
Camp de l’Étoile : malgré l’ouverture d’un gymnase, la municipalité écologiste sous le feu des critiques
Près de 80 personnes ont manifesté samedi 17 septembre pour l’hébergement inconditionnel des migrants installés place de l’Étoile. Dans le cortège, l’ouverture d’un gymnase par la municipalité écologiste est décrite comme insuffisante, voire dangereuse pour certains sans-papiers.
« Pour nous, la mise à l’abri dans un gymnase est un guet-apens. » Militante de l’association Attac et du collectif D’ailleurs Nous Sommes D’ici, Germaine (le prénom a été modifié) tient une banderole « Un toit, un droit, papiers pour tous » sur la place de l’Étoile en ce début d’après-midi, samedi 17 septembre. Malgré l’ouverture d’un gymnase par la municipalité écologiste la veille, la manifestante ne décolère pas : « On sait très bien qu’une fois pris en charge par la préfecture, les migrants seront renvoyés dans leur pays. » À ses côtés, Martin (le prénom a été modifié) rajoute : « On est en colère, sidéré par la collaboration de la Ville avec la préfecture ainsi que du manque de discussion avec les associations (d’aide aux migrants, NDLR). »

Hamza : « J’ai déjà été dans le gymnase Branly »
Vers 14 heures, près de 80 personnes ont quitté la place de l’Étoile en direction du centre-ville de Strasbourg pour l’hébergement inconditionnel des migrants. Au sein du cortège, Hamza explique son refus d’intégrer le gymnase du Heyritz :
« J’ai déjà été dans le gymnase Branly (en juillet dernier, NDLR). J’ai ensuite été envoyé au centre d’aide pour le retour de Bouxwiller. Là-bas, on voulait me faire signer un papier pour que je retourne dans mon pays. Donc je suis revenu à Strasbourg, place de l’Étoile. »

Hamza fait partie de ces migrants dont la demande d’asile a déjà essuyé un avis négatif. Accompagné de bénévoles strasbourgeois, il tente de faire une nouvelle demande de titre de séjour pour des raisons médicales (il dialyse trois fois par semaine), « mais prendre un rendez-vous à la préfecture est devenu quasiment impossible », explique le militant strasbourgeois Gabriel Cardoen.
Une situation « absurde et insensée »
Fondatrice de l’association d’aide aux personnes sans-abri, Sabine Carriou était présente au camp de l’Étoile lorsque la municipalité écologiste a lancé une mise à l’abri. L’ancienne professeure de mathématiques décrit une situation « absurde, insensée où l’on disait à celles et ceux qui ont épuisé tous les recours de demande d’asile, de ne pas aller au gymnase. »
Dans le cortège, plusieurs manifestants estiment aussi que la municipalité n’est pas allée assez loin avec cette ouverture d’un gymnase. Pour Julien, de l’union locale CGT, la mairie « doit arrêter de se lamenter de l’attitude de la préfecture. On sait que la préfète veut juste expulser les migrants. Donc si l’État n’assume pas ses responsabilité, la mairie doit la prendre. Elle pourrait par exemple réquisitionner des logements vides à Strasbourg afin d’offrir un vrai toit aux migrants. »

Contactée, la Ville de Strasbourg indique avoir ouvert 100 places dans le gymnase Heyritz. Dans la soirée du 16 septembre, seules 27 personnes étaient hébergées dans le bâtiment municipal. Sur la place de l’Étoile, des dizaines de personnes continuent de vivre dans des tentes à quelques mètres de la mairie.
Et les enfants du camp qui sont de fait à la rue, comment vivent-ils ces traumatismes et l'humiliation des adultes ?
Jour après jour ....et la nuit? Comment se passent les nuits?
Nous connaissons pourtant bien l’expression des troubles psychiques dus à la précarité: honte, désespérance, refus de s’engager dans une relation affective pour ne pas souffrir, dépendance à l’alcool et à certaines drogues, troubles psychologiques ou psychiatriques chroniques, refuge compulsif dans le sommeil, insomnie, la boulimie ou l’agressivité.
On retrouve aussi une impulsivité et des difficultés de symbolisation.
De plus l’extrême pauvreté ou la précarisation modifie le rapport au temps, le dévalue ou le surinvestit.
« Refuser de voir au-delà de la journée qui vous attend, c’est quelquefois nécessaire au maintien de la cohésion de sa personne. Inversement, faire perdurer un statut précaire, faute d’espérer un processus, une évolution, peut également avoir un effet protecteur. Dans les deux cas, le temps est immobile » (Maryse Esterle-Hebidel)
On voit que les précarisés peuvent avoir besoin de conserver l’initiative du rapport à leur temps et que respecter un rendez-vous peut constituer le sentiment de perdre le dernier bastion d’un libre arbitre quasiment effacé par la précarisation.
Fixer un rendez-vous le matin à des insomniaques peut constituer une véritable « faute professionnelle ».
Solidarité avec les sans papiers.
Ensuite, cela implique que les écologistes de la majorité aient véritablement des valeurs humanistes, et que ce n'était pas juste un argument électoraliste. Mais je pense que la situation actuelle répond à cette problématique. D'ailleurs, rien n'inspire aussi peu confiance que des politiques qui se revendiquent "humanistes".
Et par pitié, évitez cette écriture inclusive, cela rend votre commentaire absolument incompréhensible si on ne le relit pas au moins trois fois.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Deneken