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Faible mobilisation à la manifestation pour la hausse des salaires

Environ 500 personnes ont participé à Strasbourg la manifestation pour la revalorisation des salaires et des retraites avant les élections et face à l’inflation.

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Faible mobilisation à la manifestation pour la hausse des salaires

Malgré les drapeaux multicolores, la place Kléber était bien peu remplie jeudi 17 mars pour la manifestation interprofessionnelle pour la hausse des salaires et des retraites. De part et d’autres de la place centrale, les fanions bleus de l’Unsa et de la CFTC ont attendu le départ du cortège pour se rapprocher des syndicats plus régulièrement présents dans les manifestations comme la CGT, Solidaires, ou Snuipp-FSU pour les enseignants. D’autres syndicats, comme la CFDT ou FO n’avaient pas appelé à la grève.

ll fallait bien les rythmes du Prolet Tanz Klub de la CGT pour un peu animer le cortège syndical, l’un des premiers sans que le masque soit la norme. Environ 500 personnes ont défilé, menés par une cinquantaine d’étudiants en tête de cortège. Cadre à la SNCF et régulièrement présent dans les manifestations, Jean-Luc regrette qu’il « n’y a pas eu beaucoup de communication en dehors des syndicats. Tout le monde aurait besoin d’une hausse de salaire en ce moment ». Un responsable de la CGT, qui veut garder l’anonymat, s’interroge : « Les manifestations sur l’Ukraine sont aussi en baisse, alors que ce sont des personnes différentes. On se sait pas trop ce qu’il se passe en ce moment ».

Fidèle au rendez-vous, le Prolet Tanz Klub de la CGT a animé la tête du cortège. Photo : Evan Lemoine / Rue89 Strasbourg / cc

Négociations et détériorations

Présent à la manifestation « en solidarité avec l’appel interprofessionnel », le délégué syndical de l’Unsa à la CTS, Stéphane Davuely, estime que la bataille salariale face à l’inflation se mène en plusieurs fois :

« Nous venons de signer un accord avec la direction pour une hausse de rémunération de 3,5%. C’est en décembre 2022 que nous verrons l’inflation réelle sur l’année. S’il y a un décalage, il faudra revenir vers l’employeur. »

Sous un drapeau blanc Snuipp-FSU, Jonathan Welschinger, enseignant en CE1/CE2 à Reuss dans la vallée de la Bruche, explique qu’au-delà des rémunérations, c’est tout un cadre de travail qui s’est détérioré dans les écoles. « On a beaucoup moins de remplaçants et beaucoup plus de contractuels qu’on envoie au casse-pipe, sans formation ». Un peu loin, Delphine, une salariée de la Région Grand Est s’offusque que la collectivité « impose du poser un jour de congés le 27 mai », lors du pont de l’Ascension dans le cadre d’une fermeture généralisée. « Il n’ont pas le droit de faire ça, il faut leur faire remonter », estime-t-elle.

Quel hausse pour le point d’indice ?

Un dernier sujet alimente les conversations chez les membres de la fonction publique. La hausse du point d’indice, en raison de l’inflation, promise par la ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin après un quinquennat de stagnation. Une revalorisation « à l’été », sous entendu après une réélection d’Emmanuel Macron et sans en donner l’ampleur. Même si beaucoup de participants voient là une annonce « électoraliste » et « floue », ils aimeraient une hausse franche et durable dans le temps, de sorte à rattraper les années de stagnation et donc de perte de pouvoir d’achat.

Pour les syndicats, il faudrait une hausse entre 10 à 18%, quitte à ce que cela se fasse en plusieurs années pour s’aligner sur l’inflation cumulée. Des projections qui ne tiennent pas compte de l’inflation à venir. La dernière hausse du point d’indice n’était que de 1,2%, (0,6% fin 2016 et 0,6% début 2017), là encore avant les élections. Et la fois précédente, c’était en 2011, il y a plus de dix ans.


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