
Alors que les annonces sur de nouveaux couvre-feux sont attendues ce jeudi soir et que le contexte sanitaire continue de se dégrader à Strasbourg, Jeanne Barseghian a annoncé une « édition 2020 de Strasbourg capitale de Noël » sans les chalets des commerçants.
« L’édition 2020 de Strasbourg Capitale de Noël ne sera pas une édition comme les autres », même si tout le monde s’en doutait, le couperet est tombé ce jeudi 22 octobre.
La maire (EELV) de Strasbourg Jeanne Barseghian l’a annoncé lors d’une conférence de presse : « Strasbourg n’est pas dans une bulle. Nous avons deux semaines de retard par rapport à la situation sanitaire ailleurs en France, mais nous connaîtrons la même situation au final. »
La maire écologiste avait proposé deux scénarios à la préfecture du Bas-Rhin, dans un courrier envoyé le 16 octobre. Le premier avec les 300 chalets habituels et des contraintes de circulation liées à la situation sanitaire, le second sans chalet afin de maintenir ce qui peut l’être. Mais la préfète du Bas-Rhin réservait sa décision à la fin octobre, une attente ingérable pour les services de la Ville de Strasbourg et les partenaires impliqués dans l’opération selon Jeanne Barseghian :
« Nous n’avions déjà que très peu de temps pour organiser Strasbourg capitale de Noël compte tenu de l’épidémie. Nous sommes déterminés à maintenir les festivités mais au regard de la dégradation des conditions sanitaires ces dix derniers jours, j’ai décidé en responsabilité de retenir le second scénario, celui sans chalet. »

Des dispositifs de soutien pour les commerçants
C’est un coup dur pour les commerçants qui comptaient sur ce mois de festivités pour rattraper un chiffre d’affaires déjà amoindri par la crise sanitaire.
« Je mesure l’impact de cette décision et ses conséquences. C’est pourquoi, nous travaillons d’ores et déjà, en lien avec les services de l’État pour mettre en place des dispositifs de soutien permettant de compenser cette suspension des chalets et les pertes occasionnées. »
Jeanne Barseghian
Les animations, les chorales, le sapin ou encore les illuminations seront maintenus ont affirmé les élus qui ont renvoyé à des annonces ultérieures pour les détails. Il faut remonter à la Seconde guerre mondiale pour la dernière annulation du Marché de Noël de Strasbourg.

Des forains très en colère
Peu après ces annonces, plusieurs forains se sont déplacés jusqu’à l’Hôtel de ville pour protester directement auprès de la maire, comme Abigaël Bodein, qui tient un chalet alimentaire près de l’opéra, place Broglie :
« Avec un protocole, on pouvait maintenir les chalets. On a espacé les chalets, on a mis en place des zones de restauration… On a déjà réalisé tous nos investissements pour la saison. On ne comprend pas pourquoi seulement les chalets sont annulés et pas le reste… Si la situation sanitaire est si grave, alors il faut tout annuler. »
Abigaël Bodein, commerçant non-sédentaire du Marché de Noël
La maire a tenté de les rassurer en promettant des mesures d’accompagnement économiques pour les commerçants non-sédentaires mais sans convaincre. Ceux qui étaient présents ont annoncé qu’ils n’accepteraient pas cette décision.
À Colmar, le maire (LR) Éric Straumann a annoncé sur Facebook qu’il se donnait « jusqu’au 30 octobre » pour décider s’il maintenait le Marché dé Noël.
Que je sache, le marché de Noel est loin d'être un fer de lance économique de toute la région. Et nos actions sont bien de nature à favoriser (ou pas) la transmission du virus. Un marché de Noel, c'est le brassage de milliers de passants au centre ville venant de tous horizons, pour ainsi dire une véritable opportunité de transmission d'un virus tel que le SARS-COV2, à tel point qu'il est à certains endroits difficile d'avancer et les visages s'y côtoient à moins d'un mètre. Ajoutez à cela un air froid et humide, des masques enlevés en raison de la consommation de vin chaud ou de gourmandises, et on a un véritable cluster géant en puissance!
C’est à présent clair pour toutes et tous.
De mon côté je vais convier des ami.e.s à Strasbourg pour faire vivre la ville.