
L’Unesco a décerné à Strasbourg le titre de capitale mondiale du livre pour l’année 2024, récompensant ainsi un engagement de la Ville pour fédérer un écosystème autour de l’édition et de la lecture en général. La municipalité écologiste alloue 4,5 millions d’euros sur trois ans à cette opération appelée « Lire notre monde. »
Déjà capitale européenne, capitale des droits de l’Homme, capitale de Noël, capitale du vélo… Strasbourg sera en 2024 capitale mondiale du Livre, selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). L’organisme s’est dit « impressionné » dans un communiqué publié mercredi matin par la volonté de la Ville de Strasbourg d’utiliser le livre comme « moyen de relever les défis de la cohésion sociale et du changement climatique. »
Lors d’une conférence de presse mercredi, la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (EE-LV) a précisé :
« L’enjeu de cette candidature c’était de montrer que le lien très fort de Strasbourg à la lecture n’est pas seulement son patrimoine très riche. Le livre est vivant à Strasbourg. Il a son public. C’est une ville lectrice et amoureuse des livres, avec un écosystème formidable d’écrivains, d’illustrateurs et de maisons d’édition. »

Une nouvelle médiathèque au Port du Rhin
Cet écosystème très riche – Strasbourg compte 40 maisons d’édition par exemple – sera néanmoins abondé par 4,5 millions de subventions en trois ans, (un million d’euros en 2022, un million d’euros en 2023 et 2,5 millions d’euros d’avril 2024 à avril 2025) afin de développer ou d’accélérer des projets culturels. Le dossier de l’opération intitulée « Lire notre monde » cite notamment un soutien à de nouvelles formes d’écritures (spectacles, numériques, collectives, participatives…), des opérations pour développer les publics et notamment les jeunes, une nouvelle médiathèque au Port du Rhin, l’acquisition d’un bibliobus pour les quartiers, un nouveau portail de services en ligne, etc.
« Lire notre monde » est structuré autour de cinq thématiques : les idées, la création, les droits de l’Homme, l’écologie et les enfants. Outre la Ville, l’opération va mobiliser l’Université de Strasbourg, l’Éducation nationale mais aussi la Caisse d’allocations familiales (CAF), le Service de probation et d’insertion pénitentiaire (Spip), les Hôpitaux de Strasbourg… La démarche est également soutenue par la Région Grand Est, le ministère de la Culture et les organisations professionnelles de l’édition et des auteurs.
Strasbourg est la 24e ville désignée capitale mondiale du Livre, après Accra (2023), Guadalajara (2022) mais aussi Madrid (2001), New Delhi (2003) ou Bogotá (2007), mais elle est la première ville française. La série des principales célébrations doit débuter le 23 avril 2024, lors de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur.
Merci, à tous ceux qui sont et qui travailleront, pour mettre ce projet à la disposition de tous.
Mais, Il reste tant à faire dans les hôpitaux...psychiatriques*, notamment, comme j'essaye de l'écrire depuis 1985 :
"On peut constater que certains hôpitaux, grâce à un directeur ou à un chef de service motivés, considèrent la lecture comme une activité parathérapeutique nécessaire. Françoise Kleltz cite cette unité médico-psychologique pour adolescents au CHR (Centre hospitalier régional) de Bordeaux où de jeunes « suicidants » sont suivis et où un point-lecture (avec l'aide de la Fondation Hachette) a été créé. Cet espace culturel aménagé au sein de l'unité avec vidéocassettes (langues étrangères, voyages) apporte l'oxygène nécessaire de l'extérieur et contribue à la reconstruction de la personnalité de ces jeunes. Le Dr G. Federmann a bien été le premier médecin à découvrir et analyser l'importance du livre en milieu psychiatrique . Mais peu de ses pairs ont suivi cette voie... Bien sûr, tout un monde de bénévoles, au contact direct de la souffrance et de la mort en a saisi la portée et nul n'ignore la joie que fait naître l'arrivée du chariot de livres et de cassettes dans les salles. Les pouvoirs publics sont conscients de cette obligation qui leur incombe : développer la lecture publique à l'hôpital."
Françoise Alptuna
https://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1994-04-0094-011