
Mardi 19 novembre, la Ville de Strasbourg tient un colloque dédié à la lutte contre les violences faites aux femmes. Dans une tribune, l’association SOS-homophobie Alsace regrette de ne pas avoir été conviée. Un choix qui contribue à « invisibiliser certaines formes de violences à l’encontre de femmes lesbiennes, bisexuelles et trans. »
« Nous aurions aimé que l’organisation d’un colloque sur la lutte contre les violences faites aux femmes témoigne de l’attention portée par la mairie de Strasbourg à la lutte contre toutes les formes de discriminations. Nous aurions apprécié que le colloque du mardi 19 novembre aborde aussi les violences faites aux femmes de la communauté LGBT. Nous aurions aimé pouvoir dire que toutes les associations féministes impliquées dans cette lutte sont les bienvenues à un événement comme celui-ci.
Nous regrettons de ne pas pouvoir dire tout cela.
SOS-homophobie évincé du colloque
Pour la deuxième année consécutive, la délégation alsacienne de l’association SOS-homophobie s’est vue refuser la possibilité de tenir un stand lors de cet événement. Nous luttons pourtant contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, discriminations qui prennent notamment la forme de violences commises à l’encontre de femmes. Nous avions d’ailleurs tenu un stand pendant plusieurs éditions du colloque jusqu’à notre éviction en 2018.
Malgré nos multiples réclamations et tentatives de dialogue, les équipes d’organisation et l’adjointe au maire Françoise Bey (PS) ont continuellement refusé notre présence dans le forum associatif. Cela nous conduit aujourd’hui à employer des mots forts vis-à-vis de la municipalité strasbourgeoise. En refusant notre présence et celle d’autres associations LGBT, comme La Nouvelle Lune, la Ville de Strasbourg se rend coupable de lesbophobie, biphobie et transphobie.
La communauté LGBT, aussi concernée
Pourquoi ne serions-nous pas concernées par ce colloque ? Les femmes lesbiennes, bisexuelles et trans seraient-elles moins des femmes que les autres ? Les violences qu’elles subissent seraient-elles moins graves ? Devrait-on oublier ou taire que ces femmes peuvent être victimes de violences spécifiques et plurielles ?
Nous avons choisi de ne pas boycotter cet événement, de ne pas manifester pendant sa tenue et de ne pas nuire à son bon déroulement. Ce colloque peut en effet être salutaire pour bien des femmes et instruire de nombreuses personnes. Cependant, nous ne vous laisserons pas nous expliquer que notre association n’est pas concernée par ce colloque.
En 2018, des centaines d’actes haineux
En 2018, SOS-homophobie a recensé 365 actes haineux à l’encontre de lesbiennes. Trop souvent en danger lorsqu’elles sont identifiées comme telles dans l’espace public, beaucoup de femmes lesbiennes préfèrent laisser cet espace aux agresseurs. Elles se font parfois discrètes ou quittent les lieux dès la première remarque pour éviter les coups ou les agressions sexuelles.
Les femmes concernées par les 130 cas de biphobie recensés en 2018 méritent aussi qu’on parle d’elles. Il n’est plus possible de taire le rejet dont elles souffrent ainsi que les insultes prononcées à leur encontre, notamment sur internet et au sein de leur famille.
Enfin, les 210 victimes de transphobie recensés en 2018, dont de nombreuses femmes, ont besoin que leur réalité soit évoquée au sein des forums associatifs et ailleurs. Régulièrement jugées, jaugées et rejetées, physiquement ou sexuellement agressées, ces femmes sont aussi en proie à l’ignorance de certaines administrations qui peinent à évoluer avec le droit français.
En attendant l’alternance…
Françoise Bey et son administration se cachent derrière une décision qui aurait été prise collégialement. Elles mentionnent aussi que nous devons notre absence à notre manque d’investissement dans la préparation du colloque, préparation à laquelle nous n’avons jamais été conviées en 2019 malgré notre interpellation avant et après l’édition 2018.
Pire, nos élus actuels nous expliquent qu’il ne nous reste qu’à attendre de discuter de cela avec « la nouvelle équipe d’élus quand elle aura pris ses fonctions ». Nous espérions pourtant ne pas avoir besoin d’une alternance politique pour faire valoir les droits des femmes lesbiennes, bisexuelles et trans.
L’échec actuel : le maintien des discriminations
Pour cette édition 2019, le programme portait un sous-titre évocateur et prometteur : « échecs, victoires et rêves ». L’échec actuel, c’est celui du maintien des discriminations liées à l’orientation sexuelles et à l’identité de genre. La victoire, c’est celle de l’invisibilisation de certaines femmes et de certaines violences. Le rêve c’est celui d’une vigilance de la Ville de Strasbourg pour qu’une place soit accordées à toutes les femmes au sein de ses politiques, de ses communications et de ses événements, et ce sans attendre les prochaines élections. »
Cela laisse penser que sa rédactrice n'a pas bien compris les tenants et aboutissants et a mal ciblé ses revendications, qui en conséquent ont été rejetées.
Comme indiqué aussi, une autre association a été exclue et pas invitée à l'élaboration du colloque...
La façon dont la démocratie d'exerce au sein de cette mission est un autre sujet sur lequel il serait intéressant de discuter...
bi et trans Pourquoi ne parlez vous pas aussi des altersexuelles, asexuelles, intersexes, non-binaire, pansexuelles, queer... Vous pensez qu'il n'y a que les lesbiennes bi et trans qui doivent faire valoir leurs singularité?
Il est possible de reprocher à la ville l’absence d'SOS-homophobie Alsace... Mais il est peut-être possible que l'on puisse reprocher à SOS-homophobie de ne pas avoir su être dans ce colloque. Est-ce que l’association a fait preuve de dialogue, de propositions constructives, de présence dans les moments clé de la préparation? Peut-être que quand bien même la cause de l'association est noble elle ne représente qu'elle même?
Je suis méfiant des organisations à la culture "syndicaliste" qui montent plus au créneau pour défendre leur cause que pour se défendre elle-même.
Dans le prolongement de votre tribune le débat doit être ouvert à toutes les hypothèses (et je pense que vous prônez l'ouverture) :
1. à celle que la ville est en tort
2. à celle que l'association est en tord
3. à celle que les deux sont en tord
4. et même a celle que personne n'est en tord...
Et ce débat il ne doit pas seulement être sur la place public, mais aussi au sein de votre conseil d'administration (s'il y en a un véritable d'ailleurs, il peu en effet arriver que des associations qui se revendique de défendre plein de monde arrive même pas a constituer un conseil d'administration digne de se nom...).
1- que les personnes agressées portent plainte
2-ceci avoir accès aux dépôts de plaintes
Le premier point dépend des personnes
Le deuxième point , l’accès aux fichiers policiers n'est pas évident