
Jeudi, Le Shadok et Rue89 Strasbourg proposent de réfléchir sur le poids des outils et des plateformes numériques dans la conduite de la Ville. Alors que la crise sanitaire a mis en évidence les failles de nos villes, quels sont les enjeux pour les nouvelles municipalités ?
Alors que la mandature qui s’achève n’a guère investi sur la ville numérique, qu’en sera-t-il ensuite ? Pour en discuter, Le Shadok et Rue89 Strasbourg invitent jeudi 9 juillet à 19h Céline Geissmann, nouvelle adjointe au maire de Strasbourg en charge de la ville numérique, et Antoine Courmont, directeur scientifique de la chaire « ville numérique » de Sciences-Po.

Rue89 Strasbourg : Alors que les municipalités engagent un nouveau mandat, qu’est-ce qui a évolué entre les villes et le numérique depuis 2014 ?
Antoine Courmont : Il y a eu une période de fascination, de solutionnisme, qui s’est notamment déclinée sous le vocable de « smart city. » Puis les villes se sont rendues compte du poids des plateformes numériques et des effets, très concrets, qu’elles pouvaient avoir sur leurs périmètres. Par exemple, une voie référencée comme un itinéraire alternatif sur l’application Waze peut détourner des milliers de véhicules alors qu’elle n’était pas prévue pour ça…
Des services comme Uber ou AirBnb en savent parfois beaucoup plus sur les villes que leurs propres administrations… Donc les enjeux se sont déplacés des solutions aux données. Il y a des rapports de pouvoirs qui ne sont pas réglés entre les collectivités et les plateformes.
Est-ce que les collectivités comprennent bien ces nouveaux rapports ?
Les villes restent très attachées à une gestion « top down » des problématiques. Elles sont très réceptives à des systèmes et des données qui permettent d’optimiser le traitement urbain mais ça ne résout pas toutes les questions.
Le numérique a été propulsé comme une solution à la crise sanitaire, pour continuer à travailler, à échanger… Est-ce que l’irruption du coronavirus a propulsé de nouvelles technologies dans les villes ?
Il y a eu toute une batterie de technologies de surveillance, qui ont été adaptées à la crise sanitaire, par exemple des systèmes de détection de port du masque… La RATP l’avait mis en place pour l’accès au métro mais a dû y mettre fin après une recommandation de la Cnil.
les règles de la politique sont parfois déroutantes mais il fallait faire de la place pour une élue de la liste alliée...
Maintenant la Region Est livre bien à nos collégiens/lycéens des PCs sous Windows avec la suite Office....
Pour nous, ardents défenseurs du logiciel libre, la route est droite mais la pente est forte, comme dirait un illustre ancien ministre.
Enfin on risque de se marrer avec une adjointe à la ville numérique chargé de com chez microsoft (conflit d'intérêt : comment promouvoir ça : https://publiccode.eu/fr/ quand on bosse pour une multinationale), c'est un peu comme prendre à l'agriculture quelqu'un de chez Monsanto.
Mais avant même de discuter de ce fond là, je ne comprend pas comment une municipalité qui vient d'etre elue avec beaucoup d'espoir commence par un conflit d'intéret évident. Les bras m'en tombe je me suis réjoui et certe la voiture ne reviendra pas au centre ville c'est top..
Mais pour le reste ça va se passer comment ?
Quelle façon de commencer un mandat : Numérique à Strasbourg = Multinationale... Vraiment décevant. Il parait effectivement à la limite du légal de conserver les deux fonctions, mais même en démissionnant de microsoft est-ce que l'adjointe à la ville numérique a vraiment une culture informatique compatible avec les valeurs mises en avant par Jeanne Bersaghian...
Il n'y avait pas d'autre personnes à récuperer de la liste Trautmann sur des sujets où il n'y aurait pas eu de problème éthique et permettant de renforcer les faiblesses EELV : le social, la culture ...