

La pollution de l’air génère des cancers du poumon de façon directe et certaine, selon l’OMS (Photo Chris Keating / FlickR / cc)
Dans une pétition adressée à la Ville, une soixantaine de médecins demandent des mesures concrètes contre la pollution de l’air, phénomène endémique à Strasbourg.
Dans un texte publié ce mardi (voir ci-dessous), plus de soixante médecins de Strasbourg en appellent aux pouvoirs publics pour agir « concrètement » contre la pollution atmosphérique à Strasbourg. La qualité de l’air dans la capitale alsacienne, située dans une cuvette, est l’une des pires d’Europe. Du 16 au 22 mars, l’agglomération a de nouveau suffoqué sous un pic de pollution, contraignant les enfants à rester à l’intérieur.
À Paris, un collectif de médecins a débuté la mobilisation contre les effets néfastes de la pollution de l’air, les particules fines étant désormais reconnues comme des éléments cancérogènes certains.
Le texte de la pétition
« Inquiets des niveaux de pollution de l’air, plus de 65 médecins strasbourgeois alertent les élus et responsables publics. De nombreuses études placent Strasbourg et Paris à un même niveau de pollution. Strasbourg était même la ville la plus polluée de France ce jeudi 19 mars, selon la société Plume Labs.
Le Centre international de recherches sur le cancer de l’OMS de Lyon a classé les particules fines comme cancérogènes certains. Les études scientifiques, désormais nombreuses, sont alarmantes et démontrent, outre les effets cancérigènes, une forte augmentation des pathologies cardiovasculaires, d’accidents vasculaires cérébraux, d’asthme et d’allergies en lien avec la pollution de l’air.
Habiter à proximité du trafic routier pourrait être responsable d’environ 15 à 30% des nouveaux cas d’asthme (et allergies) chez l’enfant et, dans des proportions similaires, voire plus élevées, de pathologies chroniques respiratoires et cardiovasculaires chez l’adulte.
Les médecins refusent l’indifférence face à ce problème de santé publique et souhaitent sensibiliser, mais surtout alerter les pouvoirs publics sur la situation et demandent que la santé des patients soit reconnue comme une priorité dans les décisions relatives à la pollution de l’air.
Nous demandons à l’État, à la Ville de Strasbourg et à l’ensemble des collectivités d’agir efficacement pour améliorer la qualité de l’air et nous appelons à une réglementation plus protectrice de la santé de la population, en accord avec les données scientifiques actuelles et les normes européennes. Strasbourg en tant qu’Eurométropole devrait être à la pointe de ce combat ».
Des études d’impact mal connues
À l’initiative de cette pétition, le Dr Thomas Bourdrel, radiologue à Strasbourg :
« J’ai repris les termes de l’appel des médecins parisiens. Et je suis allé voir les médecins, certains plusieurs fois, car les effets de la pollution de l’air sont méconnus, y compris dans le corps médical. Les études qui sont citées dans notre texte sont très importantes et validées au niveau international et pourtant, de nombreux médecins en ignoraient l’existence. Cette pétition est le point de départ d’une prise de conscience des effets néfastes de la pollution de l’air sur notre santé. »
Le Dr Thomas Bourdrel avait déjà publié dans nos colonnes une tribune, listant une dizaine de mesures que les pouvoirs publics pourraient prendre et qui pourraient diminuer la pollution atmosphérique à Strasbourg, allant de la suppression des véhicules utilitaires pour la desserte en centre-ville à l’augmentation du nombre de tramways disponibles en cas de dépassement du seuil d’alerte.
Le Dr Bourdrel est membre du collectif « Strasbourg Respire », qui vise à augmenter la pression citoyenne sur cette question encore largement sous-estimée par les pouvoirs publics alors que selon une note du ministère de l’Écologie, elle est la deuxième préoccupation environnementale des Français après le réchauffement climatique. Selon l’Aspa (Agence pour la surveillance de la pollution atmosphérique en Alsace), citée par l’AFP, « le seuil d’information pour la pollution aux particules a déjà été dépassé à 25 reprises depuis le début janvier, alors que selon les normes européennes on ne doit pas dépasser 35 fois sur toute une année ».
Nombre de jours au dessus du seuil d’information au 12 mars 2015
Aller plus loin
Sur Over-Blog : signer la pétition des médecins strasbourgeois
Sur Rue89 Strasbourg : Où en est la qualité de l’air à Strasbourg ? (explicateur)
Sur Rue89 Strasbourg : Des citoyens veulent changer le regard sur la pollution de l’air à Strasbourg
Sur Atmo-rhinsupérieur.net : Les relevés de la qualité de l’air en Alsace et en Allemagne
• Mardi, tu peux aller chercher ton journal toi même directement chez l'imprimeur.
• Mercredi, tu mange le pain de la veille.
• Jeudi, il n'y a plus d'essence à la station.
• Vendredi, tu peux aller déposer toi même tes ordures à l'incinérateur à vélo.
• Samedi, tu peux aller te promener dans les allées vides de ton supermarché.
• Dimanche, tu peux faire la grasse matinée, vu que de toute façon, il n'y a plus de bière au bistro...
• Lundi pas besoin d'aller au boulot, de toute façon, il n'y a plus de matière première.
Alors bon week end,
Votre chauffeur routier.
Respect.
quand on revient d'Allemagne, par Kehl, on suffoque, certains jours, dès qu'on arrive sur la route du Rhin où passe des milliers de camions par jour. Pourquoi ne pas privilégier le trafic ferroviaire ? le lobby des camions est-il si puissant que l'Etat laisse ses enfants souffrir et mourir plutôt que d'intervenir ?
Sénatoriales 2014 - http://idees-senat.blogspot.fr/p/programme.html
Départementales 2015 - http://idees-departementales2015.blogspot.fr
est ce le trafic urbain ou l'autoroute qui pollue le plus (car en dehors des heures de pointe, il n'y a pas tant que ça de trafic en centre ville) ?
Par ailleurs, par beau temps, il y a une sorte de voile dans le ciel, pas une brume, un voile bizarre. Ne venez pas me dire que c'est seulement de la vapeur d'eau.
Une autre fois, j'ai traversé le Port du Rhin à vélo pour aller à Kehl. Je suis arrivée à bout de souffle, les yeux enflammés. Ça puait l'œuf pourri et le caoutchouc brûlé dans le coin.
Alors, oui, j'aimerais qu'on prenne des mesures fortes.