
La température moyenne à Strasbourg entre 2000 et 2017 a été supérieure de 1°C aux températures moyennes du XXe siècle. Entre les deux périodes, le nombre moyen de journées caniculaires a triplé dans la capitale alsacienne.
Le réchauffement climatique, c’est maintenant ! Depuis 1900, la température moyenne à Strasbourg a augmenté de 0,9°C : elle s’établissait à 9,4°C entre 1900 et l’an 1999 pour atteindre 10,5°C entre l’an 2000 et 2017. Ce résultat est issu d’une enquête de l’European Data Journalism Network, dont Rue89 Strasbourg est partenaire, à partir des données du Centre Européen pour les Prévisions Météorologiques dans plusieurs centaines de villes du continent, dont une cinquantaine en France.
Trois fois plus de canicules à Strasbourg
Toujours selon ces données, les années les plus chaudes à Strasbourg furent dans l’ordre 2014, 2015, 1920, 2011 et 1994. Au XXe siècle, Strasbourg comptait 1,8 « journée chaude » par an en moyenne, c’est à dire des jours pendant lesquels la température moyenne a été supérieure à 24°C. Mais entre 2000 et 2017, il y a eu 6,5 journées chaudes par an à Strasbourg.

Nombre de journées où la température moyenne a été supérieure à 24°C à Strasbourg, par an. (Doc EDJNet / cc)
Quant aux jours de gel, ils ont diminué de près d’un tiers durant cette même période. La température moyenne est restée sous les −1°C à Strasbourg pendant 28,4 jours par an au XXe siècle, en moyenne tandis qu’entre 2000 et 2017, le nombre de jours de gel n’a plus été que de 21,2 par an, toujours en moyenne.
Selon cette étude, qui porte sur 558 villes européennes, Strasbourg se situe à la 294e place de l’augmentation des températures, elle est aux côtés de Mulhouse et Karlsruhe qui connaissent des augmentations similaires. Les réchauffements les plus spectaculaires ont été observés dans le nord de l’Europe, avec des villes qui ont connu une augmentation supérieure à 3° sur la même période.
Les températures moyennes en Europe ont augmenté de plus de 3° dans le nord de l’Europe (doc EDJNet / cc)

Les grandes places minérales de Strasbourg constituent des puits de chaleur (Photo Pascal Bastien / Divergence)
La municipalité mollement mobilisée
Contactée par Rue89 Strasbourg pour participer à cette enquête, la Ville de Strasbourg renvoie vers le Plan local air – énergie territorial, un document d’orientation qui s’intéresse à l’ensemble des adaptations au changement climatique et pas seulement à la hausse des températures. Adjointe au maire en charge de la nature en ville, Christel Kohler (LREM), précise :
« Le Plan local air-énergie prend en compte le changement climatique mais en toile de fond. Nous n’avons pas encore de données précises sur les effets de la hausse des températures à Strasbourg. On sait que les arbres peuvent être plus fragiles, notamment durant l’été caniculaire que nous avons connu. J’ai demandé à l’agence d’urbanisme (Adeus) de travailler sur ces questions et des conclusions devraient être disponibles au printemps 2019. Pour éviter les puits de chaleur en agglomération, nous essayons de planter de nouveaux arbres, d’installer des espaces renaturés ou des mini-bois et nous amenons les Strasbourgeois à se réapproprier l’accès à l’eau. »
L’EDJNet s’est également intéressé aux conséquences de cette hausse des températures sur la vie quotidienne des Européens. L’organisme relève que des températures plus élevées augmentent la mortalité et rappelle que les vagues de chaleur de juillet et août 2003, par exemple, ont tué plus de 70 000 personnes en Europe. Quand la température dépasse les 30°C, les rails des tramways exposés au soleil peuvent se déformer. Cela provoque des déraillements, comme cela s’est déjà produit en Europe. À Strasbourg, les joints entre la chaussée et les rails se sont déchaussés suite à des gonflements liés aux températures. Ils ont dû être changés.
