« Tout le monde a trouvé son siège ? » À l’ombre des arbres, Christian Haessig scrute la vingtaine d’étudiantes et étudiants candidats au brevet professionnel « responsable d’entreprise agricole » du CFA agricole d’Obernai. Dans son jardin, aux abords de son ancienne ferme à Saâles dans la vallée de la Bruche, le paysan retraité accueille ces agriculteurs en herbe pour témoigner de la transmission de sa ferme, lundi 23 juin.
Assis au fond de son fauteuil, lunettes posées sur le nez et casquette blanche vissée sur la tête, Christian Haessig se lance :
« Vendre, pour faire quoi ? C’est la question que devraient se poser les futurs agriculteurs retraités. Dans une transmission, le plus important est de définir ce qui est essentiel pour le cédant, mais aussi pour l’acquéreur. La relation humaine, dans un tel événement, passe trop souvent après les chiffres, les investissements, les marchés… Et si ces questions sont passées sous silence, ça ne peut pas bien se passer. »

Avec sa femme, Annette Haessig, ils ont cédé leur ferme à un jeune couple, étranger au milieu agricole, en 2023. Le processus de réflexion autour de cette transmission a commencé en 2018, bien avant sa concrétisation : « Au moment de penser notre retraite, nous étions horrifiés à l’idée de devoir dégager. Notre histoire et notre vie sont ici. Nous ne voulions pas partir. »
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Thibault Vetter suit les collectifs militants et les associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides, comme de nouvelles zones d’activités sur des terres cultivables. Il enquête sur diverses sources de pollution, les pesticides, les usines, et leurs impacts sur la santé publique. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.
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