Dans le Pavillon Joséphine, au centre du parc de l’Orangerie, les habitantes et habitants se pressent jeudi 27 février. La municipalité leur a donné rendez-vous pour dévoiler les résultats d’une enquête menée entre août et octobre 2024, portant sur les futurs aménagements du parc de l’Orangerie.
Le plus grand espace vert de la ville s’étend sur 26 hectares. Inauguré en 1740, son zoo et sa ferme pédagogique ont été fermés en 2022. Le but de la Ville est de consacrer les futures installations au bien-être animal, à la découverte et à l’observation de la faune. La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) y tiendra une antenne-relais pour la faune sauvage en détresse et une Maison d’initiation au comportement animal de l’Orangerie (Micado) sera créée.
1,6 million d’euros pour réaménager le parc
Mais si ces projets ont déjà été dévoilés et tardent à se concrétiser, le réaménagement ne semble pas faire l’unanimité auprès des habitants et habitantes du quartier. L’enquête publique montre ainsi que certains regrettent la fermeture du zoo, que d’autres déplorent le manque d’aménagements ou encore pestent contre les travaux qui s’éternisent.
Au Pavillon Joséphine, certains en profitent pour parler des rodéos urbains, de l’insécurité la nuit, des toilettes publiques… Pour leur répondre, la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, s’est entourée de trois élues, Marina Lafay, référente de quartier, Marie-Françoise Hamard, en charge des animaux et Suzanne Brolly, en charge du plan local d’urbanisme.
Au total, Jeanne Barseghian annonce 1,6 million d’euros d’investissements pour réaménager l’ancien zoo. Mais ce qui préoccupe surtout les répondants et répondantes de l’enquête est le manque de toilettes publiques en son sein.
Et les toilettes ?
Présent parmi le public, Nicolas Matt, conseiller d’opposition, assure que les personnes âgées et les femmes étant les personnes qui souffrent le plus de ce manque, cela engendre une inégalité dans l’accès au parc liée au genre et à l’âge :
« Ça fait six ans que les visiteurs attendent l’installation de toilettes publiques qui soient accessibles à toute heure de la journée. C’est une situation qui est scandaleuse. »
L’élu raille le label assurant que Strasbourg fait partie du réseau des villes « Amies des aînés » depuis 2013 mais que l’absence de toilettes dessert les participantes et participants des marches de séniors organisées à l’Orangerie. Marina Lafay, élue référente du quartier de l’Orangerie, assure qu’une solution temporaire sera mise en place dès le mois de mars 2025, avec l’installation de toilettes provisoires, potentiellement sèches.
Sort des animaux
En seconde préoccupation, selon l’enquête, arrive la question du sort des animaux de l’ancien zoo, envoyés dans des refuges en France et en Europe. Marine Lafay précise que si deux boucs sont encore présents sur le site, c’est « en raison d’une maladie contagieuse qu’ils pourraient transmettre à leurs congénères ». Eux aussi seront placés ailleurs, une fois que la Ville disposera d’un lieu adapté pour les accueillir, sans les mettre en contact avec d’autres bovidés.
Marie-Françoise Hamard, conseillère municipale en charge des animaux, rassure celles et ceux qui s’inquiètent des transferts déjà effectués. Elle s’est rendue en 2024 dans plusieurs endroits, voir les singes ou les chèvres en Mayenne par exemple. Si celles-ci habitaient sur 600 mètres carrés (m²) de béton à Strasbourg, elles gambadent désormais sur 6 000 m2 d’herbe, explique l’adjointe.
« Je regrette ce zoo »
Une participante
Malgré les meilleures conditions de vie des animaux, une première participante avoue « regretter ce zoo » :
« C’était dépaysant de voir des animaux qu’on a rarement l’occasion d’observer. J’y emmenais souvent mes petits-enfants. »
Mais une autre, à l’inverse, se réjouit des projets présentés par la Ville :
« Je suis heureuse de savoir que les animaux sauvages ne sont plus enfermés. Ça me fendait le cœur de les voir ces petits enclos. Surtout pour les singes et les marsupiaux, qui ne pourront jamais retrouver leur habitat naturel. »

Un bowling tout neuf
Après les échanges entre habitants et élus, l’assemblée de quartier se transforme en une foire avec des stands thématiques. Parmi eux, non loin de celui de policiers minicipaux, le plan du futur bowling du parc de l’Orangerie. Après le désamiantage et la démolition de l’ancien bâtiment en octobre 2024, le nouveau complexe, dont l’ouverture est prévue au deuxième semestre 2025, proposera 32 pistes contre 24 précédemment.
Selon la Ville, les nouveaux équipements consommeront quatre fois moins d’énergie que les anciens et seront aux bonnes dimensions pour accueillir des compétitions internationales de bowling. L’aire de jeux pour enfants sera également rénovée et agrandie.
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