
Sorties scolaires : « Je ne veux pas que mes enfants soient humiliés parce que je porte un foulard »
En juin dernier, Rue89 Strasbourg a rencontré Marie-Jane Auraghi. Mère de trois enfants en école primaire, elle se bat pour continuer de les accompagner en sortie scolaire, même avec un voile. Un article de loi voté par le Sénat a finalement été retiré de la Loi Blanquer l’été dernier, mais cette représentante de parents d’élèves craint une application de la mesure via des consignes aux établissements.
« J’ai trois enfants à l’école primaire, alors je compte bien accompagner encore pas mal de sorties scolaires », sourit Marie-Jane Auraghi, déterminée, un foulard rose clair noué autours de la tête. Avec le collectif Parents Strasbourg, dont elle est une des membre fondatrice, ainsi que des parents élus des écoles des Romains et Gustave Stoskopf, elle se mobilise contre la discrimination des mères musulmanes ayant fait le choix de porter un voile.

Un amendement du Sénat finalement retiré
Le 15 mai, le Sénat adoptait un amendement dans le cadre de l’examen du projet de loi « pour une école de la confiance » du ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer. Cet amendement, déposé par « Les Républicains », visait à interdire le port du voile pour les mères d’élèves accompagnatrices lors des sorties scolaires. « Cet amendement ne mentionnait pas simplement les signes ostentatoires, il visait clairement les femmes musulmanes », abonde Marie-Jane Auraghi.
L’amendement est finalement retiré du projet de loi le 13 juin à l’occasion de la commission mixte paritaire (qui a aussi abordé la question des jardins d’enfants). Mais des mères d’élèves restent inquiètes. « Jean-Michel Blanquer a fait savoir qu’il mettrait tout en œuvre pour qu’il y ait le moins de personnes possibles portant des signes ostentatoires en accompagnement des sorties scolaires. Nous craignons qu’une circulaire allant dans ce sens et excluant les mères voilées ne soit envoyée au rectorat », explique Marie -Jane Auraghi. « C’est pour cela que nous restons mobilisées », poursuit-elle. Ainsi une manifestation a rassemblé une soixantaine de personnes dans l’après-midi du 19 juin dernier.
Une stigmatisation des mères et des enfants
Pour Mme Auraghi, une circulaire visant à exclure les femmes voilées des sorties scolaires serait stigmatisante et humiliante à la fois pour les parents et pour les élèves eux-mêmes.
« Comment pourrais-je expliquer à mes enfants que je ne peux pas les accompagner en sortie scolaire juste parce que je porte le voile ? Cela empêcherait de bâtir une relation de confiance entre les parents, les élèves et l’école. Ma fille est en maternelle. Comment peut-elle avoir envie de faire de longues études au sein d’une institution qui la rejette depuis ses trois ans et qui rejette sa mère ? Je ne veux pas que mes enfants soient humiliés parce que je porte un foulard sur la tête. »
Injonction contradictoire
Marie-Jane Auraghi souligne également l’injonction contradictoire qu’une interdiction de la sorte adresserait aux mères d’élèves musulmanes, déjà souvent victimes de stéréotypes:
« On nous montre souvent du doigt en disant que les musulmanes qui portent le voile sont des femmes soumises et qui peinent à s’intégrer dans la société. Mais en excluant les mères voilées des sorties scolaires, on empêcherait justement des femmes qui le souhaitent de s’investir dans la vie des écoles. »
Marie-Jane Auraghi craint, à terme, si une circulaire est mise en place, de ne plus pouvoir prendre part du tout aux activités scolaires.
« Je suis déléguée de parents d’élèves. Est-ce qu’on va me dire un jour que je ne pourrai plus l’être à cause de mon voile ? Ce serait comme si on voulait dire que je n’existe plus. »
Une mobilisation inédite
À l’origine, le collectif Parents Strasbourg, fondé en octobre 2018, luttait pour le retour à la semaine des quatre jours dans les écoles de Strasbourg. Après avoir eu gain de cause, il s’est ensuite articulé autours de l’opposition au projet de loi de Jean-Michel Blanquer et la revendication d’une Atsem par classe maternelle.
« C’est surtout parce que nos enfants risquent d’être touchés que j’ai lancé une mobilisation avec le collectif Parents Strasbourg », explique Marie-Jane Auraghi. Une mobilisation a priori inédite, selon elle qui n’a pas souvenir d’un autre rassemblement de mères musulmanes autour de la question scolaire.
