c’est un mix entre une colonie de vacances, un cadre militaire et l’école parce qu’on y reçoit aussi une certaine éducation. Oui, il y a le côté militaire avec la hiérarchie, le respect, le lever de drapeau mais c’est tout. Moi, c’est ce que je recherche, donc forcément ça m’a plu, mais je sais que certains ont moins apprécié.
Grâce à ce séjour SNU, je sais où je veux faire ma Mission d’intérêt général (MIG, second volet du SNU, après le séjour de 12 jours, il s’agit de 84 heures offertes à une structure au choix du jeune, NDLR). Je voudrais soit faire ça avec les sapeurs-sauveteurs de la Sécurité civile, soit en tant que commando marine (forces spéciales de la Marine nationale, NDLR). Trouver une MIG dans l’armée, c’est mon objectif. En gros, ce sera 84 heures où je ferai du tir, du sport, mais j’aurais aussi des cours de droit, de citoyenneté, tout ça avec le côté militaire, la hiérarchie, le respect. »
C'est aussi oublier que l'armée à pour rôle premier de protéger notre pays d'abord de toute agression extérieure mais aussi de pouvoir se lever quand une injustice ou un danger menace d'autres pays.
Je pense que les anti-militaristes manquent de philosophie du réel. Et j'espère que jamais vous n'aurez à regretter votre pensée ici. Pas pour vous, mais pour nous qui croyons en ce besoin de la force comme équilibre vital.
De forces armées. Sans armes, sans militaire formé, un dictateur tel que poutine aurait bien été embêté pour commettre ses crimes de guerre.
La "philosophie du réel" est une équation "juste" avec un postulat de départ faux.
Les armée n'ont jamais été utilisées pour unifier les peuples. Un peuple, abreuvé par la croyance que la patrie serait un être vivant, à l'extrême rigueur.
Il n'en est rien pour ce qui est de la pluralité.
Les anti-militaristes contrairement à ce qu'ils pensent n'ont pas le luxe d'être pacifiste. Par leur faiblesse, ils n'ont que le choix de la soumission à l'autre sans pouvoir répliquer ou se défendre.
Seuls les hommes et femmes capables de violence ont le choix de trouver une voie sans violence et le cas échéant, le chemin de la guerre pour trouver la paix. Si vis pacem, parabellum.
Dans quel monde vivez-vous pour pouvoir servir un postulat à vos lecteurs d'un monde sans arme ou violence ? Ça n'a jamais existé et n'existera jamais. Sincèrement, sans méchanceté aucune, je suis étonné et interloqué par tant de naïveté de votre part.
« Je n’aime pas quand les gens disent que le SNU militarise la jeunesse, c’est faux. » mais « Oui, ça nous apprend les métiers de l’armée »
Lui le SNU lui a déjà pas appris l’esprit critique et à réfléchir.
« j’ai beaucoup aime le côté militaire «
Et « L’armée ça donne envie » … mais c’est pas une militarisation de la pensée 🙄
On va devoir relancer l’objection de conscience.
Universel? vraiment?
Quid de cette valeur à un moment où
le projet de loi immigration va être débattu et soumis au vote prochainement. Le gouvernement souhaite encore une fois faire voter cette loi rapidement, et ce avant l'été.
Des propositions bien évidemment discriminatoires, racistes y sont présentes.
Parmi celles ci, dans le domaine de la santé, a été adopté un amendement sur la suppression de l'Aide médicale d'État (AME), une nouvelle fois attaquée, amendement n° 304 porté par la sénatrice LR Françoise Dumont qui exclurait de l'accès aux soins plusieurs 10 aines de milliers d'usagers( parmi les plus fragiles) parmi les plus précaires .
Logiquement absurde.
Faudrait obliger la sénatrice Dumont à visiter....le Struthof et à refaire un stage de SNU...
certaines émissions de France Culture*
"À lire Alexandre de Vitry, on se demande parfois si la fraternité n’est pas frappée de quelque malédiction. On se demande si, tout en tendant ardemment vers l’universel, elle n’est pas vouée à tracer toujours des frontières qui excluent des ennemis contre son ambition même : que ce soit entre les nations qui s’affrontent, où à l’intérieur de celles-ci, dans l’interminable chronique des divisions intestines. On se demande si la fraternité n'a pas, dans bien des occurrences, comme ce fut le cas depuis le fond des âges, conduit tout droit vers le fratricide. On admettra peut-être, au demeurant, que ce n’est pas une raison pour se laisser décourager." *
*https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/concordance-des-temps/fraternite-pas-si-simple-7828263
Peut-être simplement des jeunes qui apprécient rencontrer d'autres jeunes ? pourquoi incriminer ce SNU ? c'est une idée plutôt intéressante en ces temps de divisions et d'incompréhension de l'autre. Le service militaire d'avant rassemblait dans un même peloton ou chambrée des hommes d'horizons divers. Les uns pouvaient apprendre de l'autre, découvrir d'autres milieux sociaux, d'autres régions. L'entraide permettait parfois de s'améliorer. On y apprenait la cohésion de groupe, dans la difficulté et la sueur; ça rapprochait. Les marches à l'aube, les ampoules, la fatigue. Parfois aussi à travers les punitions collectives. Un corps pour être fort et répondant à parfois besoin de souffrir, à l'exemple d'un sportif pour être performant. Mais je ne pense pas que vous puissiez comprendre cela.
Pour rappel, l'armée sert surtout à :
- tuer des personnes
- blesser des personnes.
Grâce à :
- des armes à feu
- des armes blanches
- ajouter catégorie qui vous sied
L'unité dans l'annihilation de l'autre.