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[MAJ] – Masseret au second tour : qui dit quoi ?

Jean-Pierre Masseret (PS) est candidat au second tour des régionales. À gauche, les attitudes à adopter pour le second tour des élections régionales divergent. Alors que la droite ne se retire pas dans les autres régions en cas de triangulaire où le FN est en tête, plusieurs voix se font entendre pour le maintien. Ces personnes veulent « donner le choix » aux électeurs et constatent que les tentatives précédentes de « Front républicain » n’ont pas enrayé le FN. Pour d’autres, le risque d’une région dirigée par le FN est trop périlleux. Ils appellent à voter pour la droite. Philippe Richert de son côté propose un conseil où toutes les sensibilités politiques seraient représentés, les socialistes, les écologistes et même les régionalistes. Il attaque les déclarations du candidat Philippot.

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[MAJ] – Masseret au second tour : qui dit quoi ?

La plupart des élus strasbourgeois souhaitent que le FN ne dirige pas la grande région (photo JFG / Rue89 Strasbourg)
La plupart des élus strasbourgeois souhaitent que le FN ne dirige pas la grande région (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Cet article est fréquemment mis à jour. Dernière révision à 18h mercredi 9 décembre

Ils soutiennent Jean-Pierre Masseret

  • Axel Kahn, généticien : « Jean-Pierre Masseret fait honneur à la démocratie autant qu’il sauve l’honneur de son camp »,
  • Jean-Paul Bachy, président (PRG) de Champagne-Ardenne
  • Édouard Martin, ancien syndicaliste à Florange, devenu député européen PS : « que Manuel Valls se regarde dans la glace« 
  • Dominique Reynié, tête de liste LR en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, arrivé troisième dimanche,
  • Lilia Salmi, Bénédicte Voegel, Jonathan Saenger et Valérie Wackermann, candidats sur la liste Masseret dans le Bas-Rhin.
  • Andrée Buchmann, ancienne élue EELV et cinquième sur la liste dans le Bas-Rhin
  • Victorine Valentin, 4ème sur la liste de Jean-Pierre Masseret dans le Haut-Rhin
  • Syamak Agha-Babaei, vice-président (PS) de l’Eurométropole en charge de l’habitat,
  • Thomas Risser, secrétaire de la section Bourse-Esplanade-Krutenau du PS de Strasbourg.
  • Florian Philippot (FN) : « Masseret a du courage. Si Masseret se retire, ce sera un bras d’honneur aux militants PS. Je n’hésiterai pas à me tourner vers eux. »

Philippe Richert propose un conseil « où toutes les sensibilités politiques sont représentées »

S’il est élu, le candidat de la droite Philippe Richert propose la création d’un second conseil régional où siégeraient des représentants de toutes les sensibilités politiques :

« Je réunirai dès le lendemain de l’installation du conseil régional, les représentants de toutes les sensibilités politiques, les socialistes, les écologistes, mais aussi les régionalistes pour regarder comment organiser leur expression et leur contribution au développement de nos territoires. J’ai toujours fait confiance aux autres partis dans l’assemblée en leur confiant des responsabilités. »

Une disposition qui ressemble à la proposition « inédite en France » de Sandrine Bélier (Europe Écologie Les Verts), bien que celle-ci voulait que les candidats écologistes et socialistes soient intégrés sur la liste de Philippe Richert et ensuite siéger dans l’assemblée officielle. Philippe Richert a répondu qu’il était difficle et que cela aurait envoyé « un mauvais message ». Plus étonnant, le très droitier Christian Estrosi, en ballotage défavorable en Provence Alpes Côtes d’Azur, a fait une proposition similaire.

Il veut notamment convaincre les régionalistes d’Unser Land, qui ont réalisé 11,1% des voix en Alsace, qu’il défendra mieux l’identité locale que le FN :

« Nous avons fait des assises du bilinguisme où des propositions très concrètes ont émergé, la marque Alsace, les sites en .alsace ou des politiques culturelles qui soutiennent la culture alsacienne, notamment à travers l’Office pour la Langue et la Culture d’Alsace (OLCA). Le FN est un parti Jacobin et veut mettre à mal les identités des trois régions. »

Philippe Richert propose un conseil régional où les partis non-élus pourraient apporter leur voix à la construction de la grande région (photo JFG / Rue89 Strasbourg)
Philippe Richert propose un conseil régional où les partis non-élus pourraient apporter leur voix à la construction de la grande région (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Il a aussi répondu aux attaques du candidat FN Florian Philippot :