Christel Kohler évoque les pistes pour Strasbourg à l’horizon 2030 :
« Strasbourg compte actuellement 8 000 arbres sur son territoire, notre objectif est de doubler ce chiffre. En outre, nous allons déminéraliser les cours d’école afin de les rendre beaucoup plus vivables lorsqu’il fait chaud et éviter ainsi des puits de chaleur. Et puis nous avons le chantier de la requalification de l’A35 dont j’espère que nous pourrons en faire une trame verte. »
Lundi lors du conseil municipal, les élus ont débattu des alignements d’arbres à supprimer ou non, dans le cadre des accès vers le Wacken. Une autre délibération sur l’extension du BHNS G qui nécessite 190 abattages a été retirée. En fin de conseil, les élus ont évoqué le réchauffement climatique suite à une question d’actualité de l’opposition et pour le maire, Roland Ries, Strasbourg est correctement engagée dans le défi de la transition écologique.
La question qui se pose à présent est de savoir ce que les politiques ont l'intention de faire concrètement pour lutter contre cette surchauffe des agglomérations.
De mettre également dans cette étude les évolutions des types et nombres de maladies respiratoires ou pouvant êtres liés à la pollution.
De voir également le type d'attribution des sols alentours ( agriculture chimique/intensive, conversion bio, épandages, industries ... )
Certes je constate que l'hyper-centre est moins accessible, mais sur le périmètre strasbourgeois la circulation s'est densifiée (Route du Rhin, A35, Avenue des Vosges, Place de Bordeaux, place de Haguenau, Espace Européen de l'Entreprise, Stade de la Meinau, Wacken)...
Je veux bien que vous affirmiez le contraire, mais ça serait mentir sur le constat que Strasbourg est une ville saturée du fait de la circulation automobile croissante.
Par contre je vous rejoins sur les places minérales sans âmes du centre ville (Place Broglie, Place Kléber, Place du Château).
NB : je rajouterai même qu'au delà du côté minéral, ces places manquent de vie (terrasses, restaurant, café).
Le trafic en "entrée de ville" est passé de 240 900 véhicules par jour en 1990 à 152 160 en 2016.
Que veut dire en "entrée de ville" alors qu'il existe une autoroute qui passe en plein milieu de la ville ?
L'Espace Européen de l'Entreprise existait-il en 1990 ?
Vous vous appuyez sur un chiffre unique qui n'a aucune portée du fait de la non-prise en compte du trafic majeur de l'A35.
Pourquoi parlerait-on de GCO et de VLIO si le trafic avait diminué dans le périmètre de Strasbourg ?
D'ailleurs, je reprends vos termes "périmètre de Strasbourg" et non "entrée de Strasbourg" ;-) il faudrait savoir !!!
Pour ma part, je continue à affirmer que la circulation s'est densifiée depuis les années 1990 dans le "périmètre Strasbourgeois" et je ne pense qu'aucun chiffre ne pourra contredire cette affirmation...
https://www.facebook.com/AlsaceNature/videos/243130273063193/
après qu’ils se sont déchaussés
Non, M. Roland Ries, Strasbourg n'est pas "correctement engagée" dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Les places de Strasbourg sont "chauves", bétonnées, macadamisées, pavées, les arbres sont absents alors que ceux-ci sont indispensable au rafraîchissement d'une ville, au confort des promeneurs, touristes etc... La place devant la cathédrale est d'une minéralité morne, d'une dépressive tristesse, précédant de qq années le gco. Quant à une requalification d'une partie de l'A35... Faut pas rêver, c'est un vulgaire mensonge, on ne rend pas à la "Terre" ce qui à été macadamisé. L'encombrement de bagnole y sera constant, les arbrisseaux à planter à son abord vont d'eux-même s'extirper du sol et se barrer.
les messonges permettent-il de calmer sa conscience ?
Dans quelques années on dira : "Vous saviez et vous n'avez rien fait?"
Politiques, entreprises, citoyens: Tout ce qu'il y a lieu de faire maintenant pour la planète, il faut le faire.
Et bien sûr à commencer par dire la vérité sur le GCO (augmentation de la circulation, pollution, solutions alternatives, etc).
M. Ries (et autres décideurs): Vous avez le droit de changer d'avis à la lumière des constats de réchauffement climatique désormais prouvés.
Non, M. Roland Ries, Strasbourg n'est pas "correctement engagée" dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Si Strasbourg était "correctement engagée", la Ville ne soutiendrait pas la construction d'une nouvelle autoroute à 10 km de la Ville, dont la finalité est d'en faire un couloir à camion. Cela n'est pas un exemple de transition écologique.