
Violences policières et surveillance de masse : Strasbourg bientôt doté d’un observatoire des libertés publiques
Mi-novembre, le Syndicat des avocats de France et la Ligue des droits de l’Homme lanceront à Strasbourg un observatoire pour dénoncer les atteintes locales aux libertés publiques, des techniques de surveillance aux restrictions du droit de manifester.
Dans une petite salle en sous-sol du centre-ville de Strasbourg, une dizaine de personnes attendent la présentation de « l’observatoire strasbourgeois des libertés publiques », l’Oslib. Mercredi 19 octobre, 19 heures, la présidente de la section strasbourgeoise de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) Ingrid Boury prend la parole. Depuis un an, elle prépare le lancement de ce laboratoire avec deux avocates de la branche strasbourgeoise du Syndicat des avocats de France (SAF), Me Florence Dole et Me Nohra Boukara.
La rencontre vise à convaincre le public, principalement composé d’étudiantes en droit et de futures avocates, de participer à cette nouvelle institution locale. Ingrid Boury en décrit les principales missions :
« L’Oslib recueille des informations sur les atteintes aux libertés publiques, en particulier concernant la liberté de manifester. Des membres de l’observatoire se rendent en manifestation et font des observations et des captations d’images dans le but d’alerter et d’informer sur les potentielles entraves aux libertés publiques. On a aussi besoin d’aide pour des recherches juridiques pour faire des rapports à partir de ces données. »
Une formation et une charte à signer
L’avocate Nohra Boukara enchaîne sur la surveillance de masse :
« L’État projette de développer l’utilisation de drones de surveillance en manifestation. Il y a aussi des pratiques de copie de carte d’identité en manifestation. L’Oslib doit permettre de recueillir des données sur ces pratiques et leur légalité. »
Pour participer à l’observatoire strasbourgeois des libertés publiques, il faut d’abord participer à une journée de formation avec la Ligue des droits de l’Homme (LDH). De quoi découvrir les différentes forces du maintien de l’ordre, apprendre à se placer en manifestation et à récolter les informations recherchées. Il faut ensuite signer une charte déontologique de huit principes qui impose notamment aux volontaires d’être identifiable en tant qu’observateur, de rester neutre lors de ces observations et de toujours veiller à sa sécurité et celle de ses camarades.
Violences policières à Strasbourg
Les observatoires des libertés publiques ont été lancés en France suite aux violences policières qui ont émaillé les manifestations contre la Loi Travail en 2016. La LDH a officialisé la démarche en 2019 au niveau national et il existe des observatoires dans plus d’une dizaines de villes françaises.
Si Strasbourg connait en général des manifestations plutôt calmes, le mouvement des Gilets jaunes a été émaillés de plusieurs violences policières dans la capitale alsacienne. Rue89 Strasbourg avait suivi le combat de Lilian et de sa mère Flaure pour faire reconnaître la frappe policière qui a atteint ce jeune de 16 ans, qui ne manifestait pas ce 12 janvier quand il s’est pris une balle de LBD en pleine mâchoire. Si la plainte pour violence avait été classée sans suite, l’État a fini par reconnaître « une responsabilité sans faute » dans la blessure infligée par un tir de LBD à Lilian.
Objectif : « revenir à des manifestations plus apaisées »
Samedi 12 janvier aussi, Marlène, 62 ans, prenait deux coups de matraques à l’arrière du crâne, alors qu’elle ne représentait aucun danger. Le 23 juin 2020, l’auteur des coups a été condamné à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Strasbourg. Il lui est aussi interdit de porter une arme pendant cinq ans.
Selon Me Nohra Boukara, l’observatoire peut aussi permettre de soutenir une personne victime de violences policières lors d’une audience : « La parole des manifestants est souvent peu audible, sauf si des observateurs neutres confirment la version du manifestant. »
L’avocate continue en élargissant l’ambition de l’Oslib :
« L’objectif est de revenir à des manifestations plus apaisées, sans contact entre la police et les manifestants. On espère bien sûr aussi faire interdire les armes mutilantes. »
L’Oslib prévoit de pouvoir mener ses premières observations à partir de la mi-novembre, si des manifestations sont programmées.
