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Quatre ans après sa création, l’Agence du climat plombée par des décisions de l’État

Quatre ans après sa création, l’Agence du climat a dressé son bilan vendredi 13 juin à l’occasion de son assemblée générale annuelle.

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Quatre ans après sa création, l’Agence du climat plombée par des décisions de l’État
L’agence du climat a présenté ce vendredi 13 juin un bilan après quatre ans d’activité.

C’est, pour Jeanne Barseghian, « une des plus belles réalisations du mandat ». Lors de l’assemblée générale annuelle de l’Agence du climat, vendredi 13 juin, la maire (Les Écologistes) de Strasbourg a salué le travail d’accompagnement effectué par cet organisme fondé il y a plus de quatre ans dans le cadre du plan climat mis en place par l’Eurométropole (EMS).

Plus de 20 000 personnes accompagnées 

C’était l’heure du bilan pour cette agence dont le mandat, présidé par Danielle Dambach, se termine en 2026. Il est décrit comme « très positif » mais plombé par les récentes décisions gouvernementales. Entre la suppression « soudaine », en décembre 2024, de la prime à la conversion pour une voiture, la suspension du dispositif « Ma Prime Rénov’ » durant l’été et le rétropédalage vivement critiqué localement sur la mise en place des zones à faible émissions (ZFE), « l’avenir de l’Agence se pose », s’inquiète Danielle Dambach. « S’il y a d’autres mesures de ce type, je ne sais pas si on pourra poursuivre sur cette voilure, on est tributaire des annonces de l’État », ajoute-t-elle. Jeanne Barseghian a dénoncé un « backlash écologique », tout en réaffirmant l’importance du dispositif, financé à 65% par l’EMS.

Ce « guichet des solutions » dont le but est « d’agir en faveur de la lutte contre le changement climatique » s’est spécialisé dans le conseil et l’accompagnement sur les questions de mobilité, de rénovation énergétique ou de végétalisation auprès des habitants de l’Eurométropole. Selon l’Agence, 20 000 habitants – soit 10% de la population totale de l’EMS – ont pu bénéficier de l’expertise des 33 salariés de la structure.

Bruno Ulrich, vice-président, Danielle Dambach, présidente et Christophe Hartmann, membre du bureau, ont présenté au Lieu d’Europe un bilan des quatre années d’activité de l’Agence du climat en amont de l’assemblée générale annuelle.Photo : Olivia Kouassi / Rue89 Strasbourg

« Inquiétudes » après la suspension de « Ma Prime Rénov’ »

L’Agence, qui a accueilli en 2024 huit nouveaux salariés, décompte en moyenne une quinzaine d’appels par jour concernant des questions de rénovation énergétique et des aides financières dont il est possible de bénéficier. En quatre ans, ce sont près de 7 000 personnes qui ont contacté l’Agence dont les deux tiers, ont, selon Aurélie Bruder, responsable du pôle rénovation énergétique, « entamé la rénovation de leur bien ».

Des aides telles que « Ma prime Rénov’ », mises en place par l’État, peuvent englober selon les revenus du ménage jusqu’à 70% du budget de rénovation énergétique. Sa suspension entre juillet et septembre 2025 a ébranlé les services de l’agence. « On constate une inquiétude mais on conseille aux personnes de ne pas abandonner leur projet pour autant », détaille Aurélie Bruder qui ne veut pas croire à une suppression du dispositif. En comparaison, les aides locales à la rénovation énergétique ne peuvent, selon la responsable du pôle, englober que jusqu’à 10% du budget.

Du côté du pôle mobilité décarbonée, ce sont 11 000 personnes qui ont été accompagnées dans l’étude de leur éligibilité à différentes aides. Parmi elles, 94% se sont révélées éligibles aux aides de l’EMS telles que le compte mobilité – il permet de débloquer un crédit allant jusque 2 500 euros pour les ménages qui décident de se séparer de leur véhicule pour se tourner des mobilités douces. Un dispositif encore peu utilisé puisqu’il ne concerne que 5% des foyers accompagnés. Les 95% restants se sont tournés vers la prime à la conversion, permettant de financer l’achat d’un nouveau véhicule. L’annonce de sa suppression fin 2024 a entrainé une saturation des services de l’Agence. « Nous avions 200 appels par jour de personnes qui voulaient bénéficier de ce programme », se rappelle Agathe Collard, responsable du pôle. Après un pic en décembre, les appels concernant des personnes intéressées par la décarbonation de leur mode de transport ont en revanche été « divisés par deux ».


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