« Il propose de supprimer les aides aux communes qui accueillent des migrants (200 000 euros en Lorraine, 150 000 euros en Champagne-Ardenne et 0 en Alsace) pour redonner l’argent aux personnes âgées. Mais il faut lui expliquer que ce sont les départements qui s’occupent de la solidarité. Les travailleurs frontaliers sont, eux, catastrophés à l’impact économique de l’arrivée du FN qui veut fermer les frontières. Il dit que l’on a réduit l’aide à l’apprentissage, mais c’est faux. L’État a réduit sa part et nous avons augmenté la notre de 25% ce qui fait que la baisse n’a été que de 1%. On ne peut pas non plus rejeter l’Europe en bloc qui va injecter 1,8 milliards d’euros que la Région devra gérer dans nos territoires. Contrairement au FN, je ne veux pas affaiblir Strasbourg ce qui affaiblirait toute la grande région. Sur la sécurité, c’est aussi faux de dire que l’on n’a pas rien fait quand cela relevait de nos compétences. Nous avons mis en place la vidéo-surveillance dans les lycées qui le réclamaient. »

Philippe Richert a aussi cité  les axes forts de son programme à la tonalité très économique : le haut débit partout dans la région, un plan de relance de l’économie via le BTP, une agence régionale de l’emploi, une allocation expérimentale de formation et activité qui remplacerait celle du chômage et la rénovation des gares.

Ils étaient candidat PS et démissionnent

Plusieurs candidats PS ne souhaitent plus faire campagne dans ces conditions. Pour bloquer la liste de Jean-Pierre Masseret, il fallait que 95 des 189 colistiers démissionnent. Mais après une journée de tractations et de pression, seuls 71 ont fait la démarche.

Les secrétaires fédéraux de 4 des 10 départements ont plaidé, en vain, pour un retrait de liste lundi. Il s’agit des représentants du Bas-Rhin (35 candidats), de Moselle (34 candidats), de Meurthe-et-Moselle (24 candidats) et des Vosges (14 candidats), soit 107 candidats en tout. Mais ces positions n’engagent pas l’ensemble des colistiers.

Dans le Bas-Rhin, Maxime Munschy (14ème) et Chloé Bourguigon (31ème) ont publié leur démission mardi matin, suivis par la tête de liste et secrétaire départementale Pernelle Richardot, mais aussi Rémi Barillon (8ème) Caroline Reys (9ème), conseillère municipale (PS) de Sélestat et Camille Gangloff, conseillère municipale à Strasbourg.

C’est aussi le cas de Thierry Sother, directeur de campagne dans le Bas-Rhin et candidat dans le Haut-Rhin, contre l’avis de sa fédération départementale.

Catherine Trautmann, vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, a également annoncé aux DNA qu’elle se désistait et voterai Philippe Richert. Elle était en dernière position sur la liste du Bas-Rhin. Dimanche soir, elle avait pourtant choisi de soutenir le maintien de Jean-Pierre Masseret.

Initialement favorable au maintien, l’adjoint au maire Paul Meyer, quatrième sur la liste et certains de ses proches comme le conseiller municipal et communautaire Jean-Baptiste Gernet, a finalement accepté de démissionner à son tour et a appelé désormais ses collègues à faire de même. Que feront tous ces candidats s’ils sont élus après avoir agi pour le retrait de cette même liste ?
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Ils ont demandé un retrait et appellent à "faire barrage au Front national"

La formule est un peu ambiguë, elle peut sous entendre que si une grande partie des abstentionnistes et électeurs du reste de la gauche votent PS, il peut toujours gagner. Mais compte tenu de l’écart, cela sous entend un vote pour la droite.

  • Le Grand Maître du Grand Orient de France
  • Robert Herrmann, président (PS) de l’Eurométropole de Strasbourg
  • Philippe Bies, député (PS) de Strasbourg
  • Jacques Bigot, sénateur (PS) et maire d’Illkirch Graffenstaden, ancien président de la CUS : "J'invite aujourd'hui Philippe Richert dans les trois jours qui lui restent de ne pas se contenter de reprocher à Jean-Pierre Masseret de ne pas avoir retiré sa liste,mais de convaincre les électeurs de gauche de sa capacité d'être un président de Région qui saura faire vivre la démocratie et rassembler dans cette grande région toutes les forces vives et les défenseurs des valeurs de la République. Ceci suppose sans doute aussi qu'il se démarque des propos de Nicolas Sarkozy qui se montre indifférent aux décisions de retrait républicain du Parti Socialiste ."
  • Alain Fontanel, premier adjoint (PS) au maire de Strasbourg
  • Matthieu Cahn, adjoint au maire (PS) de Strasbourg et ancien secrétaire départemental du PS67
  • Le parti communiste des 10 départements de la grande région.
  • Les Mouvements associatifs CPCA d'Alsace, Lorraine et Champagne Ardenne : "Aujourd’hui, ces valeurs et ces principes sont en danger ; demain, c’est une région riche de sa diversité et des engagements de ses habitants, ouverte sur l’Europe et sur le monde, qui se trouverait amputée des actions et des projets portés par les associations."
  • Les présidents des 5 universités de la grande région : "Nous rappelons avec gravité, pour les réaffirmer avec force, les valeurs qui fondent l’université, qui guident le travail des personnels et que nous transmettons à nos étudiants. Elles sont celles de la République, liberté, égalité fraternité. Elles sont aussi celles de la tolérance, de l’ouverture à l’étranger, du respect des différences. Nous sommes fidèles à ces valeurs quand nous accueillons les jeunes de tous milieux sociaux, parmi lesquels de nombreux étudiants étrangers, et quand nous nous engageons, comme tout récemment, pour accueillir des étudiants réfugiés de tous pays et de toutes confessions."
  • La CFDT des trois régions : "Loin de répondre à ce que vivent nos concitoyens, ce programme met à mal notre cohésion sociale, porte atteinte au vivre ensemble et remet en cause la construction d’un avenir plus juste et plus solidaire."