Des établissements plus réticents que d’autres
La jeune femme reconnaît toutefois qu’à Strasbourg, « aucune mère voilée ne s’est vue refuser frontalement d’accompagner une sortie scolaire ». Mais certaines écoles seraient tout de même plus réticentes que d’autres. Une mère d’élève aurait confié à Mme Auraghi :
« Certains enseignants ciblent les parents qu’ils veulent prévenir en priorité pour accompagner les sorties scolaires et ensuite seulement ils font passer un mot dans le cahier de vie des élèves pour informer les autres. »
« Nous nous mobilisons en prévision »
De son côté, Marie-Jane Auraghi reconnait elle aussi ne jamais avoir essuyé le moindre refus, que ce soit pour accompagner une sortie scolaire ou dans le cadre de son engagement auprès des parents d’élèves.
La situation au sein des écoles de Strasbourg serait ainsi loin d’être catastrophique. C’est justement ce qui pousse Marie-Jane Auraghi à passer à l’action. « Nous nous mobilisons en prévision de ce qui pourrait arriver si jamais une circulaire est adoptée par le Rectorat et pour que toutes les mères puissent continuer d’accompagner les sorties scolaires de leurs enfants ».
-Mme Auraghi est militante (syndicale ? autre?) "pro ATSEM " en sus de son rôle de représentante des parent(e)s musulman(e)s . Un double rôle , voire un double jeu.
- le port du voile n 'est pas une obligation de l 'Islam, mais une interprétation de certains musulmans.
- l 'infériorisation de la femme est le sens réel de cette coutume ethnique
-plus important: l 'existence de contradictions entre l ' école publique et les valeurs familiales n 'est pas stigmatisant, c 'est une situation fréquente: ainsi pour les créationnistes, et plus généralement les intégristes de tous bords ne peuvent demander à l 'école publique de ne pas contredire leurs dogmes pour ne pas "stigmatiser" leurs enfants. C est au contraire grâce a la confrontation que ceux-ci forgeront leurs propres valeurs
-ce n 'est qu' 'un début: dispense des cours d' EP, refus de la mixité, refus des pères de saluer les enseignantes, dispenses de cours et de travaux pendant le ramadan, remboursement de la circoncision par la SS etc....
Une mise au point sur ces sujets est nécessaire pour permettre l 'intégration des musulmans français.
Et je propose de méditer sur ce diaporama de nos forces de l'ordre en pleine défense de la laïcité en uniforme... https://www.youtube.com/watch?v=LZaqkytwBC8
Moi je pense que non, parce qu'elles sont conditionnées à la fois par leur milieu et des siècles de contraintes.
Un comble de se retrouver à discuter en France de sujets de ce type quand la jeunesse iranienne, pour ne citer qu'elle, essaie en vain de briser les carcans de la religion...et étouffe littéralement sous le poids des interdits.
Je me souviens encore des paroles "d'apaisement" de T.Ramadan qui proposait un moratoire sur la lapidation des femmes adultères : il n'y a pas de place pour des coutumes qui, aussi anciennes soient-elles, ne sont plus concevables. Tout ce qui asservit la femme, y compris avec son pseudo-consentement ne peut et ne doit trouver grâce à nos yeux.
C'est quand même incroyable de vouloir imposer aux femmes tel ou tel comportement ou tenue, dans le but très louable de les "libérer". Vous faites exactement ce que vous dénoncez, j'espère que vous vous rendez compte du paradoxe !
Bref, si on foutait juste la paix aux gens en les laissant décider de ce qui est bon pour eux, tant que ça reste dans le respect des autres et des lois ? (Car oui, le port du voile est légal, faudra bien finir par vous y faire ...)
En d'autres termes, comment défendre l'indéfendable ?
Étonnant d'ailleurs de la part d'un média attaché aux droits des femmes...
Dur, dur...
Si je souhaitais accompagner des enfants en portant un T-Shirt "Je suis athée", je trouverais normal qu'on me demande une tenue plus "neutre". Les enfants doivent être protégés des influences religieuses et/ou politiques à l'école, car ils ne savent pas encore se servir pleinement de leur liberté de conscience.
