Une lettre d’excuses aux victimes, un rapport commandé au cabinet de la militante féministe Caroline de Haas, des annonces… La maire de Strasbourg cherche à reprendre la main sur l’affaire Hervé Polesi. Il faut dire que la position devenait intenable pour Jeanne Barseghian (Les Écologistes). En pleine campagne pour les élections municipales, l’élue au discours féministe appuyé se doit de clarifier sa prise en compte des accusations de violences sexistes et sexuelles (VSS) par l’un de ses adjoints, au sein de la collectivité et de l’Université de Strasbourg.
Dans cet entretien à Rue89 Strasbourg, Jeanne Barseghian admet les erreurs commises dans ce dossier et précise les faits derrière les termes flous comme « propos inappropriés ». Il engage Jeanne Barseghian, candidate pour un nouveau mandat, à mettre en œuvre de nouvelles mesures pour éviter que des femmes ne se sentent pas protégées face à des VSS commises par un élu ou un agent de la collectivité.
Rue89 Strasbourg : quel a été votre sentiment à la lecture de ce rapport ?
Jeanne Barseghian : Je ressens une détermination à tirer les enseignements de cette affaire et à mettre en œuvre l’ensemble des préconisations qui figurent dans le rapport. On doit pouvoir améliorer tous les dispositifs de signalement et d’accompagnement des victimes et finalement de sanctions des auteurs pour empêcher tout type d’impunité, à fortiori quand il s’agit d’un élu. C’est vrai qu’il est apparu nécessaire de renforcer nos dispositifs pour pouvoir protéger toutes les femmes au sein de notre collectivité.
Quel est votre sentiment en prenant conscience qu’en fin de mandat il y a encore des failles dans le dispositif de prise en charge des victimes de violences sexistes et sexuelles au sein de la collectivité ? N’est-ce pas un peu tard pour agir ?
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