« L’État nous délègue de mettre des familles dehors, déplore un responsable associatif strasbourgeois. C’est vraiment difficile de dire aux bénéficiaires de sortir, ça va à l’encontre de nos pratiques et de nos valeurs. Les travailleurs sociaux le vivent mal. » Depuis l’été 2024, la préfecture du Bas-Rhin intensifie une politique visant à cesser d’héberger les migrants à qui elle n’a pas donné une autorisation de séjour.
Rue89 Strasbourg a pu consulter des documents produits par les services de l’État qui montrent que l’administration refuse désormais de loger les « ménages à droits incomplets » (MDI). Même si elle utilise encore cette appellation dans ses dossiers internes, la préfecture du Bas-Rhin déclare à Rue89 Strasbourg que « ce concept n’existe pas : les personnes bénéficient d’un droit au séjour sur le territoire français ou n’en bénéficient pas ». C’est pourtant elle qui avait créé cette catégorie pour désigner les étrangers qui contestent les refus de titre de séjour, ou tentent d’autres démarches pour se régulariser… Ils se retrouvent dans une position juridique floue, qui peut durer des années.
Nouvelles places pour inciter à quitter la France
En coulisses donc, les associations locales sont sommées de diminuer drastiquement les places d’hébergement prévues pour les MDI. En janvier 2025, elles logeaient 1 626 personnes dans cette exacte situation. Elles devront faire baisser ce chiffre jusqu’à atteindre 922 places MDI en décembre 2025, soit 704 places en moins.

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