Dans un contexte de restriction des libertés et d'aliénation volontaire progressive de nombreux fonctionnaires de police qui tentent, aussi, de sauver leur propre "peau sociale".
Sales temps pour la liberté de circuler et de manifester.
On finira, pour le faire, par être confinés dans les stades qataris démontables qui pourraient être mis à la disposition des Etats demandeurs après la Coupe du monde de foot au soleil.
D'accord avec "...Dans un contexte de restriction des libertés et d'aliénation volontaire progressive de nombreux fonctionnaires de police qui tentent, aussi, de sauver leur propre "peau sociale".
Sales temps pour la liberté de circuler et de manifester.
On finira, pour le faire, par être confinés dans les stades qataris démontables qui pourraient être mis à la disposition des Etats demandeurs après la Coupe du monde de foot au soleil."
Mais je reste très réservé quant à la détermination de la LDH en Alsace.
Puisque vous évoquez, à juste titre, l'aliénation volontaire d'une (grande) partie de la population je profite de cette opportunité pour rappeler à celles et ceux qui lisent les articles de RUE89-Strasbourg, l'excellent texte d'Étienne de la Boétie "Discours de la servitude volontaire". Ce court texte date du 15ème siècle et son auteur n'avait que 18 ans quand il le rédigea....
Aujourd'hui "on" lit et "on" écrit sur Twitter.
Que dit-on déjà de "on" ?
No comment !!
Je suis bien en accord total avec Sheshe sur ce sujet.
Première question : Qui pourrait dresser la liste de ce qu'on appelle "les libertés publiques" ?
Deuxième question : Pourrait-on demander à Madame Boury (https://fr.linkedin.com/in/ingrid-boury-5682a8a7) comment elle se positionne alors qu'elle est, à la fois, au service de la mairie qui est l'employeur des fonctionnaires de la police municipale et à celui des citoyen(ne)s susceptibles d'être la cible voire les victimes de ces "robocops" ?
Troisième question : Quel contrat respectera-t-elle quand elle sera confrontée à une affaire opposant un citoyen strasbourgeois et un fonctionnaire territorial strasbourgeois ? Le contrat de travail la liant à la mairie et stipulant la hauteur de son salaire ou le contrat moral l'invitant à instruire le dossier contre le fonctionnaire territorial ?
Peut-on être juge et partie ?
Par ailleurs, ayant eu à échanger avec des membres de la LDH alsacienne je dois dire que j'ai été très déçu par la tiédeur de leurs arguments pour justifier de ne pas s'empresser à s'emparer du sujet qui m'avait amené à leur parler. J'avais l'impression d'être face à une "dame patronnesse" et un jésuite.
https://www.linkedin.com/in/ingrid-boury-5682a8a7/?originalSubdomain=fr
Il serait bon de bien préciser sa fonction pour le lecteur.
Une question : pourquoi ces personnes ne se prononcent pas sur le fait qu'à Strasbourg, le citoyen doit aller au tribunal administratif pour avoir des mains courantes de la police municipale ?
Est-ce que cet observatoire ne s'occupe que de la police nationale...
Est-ce que cet observatoire sera subventionné et par qui ?
Au fait pourquoi l'adjointe en charge de la police municipale ne veut ps rencontrer les citoyens qui lui pose des questions sur son travail ?
A vous, lire on dirait que le pb vient toujours de l'Etat. Qu'il y ait des pbs de violence.. Ok, mais on peut aussi parler des pbs de la municipalité de Strasbourg.
Mais c'est vrai, ne se passe jamais rien avec la ville de Strasbourg, gérée par les écolos.. Hakuna matata