
La vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, Danielle Dambach, a présenté en conseil ce vendredi 30 septembre, les premières mesures que la collectivité va mettre en place pour baisser sa facture d’énergie. Pas de fermeture à ce stade, mais surtout un abaissement des températures.
Voici la liste des restrictions que prévoit d’imposer l’Eurométropole de Strasbourg, afin de réaliser des économies d’énergie. Suite au nouveau contrat souscrit cet été, qui entre en vigueur le 1er octobre et jusqu’à la fin mars 2024, la facture de gaz de la collectivité va être multipliée par 5. La maire de Schiltigheim et vice-présidente à la transition énergétique, Danielle Dambach (écologiste) a détaillé la stratégie de la collectivité pour diminuer de 10% sa consommation.
Les mesures les plus concrètes et perceptibles par le grand public concernent les températures des bâtiments. Ces annonces ont surpris le maire d’Illkirch-Graffenstaden, Thibaud Phillips (LR – opposition), qui a expliqué – en séance – que d’autres mesures plus drastiques avaient été évoquées lors des réunions de maires précédentes, comme la fermeture des médiathèques aux horaires les moins fréquentées. Mais de telles décisions n’ont à ce jour pas été arbitrées.
Le détail des températures
Bureaux administratifs, salles de formation et de réunion, lieux de convivialité (foyer, espaces de restauration) | 19°C |
Piscine (mi-juin / mi-septembre) | Pataugeoires : 29°C Bassins extérieurs (juin, juillet, août) : 25°C Bassin sportifs intérieurs : 26°C Bassin ludiques / d’apprentissage intérieurs : 27°C |
Piscine (mi-septembre /mi-juin – période d’accueil des scolaires) | Pataugeoires : 29°C Bassins ludiques et d’apprentissage : 28°C (en dehors séquence BB nageurs) Bassins sportifs / polyvalents (25 et 50 m) : 27°C Température de l’air : « au moins » 1°C de moins que l’eau |
Patinoire | 12°C (circulation, gradins) / 19°C (annexe) |
Locaux sensibles (serveurs, médical) ou techniques | Température technique selon équipements stockés et les usages |
À titre de comparaison la température de l’eau ce samedi 1er octobre était de 29°C dans le bassin sportif et 33°C dans le bassin loisirs à la piscine de la Kibitzenau.
Au total, 840 sondes seront déployées dans les bâtiments de l’Eurométropole pour contrôler en temps réel et s’approcher des températures cibles.
À Strasbourg, réduction de l’éclairage
Ces mesures s’ajoutent à celles de la Ville de Strasbourg, chaque commune ayant la responsabilité de chauffer « ses » bâtiments comme elle l’entend. À Strasbourg, les écoles seront à 19°C, les crèches à 21°C, tandis que les gymnases seront chauffés à 14° C. À partir d’octobre, l’éclairage sera réduit sur les bâtiments publics, et dans les secteurs résidentiels entre 1h et 5h à partir de novembre.
Ces mesures doivent être affinées par un Conseil d’Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT). Selon le syndicat de la CGT, le chauffage ne sera allumé que le 7 novembre dans les bâtiments de la Ville et de l’EMS. L’organisation majoritaire se positionne contre ces « conditions de travail inconfortables » et relève qu’actuellement, « les températures dans les bureaux oscillent entre 15 et 17 degrés ».
Repeindre le Maillon en blanc ?
En interne d’autres mesures vont être déployées avec plus de télétravail, des horaires décalés ou des horaires continus pour ne pas faire de rupture.
D’autres mesures à plus long terme sont à l’étude, comme le déploiement d’énergies renouvelables. Et d’autres solutions s’avèrent plus originales. Marc Hoffsess, conseiller délégué à la transition énergétique propose par exemple de « repeindre le théâtre du Maillon en blanc ». Le bâtiment tout neuf situé au Wacken, un gros cube tout noir, attire spécifiquement la chaleur selon l’élu écologiste strasbourgeois. La couleur blanche permettrait de moins capter la chaleur, et donc d’utiliser la climatisation les mois d’été, amenés à être de plus en plus chauds.
J’ai souvent eu face à moi des enfants « réfrigérés », bras croisés, dos voûté, les parents les ayant trop légèrement
vêtus. J’ai toujours autorisé le fait d’aller chercher, même en cours, l’anorak accroché dans le couloir.
Des pulls, des polaires, des gilets… des chaussettes…
je pense qu’il y a une réelle communication vis-â-vis des parents à mettre en place. Le mythe des « classes surchauffées » a vécu.
J’ai souvent eu face à moi des enfants « réfrigérés », bras croisés, dos voûté, les parents les ayant trop légèrement
vêtus. J’ai toujours autorisé le fait d’aller chercher, même en cours, l’anorak accroché dans le couloir.
Des pulls, des polaires, des gilets… des chaussettes…
je pense qu’il y a une réelle communication vis-â-vis des parents à mettre en place. Le mythe des « classes surchauffées » a vécu.
-Obliger les propriétaires à isoler leurs biens. S’ils refusent, appliquer des réductions de loyer.
-Supprimer la TVA sur les denrées alimentaires et les biens de première nécessité
-Faire participer tous ceux qui ont profité de la crise à l’augmentation du coût de la vie par le biais d’une taxe sur les bénéfices exceptionnels [1]
-Découpler le prix de l’électricité de celui du gaz [2]
-Créer un fonds spécial pour la production et l’utilisation d’énergies renouvelables locales
-Empêcher les actionnaires des entreprises du secteur de l’énergie de percevoir des bénéfices
-Soutenir la rénovation et l’isolation des logements
-Une transition énergétique rapide et décentralisée, sans centrales nucléaires ni au gaz
Références:
[1] La taxe sur les bénéfices exceptionnels concerne les immenses bénéfices actuellement réalisés par les entreprises du secteur de l’énergie.
