« On n’a ni travail, ni papiers, ni logement, où voulez-vous qu’on aille d’autre ? » Un trentenaire, noir en t-shirt noir et qui dit s’appeler Kevin, résume ainsi la raison de sa présence quotidienne sur la place Hans-Jan-Arp, devant le musée d’art moderne de Strasbourg, mardi 22 avril. Dix jours auparavant, lors d’une réunion publique sur la sécurité du quartier gare, l’endroit avait été désigné par des habitants comme une source d’insécurité en raison de la présence de personnes noires. La préfecture avait alors assuré « connaître le problème » et y engager des effectifs policiers.
Sur place, les polices municipale et nationale passent plusieurs fois par jour, contrôlent les hommes assis sur les marches ou debout sur le quai. « Moi je viens là pour jouer, pour socialiser, car faire la manche ne sert à rien à part embêter les gens », explique un jeune, les yeux rivés sur son téléphone. Alors quand il voit arriver les voitures de police, parfois par cinq ou six, il donne ses papiers et attend que ça passe. « Ils font leur travail, c’est normal, mais nous n’avons rien à nous reprocher », soupire-t-il.

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