

Une grève de plus de deux mois avaient eu lieu au printemps et s’était terminée en mai. (Photo PF / Rue89 Strasbourg)
L’usine Sénerval, qui retraite les déchets de la Communauté urbaine de Strasbourg, est à l’arrêt depuis le 7 novembre suite à la découverte d’amiante. Des travaux de repérage qui dureront jusqu’au 26 janvier mais entre temps, un trou de plusieurs dizaines de millions d’euros se creuse.
Depuis le 7 novembre, entre 750 et 1 300 tonnes de déchets produits par la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) chaque jour sont envoyés en Lorraine et à Laval en Mayenne car l’usine de retraitement située au Rorhschollen au port du Rhin est à l’arrêt. En cause, la découverte d’amiante dans le four 4 de l’usine lors de sa réfection. Conformément à la réglementation, l’usine a été mise à l’arrêt en l’attente des diagnostics et pour préserver la santé des employés.
L’information a été dévoilée par Robert Herrmann, président (PS) de la CUS, à la fin du conseil communautaire du vendredi 28 novembre, provoquant la stupeur parmi les élus dont certains ont pointé un manque flagrant de transparence. Robert Herrmann a répondu qu’il a prévenu les présidents de groupe dès le 19 novembre sans connaître alors l’ampleur des problèmes. Il a également évoqué la possibilité de fermer l’usine.
Des dizaines de millions d’euros à trouver
Les travaux de repérage de l’amiante doivent se terminer le 26 janvier. Suivra alors une phase de désamiantage, qui pourrait durer plusieurs années en fonction des résultats des analyses, avant toute poursuite des travaux de mise aux normes.
Mais cette mise à l’arrêt provoque un coût supplémentaire de plusieurs dizaines de milliers d’euros que le groupe Séché, délégataire de l’usine de traitement depuis 2010, n’aura pas à payer puisque les aléas dus à la présence d’amiante sont à la charge du propriétaire, c’est à dire la CUS.
Depuis 2010, Séché a déjà investi 30 millions d’euros sur cette usine qui commence à lui coûter cher. Le groupe industriel est fondé à réclamer une compensation pour la perte d’exploitation. La CUS et le groupe Séché ont commencé à échanger par l’intermédiaire de leurs avocats.
Séché Environnement n’a pas encore entamé de procédure pour mettre au chômage technique les quelques 60 employés de l’usine, qui restent présents et payés par le groupe. Quant à la facture du stockage et de l’envoi des déchets de l’agglomération à l’autre bout de la France, elle est payée par la CUS. Et elle s’alourdit chaque jour de centaines de milliers d’euros, puisqu’une tonne ainsi traitée coûte 132€.
Le coût pour la collectivité de cette affaire est pour l’heure inestimable, mais les prévisions les plus optimistes tablent sur 35 millions d’euros.
Un export vers l’Allemagne ?
Vice-présidente en charge des déchets, Françoise Bey cherche des solutions alternatives :
« On est à la recherche d’usines plus proches qui pourraient traiter une partie de nos déchets mais il n’y a malheureusement pas beaucoup de solutions… On est en train de voir du côté de l’Allemagne mais le passage d’une frontière par des déchets nécessite des autorisations. »
De son côté, Jean-Philippe Maurer, conseiller communautaire UMP, aimerait que soit mis à contribution Séché Environnement :
« Le groupe Séché a un chiffre d’affaire annuel de 450 millions d’euros et des fonds propres en septembre de 245,1 M€. Il serait anormal que la collectivité prenne en charge l’ensemble des coûts liés à ce dossier. »
Pas d’amiante dans l’atmosphère
Lors du conseil communautaire, le Dr Alexandre Feltz, adjoint au maire de Strasbourg, a précisé que la découverte de plaques d’amiante dans les installations ne signifiait pas la projection de fibres dans l’atmosphère, qui elles peuvent être dangereuses pour la santé.
Autre victimes collatérales, plusieurs entreprises voisines dont Punch Metals, Bio Springer ou Silfala, utilisaient la chaleur produite par le traitement des déchets pour leurs besoins. Elles seront également fondées à demander des compensations à la CUS.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : tous nos articles sur l’usine Sénerval du Rorhschollen
Des centaines de millier de tonnes d'ordures ménagères sur les routes vers la lorraine et le centre de la France. Que fait Alsace nature où sont "les verts" ???
Depuis 4 ans le marché a été confié au groupe Séché et de sa filiale
Sénerval et c'est la catastrophe, incidents, grève à répétition...... Précédemment la société Tiru filiale EDF avait tenu cette exploitation de façon exemplaire pendant plus de 10 ans. Pourquoi le marché a t'il été confié en 2010 au groupe Séché qui n'est pas un spécialiste de l'incinération !! Que cache cette passation de marché ??? Quels ont été les "arrangements" entre le PS local ou national et le groupe Séché pour qu' un incinérateur rentable (qui dégageait des bénéfices pour Tiru et EDF) soit confié à Sénerval. L' appel d'offre était sans aucun doute truqué, mais sur les ordres de qui ?? : M. R. Ries le maire de Strasbourg ou M.R.Hermann président de la CUS avec l'aide des Verts . Quelle sont les les accointances entre M .Joël Séché et le PS , voir entre lui et nos élus PS ? Voila la vraie question!!!!!
