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Une pétition pour mettre fin aux plats réchauffés dans les cantines scolaires de Strasbourg

11 000 repas servis dans les cantines des écoles strasbourgeoises tous les jours sont préparés dans des cuisines centrales, refroidis et servis souvent deux ou trois jours plus tard. L’association Strasbourg écologie lance une pétition pour demander la préparation des déjeuners le jour même et sur place, dans les restaurants scolaires.

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Une pétition pour mettre fin aux plats réchauffés dans les cantines scolaires de Strasbourg

En février 2022, Rue89 Strasbourg visitait le site de production de l’Alsacienne de restauration à Schiltigheim, qui approvisionne 28 des 46 cantines scolaires de Strasbourg. Les autres sont fournies par API Cuisiniers d’Alsace, dont la cuisine centrale se trouve à Epfig. Les plats des enfants y sont cuisinés avant d’être refroidis entre 0 et 3°C, puis maintenus à cette température pendant un, deux ou trois jours. Ils sont ensuite acheminés dans les cantines, réchauffés sur place et servis aux écoliers.

Après préparation, les plats sont brusquement refroidis et conservés dans des frigos spéciaux. Photo : GK / Rue89 Strasbourg

La restauration collective, un gros enjeu écologiste

L’association Strasbourg écologie lance une pétition pour mettre fin à ce modèle. Au 30 septembre, près de 1 100 personnes ont signé. Le texte s’adresse à Jeanne Barseghian, la maire (EE-LV) de Strasbourg, et Pia Imbs, présidente (sans étiquette) de l’Eurométropole. Il demande l’instauration généralisée de la cuisine sur place dans les cantines. « Nous n’avons pas reçu cette pétition », indique Soraya Ouldji, adjointe à la maire déléguée à la restauration scolaire. Odile Perez, membre de l’association, détaille les revendications :

« Nous n’acceptons pas que les enfants mangent de la nourriture industrielle, préparé par l’Alsacienne de restauration qui appartient en fait à un groupe du CAC 40 : Elior. Nous souhaitons la mise en place d’une régie municipale pour que les repas scolaires ne soient pas entachés par des soucis de rentabilité.

Odile Perez aimerait que Strasbourg s’inspire d’un système en place à Ungersheim :

Globalement, nous souhaitons la mise en place d’une démarche « de la graine à l’assiette ». C’est à dire que la Ville mette des terres à disposition pour cultiver les légumes, aussi pour que les enfants puissent se rendre sur place. Le repas à la cantine est le seul repas équilibré de la journée pour certains enfants de milieux défavorisés. La restauration scolaire peut casser le cycle de la malbouffe, c’est un vrai enjeu de santé publique. Aussi, d’un point de vue écologiste, la restauration collective est un bon levier d’action comme cela concerne de grandes échelles. »

À 6h30 du matin, les cuisiniers de l’Alsacienne de restauration ont déjà bien avancé dans la préparation de milliers de repas. Photo : GK / Rue89 Strasbourg

Un projet municipal

Interrogée en février 2022 sur le sujet, Soraya Ouldji, adjointe à la maire de Strasbourg déléguée à la restauration scolaire, assurait déjà qu’un projet municipal est lancé pour permettre la cuisine sur place dans les cantines scolaires de Strasbourg :

« Une entreprise va nous fixer le plan de travaux pour agrandir les cuisines des cantines strasbourgeoises, conçues uniquement pour le réchauffage. Nous estimons que les chantiers seront finis aux alentours de 2030 (le mandat de la municipalité actuelle court jusqu’en 2026, NDLR). »

« C’est dans dix ans, nous ne sommes pas satisfaits. Aucun chantier d’extension n’est terminé après plus de deux ans de mandat (la dernière élection municipale était en juin 2020, NDLR) », dénonce Odile Perez. La Ville impose un cahier des charges à l’Alsacienne de restauration et à API Cuisiniers d’Alsace : 30% du budget est consacré à du bio, et 50% de ce bio vient d’Alsace. « Techniquement c’est compliqué mais on fait comme on peut », insiste Soraya Ouldji : « Les phases de construction des premiers restaurants sur place sont amorcés, certains verront le jour fin 2023 et début 2024. »

Une conférence le 26 octobre

« Nous voulons tendre vers le 100% de légumes bio et locaux, dans une logique d’autonomie alimentaire du territoire », expose Odile Perez. Strasbourg écologie organise une conférence mercredi 26 octobre à la Maison des associations pour évoquer ces sujets, avec notamment les intervenants Pierre-Jean Dessez de UFC-Que choisir et Eloi Navarro, de l’association Sécurité sociale et alimentaire.


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