
Comme chaque année, des organisations de défense de l’environnement appellent à une mobilisation dans le cadre d’une marche internationale contre Monsanto-Bayer samedi 21 mai. Elle aura lieu au départ de la place Kléber à Strasbourg.
Les organisateurs de la Marche internationale contre l’entreprise d’agrochimie Monsanto, rachetée par le Suisse Bayer en 2017, dénoncent l’hypocrisie de ces entreprises qui « empoisonnent pour ensuite vendre leurs médicaments, » indiquent-ils dans un communiqué. Ils réclament un changement radical dans les pratiques de l’agriculture pour qu’elles deviennent respectueuses des sols, des ressources en eau et de la biodiversité.
La marche internationale doit avoir lieux dans plusieurs villes de France et d’Europe le samedi 21 mai. À Strasbourg le départ sera donné de la place Kléber à partir de 14h, après des prises de parole qui doivent débuter à 13h30.
Relayés en Alsace par Alsace Nature, le Chaudron des alternatives, Vents de luttes entre Vosges et Rhin, les organisateurs demandent un changement de la Politique agricole commune (PAC) européenne et de sa déclinaison nationale, pour contraindre le gouvernement à réglementer les organismes génétiquement modifiés (OGM).

Les organisateurs de la marche contre Monsanto-Bayer revendiquent la défense de « la biodiversité, de l’agroécologie et l’élevage paysan, de l’agriculture sans pesticides de synthèse ni OGM, la reconnaissance et la réparation des victimes du système agro-industriel (agent orange, chlordécone, glyphosate et autres pesticides), une redistribution équitable de l’argent de la PAC et la sortie des traités de libre-échange. »
Par ailleurs j'entendais ce matin que certaines cultures ne se font plus en France (par exemple la moutarde je crois) suite à l'interdiction de certains pesticides => du coup nos agriculteurs se tournent vers d'autres cultures, on importe les produits agricoles anciennement produits chez nous - toujours traités avec les mêmes molécules encore autorisées ailleurs - et les prix sont plus élevés...
Pas simple et assez déprimant tout ça !
Cela me fait penser à une question que j' avais posée à Johann Chapoutot à la sortie de son livre :
"Le management, du nazisme à aujourd'hui"
"-Ton analyse du management révèle que c'est sa nature qui est dangereuse, de sorte
que cela ne dépend pas des personnes : est-ce reconnaître que l'organisation a pris définitivement le pas sur l'institution, le technique sur le politique, d’où la subordination du politique à l’économique que tu évoques à la fin de ton ouvrage ?
-Au-delà du cas de Reinhard Höhn. ( nazi reconvertit dans le management à succès), dont la carrière, les centres d’intérêt et la superbe reconversion donnent à penser, je me permets en effet, en fin d’ouvrage, un commentaire plus général qui rejoint pleinement ce que de véritables experts de l’histoire, du droit ou de la
sociologie du travail disent eux-mêmes : penser en termes de « management » n’est pas neutre, car un tel mot est historiquement solidaire d’un temps et d’un lieu (l’Occident
contemporain et ses excroissances), ainsi que d’une certaine conception du travail, de son organisation et de ses agents – mégastructures hiérarchiques (alors qu’on peut travailler
autrement), recherche du profit (alors qu’il existe d’autres fins au travail), exaltation de la performance, anthropologie simpliste et mutilée (réduction de l’homme au simple homo
œconomicus)… Voir métastaser ce terme de management (les Bed Managers à l’hôpital, le management du temps libre, voire des amours…) n’est certes pas neutre, tout comme il est
hautement signifiant de parler de l’« entreprise France », du « Standort Deutschland » ou de
la « start-up nation » – comme si le « privé » et ses fins si particulières (le profit, désormais exclusivement financier) étaient l’alpha et l’oméga de l’organisation sociale.
Höhn est à la fois l’enfant et le défricheur de cette ère et de cette culture : il a pensé, avec certains autres, mais bien avant le « New Public Management », le remplacement de l’État
par des « agences », il a prôné dès les années soixante l’acculturation des fonctionnaires
aux normes et aux objectifs de l’entreprise privée, ...."
Où cela s' arrêtera-t-il ?