
Le dialogue social est très tendu à la Direccte, l’administration régionale en charge du commerce et de l’emploi. Cinq syndicats accusent leur ancienne directrice de ne pas avoir assez protégé les fonctionnaires pendant la crise sanitaire. Ils portent plainte contre elle.
Cinq syndicats de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, du commerce, du travail et de l’emploi (Direccte) du Grand Est ont la mémoire longue. Malgré la mutation de leur ancienne directrice en Auvergne – Rhône-Alpes en décembre 2020, ils ont bouclé un dossier de 33 pages à l’appui d’une plainte qu’ils déposent contre elle devant la procureur de la République du Bas-Rhin, pour « abstention volontaire de prendre des mesures pour combattre un sinistre de nature à créer un danger pour les personnes. »

Sur un tract circulant dans les locaux de la Direccte du Grand Est, la CGT, FO, SUD, la CNT et la FSU listent une série de « manquements » qu’ils reprochent à Isabelle Notter : notamment la réouverture des services de la Direccte à Mulhouse en pleine crise aiguë de Covid-19, mais aussi le fait d’avoir ignoré des droits de retrait d’agents, ou encore le refus des mesures de télétravail, etc. Selon ce document, l’ancienne directrice aurait même exigé que « des agents en isolement pour raisons sanitaires reprennent leur poste de travail. »
Absence complète de dialogue social
Délégué syndical de la Confédération nationale des travailleurs, Laurent Bosal constate une absence complète de dialogue social au sein de cette administration, pourtant en charge des relations au travail :
« C’est malheureux d’en arriver là, mais tout au long de l’année 2020, les représentants des salariés se sont constamment heurtés à un mur… Les messages, recommandations puis alertes ont systématiquement été ignorés. Le résultat a été une grande source de stress pour certains de nos agents. On n’oublie pas, et s’il faut en passer par l’action pénale pour être entendus, et bien qu’il en soit ainsi. »
Selon le souvenir de Laurent Bosal, c’est la première fois qu’un directeur de cette administration est ainsi poursuivi par une partie des syndicats. Me François Stehly, ancien inspecteur du travail à Strasbourg, est chargé de représenter ces syndicats.
La CFDT et l’Unsa n’ont pas été associés à cette plainte. La CGT est le premier syndicat de la Direccte Grand Est.
Il serait grand temps que ce genre d'individus répondent des conséquences de leurs actes devant la justice.
J’ai un fichu ressenti sur l’irresponsabilité administrative vis à vis d’une crise qui encore pour quelques mois ne concerne pas directement ses agents...
Et puis un jour, dans quelques jours, les entreprises s’effondreront et alors les recettes de l’Etat ne suivront plus et les administrations serreront les vis et le nombre de postes.
Ça me fait penser à un bouquin cette histoire, son titre : ... matin brun.
La longue période de réduction des effectifs s’articule t’elle avec celle des crises de 2008 (edges funds) et 2011 (dettes souveraines) ?
Bien sûr elles s’expliquent aussi par :
- les politiques publiques de déstructuration des services publics de l’emploi
- le développement des offres de nouvelles technologies potentiellement utiles (pourvu que les plans de formation suivent ... ce qui est très rarement le cas au sein des services publics de l’Etat)
Alors imaginez l’impact de la crise que nous vivons. Je connais des pratiques RH détestables dans tant de secteurs ...
La situation que j’ai décris dans mon précédent post sera tellement impliquante qu’elle ne peut pas se justifier par l’ajustement des moyens que vous décrivez dans votre réponse.