
Les représentants syndicaux du journal L’Alsace ont appris, lors d’un comité d’entreprise mercredi, qu’ils pourraient partager le même rédacteur en chef que les DNA. Déjà remontés contre les mutualisations de pages imposées par leur actionnaire commun, le Crédit Mutuel, les syndicats ont vivement réagi contre cette éventualité.
A chaque comité d’entreprise à L’Alsace et aux DNA, c’est un peu l’angoisse. Parce que c’est à ce moment que la direction communique ses choix pour l’avenir de chacun des journaux quotidiens. En octobre, les salariés de L’Alsace en poste à Strasbourg avaient ainsi appris que le bail de leur agence n’était pas renouvelé. Ils ne savent toujours pas où ils iront, peut-être aux DNA puisque depuis fin 2011, les deux quotidiens alsaciens ont le même actionnaire, le Crédit Mutuel.
Et mercredi, Jacques Romann, président du directoire de L’Alsace, a exposé aux représentants du personnel un nouveau scénario auquel ils ne s’attendaient pas, comme l’explique Adrien Dentz, journaliste membre du CE :
« Jacques Romann nous a indiqué que Francis Laffon, notre rédacteur-en-chef partant à la retraite, ne serait pas remplacé et qu’un rédacteur-en-chef commun à L’Alsace et aux DNA serait nommé. Aucun nom n’a été cité. Le même scénario est en train de se produire en Lorraine, à la faveur du départ à la retraite du rédacteur-en-chef de l’Est Républicain, qui pourrait être remplacé par celui du Républicain Lorrain. Le Crédit Mutuel est en train de fusionner nos titres, ce que nous n’acceptons pas. Nous voulons bien coopérer entre les titres du même groupe, mais nous avons une identité et une culture d’entreprise qu’on estime différente de celle des DNA. »
L’information devrait être officialisée par le Crédit Mutuel le 17 avril lors d’un conseil de surveillance.
Selon un communiqué syndical, Jacques Romann se félicite de ce nouveau rapprochement, car ce serait « une bonne solution pour faire avancer les choses », pour lever les « freins à la mutualisation des textes ».
La fusion des titres est encore plus radicale en Franche-Comté, où les salariés du Pays, journal issu de L’Alsace, seront intégrés à L’Est Républicain, toujours selon le communiqué syndical qui cite Jacques Romann. Les syndicats des journalistes de L’Alsace notent d’ailleurs que ces rapprochements doivent respecter quelques critères minimaux imposés par l’Autorité de la concurrence au moment de la prise de contrôle des titres de l’est de la France par le Crédit Mutuel, comme le maintien de contenus rédactionnels différenciés.
Vous trouverez quelques réflexions sur l'état des médias en Alsace dans un article que je viens de publier sur mon blog. Il y est notamment question des deux quotidiens régionaux alsaciens et de leur attitude dans la campagne référendaire actuelle.
Merci à Rue89 Strasbourg de nous donner des informations, comme celles de cet article, qui ne paraîtront pas dans l'Alsace et les DNA.
http://referendum.alsace.over-blog.com
Article : "La presse qui protège le oui"
Cordialement,
M.L.
A lire aussi le papier dans "Le Point" bien qu'il date de juin 2011, mais évoque bien les oeuvres de celui a été surnommé "Dralucas".
http://www.revue21.fr/Enquete-sur-Michel-Lucas,1034
Il serait temps que les journalistes qui restent aient des couilles et cela veut dire que seule une grève générale (et pas d'une journée...), rédaction et labeur, peut faire reculer Michel Lucas.
Dans le passé, jamais les dirigeants du Crédit mut n'ont envisagé une telle aberration!!!
On comprend les raisons qui ont poussé pas mal de journalistes à prendre leur retraite anticipée ou a simplement démissionner.
Le choix de Pierre France me semble être un excellent choix même s'il est financièrement difficile, et si l'idée d'une indépendance telle qu'il la rêve, il va s'en rendre compte n'est pas si évidente que cela.
Mais c'est un acte courageux et l'équipe qu'il a réuni autour de lui semble être de qualité. Même si cela ne m'empêchera pas de gueuler;-) A regretter toutefois que les proprios qui ont racheté les groupes de presse n'aient pas l'imaginativité d'en transformer une partie en d'autres supports en y laissant s'exprimer une nouvelle liberté. Mais tout le monde sait que la liberté fait peur. Et qu le bur est souvent tout simplement le fric