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Après la décision du Conseil constitutionnel : « Tout ce qui nous reste, c’est foutre le bordel, tout bloquer »

Quelques centaines d’opposants à la réforme des retraites se sont rassemblés vendredi 14 avril pour réagir à la décision du Conseil constitutionnel à l’appel de l’intersyndicale du Bas-Rhin. Désormais sans recours institutionnel, plusieurs manifestants ont pris la parole pour encourager à mener la lutte par des grèves et des blocages.

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Après la décision du Conseil constitutionnel : « Tout ce qui nous reste, c’est foutre le bordel, tout bloquer »

Place Kléber, la nouvelle se diffuse doucement entre manifestants. Vendredi 14 avril, peu avant 18h, le Conseil constitutionnel vient d’annoncer la validation du report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. L’institution a aussi refusé l’organisation d’un référendum sur ce thème. « Je m’attendais à ça vu le profil des membres du Conseil constitutionnel. Sur les neuf, quatre ont été nommés par Emmanuel Macron, mais c’est quand même très dur à entendre », souffle Anne. Julius, à quelques mètres, voit ça comme « une ultime provocation » :

« Depuis trois mois, on va en manif. Des gens font la grève, organisent des blocages, et on n’est pas entendus. Cela ne peut pas se terminer comme ça. Ils veulent le feu, ils l’auront. »

À partir de 18h, un rassemblement a commencé avec des prises de parole sur la place Kléber. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

« On ne peut rien attendre de ces institutions »

Esther Bauer, co-secrétaire du syndicat Solidaires Alsace prend la parole au mégaphone : « Cela saute aux yeux maintenant. La lutte, c’est la seule chose qui vaille. On ne peut rien attendre de ces institutions. » Un membre de la CGT Cheminots enchaîne :

« Maintenant les choses sont claires, on n’attend rien de leur part. Il faut faire la grève les amis. Tout ce qu’il nous reste, c’est foutre le bordel, tout bloquer, et on va les obliger à reculer comme ça. »

D’autres syndicalistes de Force Ouvrière et de la CGT promettent que la mobilisation va continuer, sous forme de blocages.

Après les discours, un cortège se forme pour entamer une manifestation non déclarée. Un très important dispositif encadre les manifestants pour les faire sortir du centre-ville. À l’approche de la Cathédrale, les forces de l’ordre usent de gaz lacrymogène. Les militants entament ensuite une longue marche dans les rues de la Krutenau, jusqu’au Nouvel Hôpital Civil. Ils sont régulièrement gazés par la police bien qu’aucune dégradation n’ait été constatée par Rue89 Strasbourg.

Selon la journaliste indépendante Anne Mellier, le cortège s’est peu à peu dispersé en marchant vers les bains municipaux, atteints peu avant 21h30.

Les violences policières alimentent aussi la colère des manifestants. Photo : GK / Rue89 Strasbourg / cc

L’intersyndicale appelle à un « raz de marée populaire » le 1er mai.


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