[2] Les prix de l'électricité sont très élevés en partie car ils sont liés à ceux du gaz, eux-mêmes très hauts. Ce système est ridicule et peut changer dès maintenant."
En quoi le télétravail permet-il de réduire la consommation à l'échelle globale? Vaut-il mieux que chacun des agents chauffe son habitat, ou chauffer un bâtiment pour tout le monde?
j'y vois une preuve de plus que la "fin de l'abondance" n'est qu'un prétexte du néo-libéralisme pour casser les biens communs et les ressources collectives, quitte à aller contre les objectifs affichés de baisse de consommation.
Pour qui dispose d'un marteau, tous les problèmes sont des clous
Qui pourrait m'expliquer la "logique" de Mr Hoffsess ? Puisque nous allons entrer dans la période hivernale et, donc, que le moindre rayon de soleil sera le bien venu sur les faces extérieures du Maillon, en quoi cela serait-il "logique" de repeindre ce bâtiment en blanc ? Le blanc, cette "non couleur" rejettera le premier rayon de soleil (aussi faible soit-il) et privera ainsi le bâtiment du plus petit dixième de degré pourtant bienvenu.
Alors que le noir, cette autre "non couleur", emmagasinera les rayons du soleil (aussi faibles seront-ils) et en fera profiter, même à minima, le bâtiment.
Cela me semble plus logique. Non ?
À un autre niveau de réflexion, je note qu'aucune décision d'économie d'énergie venant de la majorité dite "écologiste" n'évoque la nécessité de frapper là où il le faudrait. C'est-à-dire dans les caisses des VRAIS profiteurs de la crise économico-politique.
Humour : C'est tellement plus facile de faire culpabiliser le citoyen lambda.... qui devra porter un pull à col roulé pour nager dans les piscines. Jadot n'aura qu'à demander à Le Maire de lui prêter le sien.
Pas bien malin.
Par contre, les propos de Marc Hofsess ont du sens: À défaut de pouvoir repeindre la façade, on pourrait pour le moins peindre les toits en blanc. Ça économiserait un peu l'usage de la clim.
En effet difficile se projeter dans les gaspillages énergétiques de l'été quand on arrive dans l'automne et l'hiver et qu'on parle de limiter le chauffage...
Si vous connaissez un peu Strasbourg, les journées d'hiver avec un grand ciel bleu sont bien rares. Pendant tous ces mois, le plus souvent, il y a un gros voile gris nuageux au-dessus de nos têtes (comme aujourd'hui lundi 3 octobre).
De plus, du 21 septembre au 21 mars, il y a davantage d'heures de nuit que d'heures de jour. Donc même les quelques rayons emmagasinés aux heures ensoleillées vont vite cesser leurs effets. Les murs gardent alors davantage le froid accumulé lors des nuits.
Itou les panneaux et écrans publicitaires, ineptie la plus inutile au monde, qui se multiplient dans l'espace public. Leur extinction après 23h est un progrès, mais nettement insuffisant. Il faudrait au moins les éteindre en heures de pointe de consommation, sinon les bannir totalement de l'espace public.
Il en est de même de toutes les enseignes commerciales qui ont déjà obligation d'être éteintes entre 1h et 6h du matin: Faire appliquer la loi existante, et ne pas hésiter à aller beaucoup plus loin: Extinction dès l'heure de fermeture desdits commerces. Un décret municipal serait pertinent, et charge à la police municipale de verbaliser.
Un autre élément: Les clims qui tournent à fond en été avec les portes grand ouvertes. Mention spéciale pour le bâtiment de la piscine Wacken pendant tout l'été dernier....Alors qu'il s'agit d'une piscine d'extérieur.
Cherchez la logique!
"Rappelant l’extension de la compétence logement social décidée en 2006 pour l’Eurométropole, la vice-présidente en charge des solidarités Marie-Dominique Dreyssé a proposé l’attribution de 334 000 € de subventions « en soutien à l’offre d’hébergement des personnes précaires et vulnérables », annoncent les DNA ce soir.
"Les dépenses d’énergie représentaient en 2021, à hauteur de 10,3 M€, 2,6% des dépenses réelles de fonctionnement de l’Eurométropole (dépenses strictement métropolitaines, déduction faite des remboursements par la ville de Strasbourg et les budgets annexes).
A consommation égale, la hausse du prix des énergies représenterait 2,7 M€ de dépenses supplémentaires pour l’Eurométropole en 2022, soit un total de 13 M€ en 2022. Cette facture pourrait être au moins doublée en 2023, suite à la passation du prochain marché de l’électricité ; si elle s’établissait à 28 M€ l’énergie représenterait alors une part de 6,4% dans la section de fonctionnement de l’Eurométropole en 2023"
La tâche des décideurs est compliquée mais il faudra aussi tenir compte des conséquences sur la santé de la réduction des températures:
le froid peut en effet aggraver l’état de santé des personnes qui ont certaines maladies respiratoires, comme l’asthme, la bronchite chronique ou l’emphysème.
Les personnes ayant déjà subi un infarctus ou un accident vasculaire cérébral (AVC) peuvent ainsi voir leurs symptômes s’aggraver à cause du froid.
Quel défi collectif!