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Usine d’incinération: accord trouvé entre la direction et les salariés

Depuis jeudi, l’usine d’incinération des déchets du Rohrschollen était à l’arrêt. Les salariés s’étaient mis en grève pour demander une amélioration des conditions de travail et une hausse des salaires. Mardi, syndicats et direction ont réussi à trouver un accord. Le travail reprendra donc demain matin.

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L'usine d'incinération du Rohrschollen de Strasbourg a été racheté en 2010 par le groupe Séché Environnement. Depuis le site est géré par l'entreprise Sénerval. Un changement qui n'a pas été au goût de tous : jeudi les salariés se sont mis en grève jugeant que les promesses faites il y a trois ans n'avaient pas été tenues.

L'usine d'incinération du Rohrschollen de Strasbourg a été racheté en 2010 par le groupe Séché Environnement. Depuis le site est géré par l'entreprise Sénerval. Un changement qui n'a pas été au goût de tous : jeudi les salariés se sont mis en grève jugeant que les promesses faites il y a trois ans n'avaient pas été tenues.
L’usine d’incinération du Rohrschollen de Strasbourg a été rachetée en 2010 par le groupe Séché Environnement. Depuis le site est géré par l’entreprise Sénerval. Jeudi les salariés se sont mis en grève jugeant que les promesses faites, il y a trois ans, par la direction n’avaient pas été tenues. (Photo PDD / Rue89 Strasbourg)

Près de 90 % des 54 salariés de l’usine d’incinération du Rohrschollen, gérée par l’entreprise Sénerval, étaient en grève depuis jeudi. Leurs revendications : une hausse du salaire mais aussi une amélioration des conditions de travail. Les salariés craignaient notamment pour leur santé en raison d’une exposition quotidienne à des poussières qu’ils qualifient de « cancérigènes, mutagènes et réprotoxiques » (CMR) ainsi que d’autres substances dangereuses.

Amélioration des conditions de travail : la discussion continue

Les négociations entre la direction et les syndicats ont débuté aujourd’hui, comme l’explique Francis Kleitz, directeur de l’entreprise Sénerval :

« Quand la grève a débuté, trouver un accord semblait impossible avec les syndicats. Le catalogue des revendications était bien trop important : 21 points, si ce n’est plus. Finalement aujourd’hui on a réussi à tomber d’accord sur des augmentations de salaire, notamment en raison de tâches supplémentaires dont les salariés s’acquittent. Et nous nous sommes engagés à continuer les discussions concernant les conditions de travail. Une amélioration ne peut avoir lieu du jour au lendemain, il faut continuer à y travailler. En tout cas, je suis content que nous ayons réussi à sortir ensemble du conflit. »

Une bataille gagnée, la guerre continue

De son côté le délégué syndical CGT, Atef Labben est beaucoup moins optimiste :

« C’est vrai que nous avons abandonné quelques points qui concernaient les créances salariales, on n’a obtenu qu’une hausse des salaires (94 € brut par mois, rétroactif depuis janvier) ainsi qu’une prime annuelle supplémentaire (1 100 € brut). Mais ce sont les conditions de travail, qui nous tenaient le plus à cœur. Aujourd’hui, la signature de et accord est une bataille de gagnée, mais il nous en reste encore beaucoup à mener. »

Il ajoute espérer que cette grève (la première depuis l’ouverture de l’usine il y a quarante ans) « ouvre les yeux aux dirigeants ». Selon lui, les salariés n’hésiteront pas à « retourner devant le portail si les engagements pris aujourd’hui ne sont pas respectés ».

« Pas d’exposition à des substances CMR »

Concernant un éventuel contact avec des poussières néfastes, le directeur dément catégoriquement toute exposition : « les salariés ne sont pas exposés à des substances CMR ».

Afin de rassurer les ouvriers, la direction va proposer des analyses sanguines, qui devraient détecter l’existence de ces substances dans les organismes des salariés. Selon Francis Kletz, ces analyses devraient être négatives. Mais Atef Labben en doute:

« Les salariés sont évidemment exposés à des substances dangereuses. L’entreprise nous a d’ailleurs promis des mesures de sécurités supplémentaires, comme le balisage de zones dangereuses, la mise à disposition de masques ventilés pour le personnel et la mise en place de mesures d’empoussièrement régulières. »

Selon le syndicaliste, ces mesures d’empoussièrement sont prévues tous les ans par la loi, mais elles n’avaient pas été faites depuis l’arrivée de Sénerval en 2010. L’entreprise a promis en outre la remise en état des structures. Francis Kletz admet que le site est ancien et qu’il y a régulièrement des problèmes de fonctionnement. Les travaux prévus seront donc avancés afin d’améliorer la fiabilité du site.

Atef Labben garde une certaine rancoeur vis à vis de la CUS, attributaire du marché de traitement des ordures. Pour le délégué syndical CGT, « la CUS a clairement soutenu Sénerval. Sinon, il n’y aurait pas pu avoir autant de non respect des consignes de sécurité ainsi que des contraintes environnementales depuis trois ans. »


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