Comment ce fait t 'il que les verts toujours si prompt à défendre l'environnement restent silencieux sur le sujet.
Quel sera le journaliste qui osera mettre son nez dans ce nid à merde? Qui aura le courage de mettre à jour ce scandale car Séché espère faire payer à la CUS l’arrêt de l'incinérateur car soit disant il ne savait pas que les fours pouvaient contenir de l'amiante. Des fours construits dans les années 70! On croit rêver ! Strasbourgeois méfiez une fois de plus on cherche à vous faire payer la note! Et elle risque d'être très salée.Tout cela pour que le groupe Séché "ne bouffe pas la grenouille"!!!!
En général le principe de précaution est appliqué pour un danger imminent, apparent.
Pourquoi ne pas juste arrêter "le four 4", modifier l'isolation, en laissant tourner les autres ... puisque cette amiante, dans les parois, n'est pas en contact avec l'air ambiant donc seulement "nocive pour les personnels de maintenance appelés à démonter des éléments de ces installations? Et dans ces cas pour désamianter "on sait protéger les travailleurs et l’environnent".
Et ensuite, après "le 4", reprendre les autres; le fait de tout arrêter me parait disproportionné, au vu des difficultés et des coûts induits pour aller retraiter nos ordures ailleurs. et les industries qui bénéficient de la chaleur ?
Et tout cela pour probablement masquer d'autres problèmes entre l’exploitant la Sté SECHE et la CUS (nous les payeurs d’impôts!).
cordialement,
RN
Fermer l'usine et en reconstruire une nouvelle aux normes serait la solution la plus pérenne à long terme ...
Mais en quoi une gestion municipale aurait t-elle garanti un meilleur fonctionnement des CHSCT, du repérage de l'amiante, etc etc...
Si les employeurs publics était connu pour leurs compétences en matière de RH et de fonctionnement des CHS, cela se saurait... Et le moins que l'on puisse dire c'est que la mairie s'en tamponne de l'affaire des salariés et de l'incinérateur (cf silence et fausse ignorance de celle-ci pendant la grève...)
Par ailleurs, comme rappelé dans l'article, Séché est délégataire du site depuis 2010 seulement... Ils seraient donc totalement fondé à demandé des indemnités au titre, des vices cachés ou des investissements non faits avant 2010... par la mairie et/ou le précédent délégataire. Je ne pense pas qu'avant la signature de la délégation figurait l'information de la présence d'amiante ou autre... C'est donc bien la mairie, et/ou le précédent délégataire qui est au moins autant responsable de la situation actuelle que séché... donc ma confiance en la mairie sur ces affaires est pour ainsi dire nulle...
Quant à tirer sur séché, c'est bien, toujours jouissif de jouer l'anti-capitaliste naif... Mais dans ce cas précis, j pense que cela arrange bien la mairie pseudo socialiste que l'on tire sur une entreprise privée, pour mieux masquer ses carences sur le dossier...
Je suis un partisan de la municipalisation des services publiques... lorsqu'elle permet une amélioration de la situation, du service, de la santé des salariés, du cout. Mais dans ce dossier en particulier.... J'ai de sérieux doute sur la compétence de la mairie à gérer un incinérateur... elle est tout aussi capable de sacrifier la vie des salariés... non pas tant sur l'autel des bénéfices et dividendes, mais sur celui de la modération fiscale (et dieu sait que toutes les normes sur les déchets nous ont coûté affreusement cher; on nous expliquait au départ qu'on gagnerait de l'argent à trier - encore un mensonges des élus locaux guère plus réglos que les élus nationaux quoiqu'ils en pensent)
Est-ce qu'on peut croire à des vices cachés ? Après 4 années de gestion délégataire, l'usure a pu être faite par la non-réfection et le non-entretien des machines plutôt que par la mauvaise foi de la CUS. Et quand on achète une voiture, on vérifie que tout est en ordre... ou alors on se rend compte au bout de 6 mois qu'on s'est fait avoir. Donc c'est comme les compagnies aériennes qui se tournent vers l'Etat pour demander des compensations suite au volcan islandais : en quoi est-ce que les Français (les Strasbourgeois) devraient-ils payer pour ça ? L'entreprise prend des risques et s'assure. Je ne vois pas ce qu'on a à voir là-dedans.
Par contre, je suis d'accord avec le fait que les maires de Strasbourg n'ont jamais eu plus de compétences les uns que les autres pour gérer les incinérateurs, et que leur objectif est purement électoraliste. Mais peut-être que c'est là où on devrait faire des investissements : garantir l'embauche de personnes compétentes et intéressées, sur des emploi pérennes, sécurisés, pas forcément fonctionnarisés d'ailleurs. De là à jouer à "l'anticapitaliste naïf", il vous faudrait donner quelques précisions, baril... parce que les anticapitalistes à Strasbourg, il faut aller les chercher ailleurs que dans les partis politiques... et parfois faut faire du chemin avant de les trouver.
QUESTION ! tous les salaries sous traitants et autres ayants eu des travaux a effectuer dans et a l extérieur des fours (peut être des morts en sursis).
vous y êtes vous intéressez a leur santé?
pouvez vous me dire si des personnes compétentes en chsct maladie professionnel ou autres on l intention de prévenir plutôt que de laisser pourrir la situation?