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Vanessa poursuit sa grève de la faim : « Le recteur peut trouver une solution »

Son corps l’enjoint à mettre fin à sa grève de la faim. Mais Vanessa poursuit le combat. Suite à une rencontre avec le recteur Olivier Klein, la professeure des écoles maintient la pression sur le rectorat.

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Vanessa poursuit sa grève de la faim : « Le recteur peut trouver une solution »
Après huit jours de grève de la faim, Vanessa reste déterminée à poursuivre son combat.

« Je faisais 57 kilos. Maintenant j’en fais 52,5. » Huit jours après avoir entamé sa grève de la faim, Vanessa sent son corps qui proteste : « J’ai mal au ventre. Je ressens plus les battements de mon cœur. Je sens mon corps qui me dit de m’arrêter. » Mais la professeure des écoles reste déterminée, ce mardi 4 novembre. La veille au soir, le recteur de l’académie de Strasbourg Olivier Klein l’a reçue. Elle en est sortie « encore plus combative » : « Il m’a proposé la même chose : un poste en tant que contractuelle ou un travail dans l’administration. » Aucune solution pour la jeune femme de 25 ans. Après avoir obtenu une place en liste complémentaire au concours des professeurs des écoles, Vanessa ne peut se résoudre à prendre un autre poste que le métier de ses rêves. Pas question non plus d’accepter la précarité du statut de contractuelle.

« Le recteur peut trouver une solution »

« Heureusement, mon meilleur ami me soutient au quotidien », raconte la professeure, assise depuis le lundi 27 octobre devant l’entrée du rectorat de Strasbourg. Quand elle rentre chez elle, chaque soir, Vanessa n’a plus la force de rien. Cet ami était aussi présent lors de la réunion avec le recteur et un responsable du Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur (SNALC) : « La réunion a surtout tourné autour du pot, juge-t-elle, le recteur m’a répété trois fois qu’il est humain. Mais il n’a rien proposé de nouveau. Pour moi, il peut trouver une solution. »

Le visage de Vanessa est plus pâle que la semaine précédente. Difficile de ne pas s’inquiéter pour elle. La professeure n’est pas suivie par un médecin. Face à cette grève de la faim qui continue, quelle sera l’issue de cette mobilisation ? Vanessa répond, avec le même calme et une détermination intacte :

« Le rectorat peut décider d’embaucher les professeurs sur la liste complémentaire. Il peut même le faire et réduire le nombre de personnes sur liste complémentaire l’année prochaine. Il peut nous proposer de reporter notre stage à l’année scolaire prochaine. Il peut nous promettre de changer la gestion de la liste complémentaire l’année prochaine… »

Rejet par le juge administratif

Dans la matinée du mardi 4 novembre, Vanessa a reçu une mauvaise nouvelle du tribunal administratif de Strasbourg. Saisie en urgence, l’institution a rejeté la procédure initiée par le Syndicat national des agents publics de l’Éducation nationale (Snapen). Ce dernier voulait enjoindre le rectorat de Strasbourg à recruter les professeurs sur liste complémentaire. Comme l’indique un communiqué du tribunal administratif :

« Le juge des référés a notamment rappelé que le processus de recrutement des professeurs des écoles contractuels était toujours en cours et pouvait permettre à la requérante d’exercer un emploi en rapport avec ses qualifications, et que son choix personnel de débuter une grève de la faim ne justifiait pas, en lui-même, une intervention du juge des référés. »

Soutien du député Emmanuel Fernandes

Côté politique, le député de la deuxième circonscription du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes (La France insoumise), a enjoint le recteur à titulariser les professeurs des écoles sur liste complémentaire :

« Comment, dans un contexte de crise du recrutement et de démissions croissantes dans la profession d’enseignant, est-il possible de se priver de professionnels formés, compétents, immédiatement disponibles et qui n’attendent que de commencer à transmettre le savoir ? Il apparaît irresponsable de se priver de ces professionnels pour privilégier le recours massif aux contractuels, avec une simple vision budgétaire de court-terme. »

Vanessa espère que le rectorat trouvera une solution « dans la semaine ». Si ce n’est pas le cas, elle attend impatiemment une mobilisation devant l’académie de Strasbourg. En préparation du côté du Snapen, la manifestation devrait avoir lieu dans la journée du mercredi 12 novembre. La professeure espère qu’elle tiendra sa grève de la faim jusque-là. « Certains ont tenu plus de 45 jours », croit savoir Vanessa.


#Éducation nationale

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