Ils voteront Philippe Richert ou appellent à le faire

  • Manuel Valls, Premier ministre
  • Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS,
  • Roland Ries, maire (PS) de Strasbourg, qui après avoir parlé de "barrage au FN" dans une déclaration commune avec Robert Herrmann, Philippe Bies, Jacques Bigot, Alain Fontanel et Matthieu Cahn, a clairement appelé à voter Philippe Richert sur sa page Facebook : "Cette décision incompréhensible fait courir un risque immense à Strasbourg, à l'Alsace et à la grande région : celui de voir le FN l'emporter, et de vivre une formidable récession de nos territoires."
  • Patrick Peron, tête de liste Front de gauche lors de cette élection :  "Moi, je suis maire d'Algrange. Essayez de vous mettre à ma place. La région assure envron 35% de nos investissements. Demain, je vais devoir aller défendre mes dossiers chez Philippot, notre ennemi juré. Il sait qui je suis, nous nous sommes affronté dans ces élections. Il sait que je suis au PCF. Il lui suffit de "planquer" nos dossiers sous la pile et les habitants d'Algrange vont attendre la réponse à leurs besoins."
  • Mathieu Klein, président (PS) du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, candidat en fin de liste
  • Dominique Gros, maire (PS) de Metz,
  • Samuel Hazard, le maire (PS) de Verdun,
  • Bertrand Delanoë, ancien maire (PS) de Paris,
  • Olivier Bitz, adjoint au maire (PS) à Strasbourg
  • Nicolas Matt, vice-président de l'Eurométropole : "Je suis convaincu que dans cette période difficile, ce choix s'impose pour que notre idéal républicain perdure."
  • Le groupe UDI de Schiltigheim, qui s’estimant lésé par l’accord avant le premier tour, n’avait pas donné de consigne de vote
  • Le parti radical de gauche (PRG), allié aux écologistes dans le Grand Est au premier tour
  • Raphaël Nisand, ancien maire PS de Schiltigheim
  • La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), qui organise un meeting à l'ARES à l'Esplanade jeudi soir avec le maire (PS) de Strasbourg Roland Ries et des colistiers de Philippe Richert.
  • Éric Quénard, président du groupe d'opposition PS/EELV/PCF à la mairie de Reims
  • Des élus EELV de Strasbourg : Jeanne Barseghian, Abdelkarim Ramdane, Éric Schultz.

Malgré l'absence de réponse de Philippe Richert à sa proposition de "grande coalition démocratique", Sandrine Bélier d'Europe Écologie - Les Verts (EELV) a indiqué qu'elle voterait "à titre personnel" pour Philippe Richert.

La réaction de Sandrine Bélier

Après avoir appelé Jean-Pierre Masseret en vain à retirer sa liste elle demande à Philippe Richert de "faire envie" et notamment à s'engager davantage sur les emplois locaux et la rénovation énergétique. D'après l'ancienne eurodéputée, la liste PS a coupé court aux négociations sur une grande union lundi à midi, alors que la droite était disposée à faire des concessions, bien que Philippe Richert a toujours opposé publiquement des difficultés "techniques" à une telle fusion.

Une vidéo du Centre socio-culturel du Neuhof qui "appelle à voter"

Des enfants s’inquiètent de leurs votesDimanche n'oubliez pas!... Élections régionales 2015

Posted by Csc Neuhof on Wednesday, December 9, 2015

Vote blanc ou pas de consigne

  • Les autonomistes d’Unser Land et leurs alliés
  • Debout la France

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