Je comprends les personnes qui souhaitent couvrir leur cheveux en public pour des raisons de pudeur. Et du coup, c'est normal de ne pas pouvoir s'en passer. Le problème, c'est de le revendiquer en même temps comme un signe religieux.
Pourtant, le foulard que je vois sur la photo, je pourrais tout à fait me laisser convaincre que c'est pas forcément religieux. Dans ce cas, il n'y a pas de problème de pour la liberté de conscience des enfants.
Du coup, si ces parents veulent vraiment défendre leur intégration dans le milieu scolaire, il vaudrait mieux qu'ils affirment le caractère "pas vraiment religieux" et "neutre" de leur vêtement, plutôt que de revendiquer le droit absolu d'afficher leur religion auprès des enfants.
Les mamans qui travaillent doivent-elles faire un collectif pour que les sorties scolaires aient lieu pendant le week end, pour pouvoir y accompagner leurs enfants, car sinon ils se sentent rejetés, humiliés ?
Sachons raison garder. Cette personne reconnaît elle même qu’il n’y a pas de difficulté à Strasbourg. Le projet de loi a été abandonné. Que lui faut-il encore ?
A trop crier au loup sans raison, le risque est Randy que plus personne ne vienne au secours lorsque le loup sera là.
Mais on parle ici d'un simple foulard, le "hijab", qui ne cache que les cheveux. Il est autorisé partout, sauf dans les établissements scolaires publics où il est proscrit en tant que signe religieux. Pour les élèves ou pour les personnels, qui ont un devoir de neutralité. De même que tout signe ou tenue par lesquels on manifeste ostensiblement une appartenance religieuse : kippa, croix de dimension "manifestement excessive". Mais les parents d'élève, eux, ont le droit de venir chercher leurs enfants ou d'assister aux réunions parents-prof avec tous les signes religieux qu'ils souhaitent.
Le problème, c'est qu'en accompagnant les sorties scolaires, les parents ont un rôle d'auxiliare de l'éducation nationale. Et sont donc soumis aux mêmes contraintes que ses personnels. Une maman qui vient donner des cours de cuisine à l'école doit ainsi enlever son foulard. Ou un père sa kippa.
Mais les sorties scolaires, par définition, se font en dehors des établissements scolaires. D'où le flou juridique donnant lieu à interprétation.
En tout cas ce qui est sûr, pour répondre à votre affirmation, c'est que le foulard est autorisé dans l'espace public. Aussi bien aux femmes musulmanes qu'aux chrétiennes rigoristes.
O les innovateurs si vos ancêtres était vivants, ils vous renieraient, cordialement, philibert.
Ma grand mère italienne portait un foulard comme toutes femme catholique ...
L'habit ne fit pas le moine , mais la peur des autres alimente les cerveaux ramollis ,
La seule chose importante c'est la sanctuarisation des écoles collèges lycée ..
Vite une manifestation !!
En tant que femme, je ne soutiendrais jamais le voile pour ce qu'il représente. Alors pourquoi se maquillent-elles ? Portent-elles des pantalons.. ? cachez ces cheveux que je ne serais voir pour ne pas être un objet de désir.
Et la liberté vous en faites quoi? Chacun/chacune peut se vêtir comme bon lui semble.
Il y en a qui veulent se couvrir les cheveux et d'autres qui aiment exposer leur nombril. C'est pareil.
Laissons ces femmes tranquilles. On dit qu'elles sont soumises et ne veulent pas s'intégrer mais aujourd'hui on les met à l'écart par simple racisme et on ose dire que c'est de leur faute !
De mon temps, les mamans voilées qui parlaient à peine le français n’étaient pas stigmatisées et toujours bienvenues à tous les événements surtout à l'école!
30 ans après, ce doux pays de mon enfance a bien changé! Quelle tristesse
Pauvre France.
alors qu'est ce qui se cache vraiment derrière ça ?
je me méfie toujours quand la religion pointe le bout de son nez pour mettre ses grand pieds dans le plat
pour les élections de parents d’élèves, le problème ne pourra se poser vu que comme toutes les élections il est régie par le code électoral
que pour ces élections tous les parents, ayant des enfants inscrit dans une école, peuvent se présenter et être électeurs dans cette m^me école (collège, lycée)
parler de ça c'est un détournement de débat.
Alors rencontrons-la.. Accueillons ce qu'elle à partager...
Merci d'être lå!