
Durant la nuit du 18 mars, Sofiane, un jeune homme de 19 ans, a été victime de violences policières au cours de son interpellation. Mercredi 25 mars, le parquet a saisi l’Inspection générale de la police nationale.
Dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 mars, à l’issue d’une course poursuite dans le quartier Hohberg à Koenigshoffen, une patrouille de police suit un véhicule suspect depuis Bischheim. Le chauffeur, sans permis, refuse de s’arrêter et a continué à rouler.
Une fois arrivé dans son quartier, Sofiane, passager, descend du véhicule et court. C’est alors qu’une autre patrouille de police rattrape le jeune homme de 19 ans. Sur une vidéo prise au smartphone et transmise par un témoin, on voit Sofiane s’arrêter, lever les bras avant d’être mis à terre par un policier et frappé. Sofiane indique qu’il a été roué de coups de pieds au visage par les policiers et insulté.
En possession de 60 grammes de cannabis, il est emmené à l’Hôtel de police. Cependant, les violences ne stoppent pas selon ses déclarations. Une fois arrivé au commissariat, un policier aurait continué de le frapper. Poursuivi pour acquisition et détention de stupéfiants, Sofiane a été placé 24 heures en garde à vue.
Me Renaud Bettcher, avocat de Sofiane, juge abusifs les éléments retenus contre son client :
« Le cannabis était destiné à sa consommation personnelle en vue du confinement. Le motif des poursuites a volontairement été gonflé. Selon la Cour de cassation, il ne devrait être poursuivi que pour consommation de stupéfiants. »
Fracture au nez et oedème péri-nasal
Le lendemain, Sofiane est transporté au CHU de Hautepierre pour un constat de l’étendue des blessures. Le médecin diagnostique une fracture au nez avec déplacement et un important oedème péri-nasal.

Son avocat commente :
« La famille est effondrée, c’est un enfant de 19 ans. Il a été massacré par les policiers. C’est honteux. »

L’IGPN s’empare de l’affaire
Mercredi 25 mars, l’inspection générale de la police nationale (IGPN) est saisie par le Parquet de Strasbourg, suite à un signalement de la Police nationale elle-même.
Mais cette saisie inquiète Me Bettcher :
« Je n’ai aucune confiance en l’IGPN. On l’a vu avec les Gilets jaunes. Elle n’est là que pour retarder, voire enterrer l’enquête. Si c’était un policier qui avait subi de telles violences, l’auteur passerait en comparution immédiate. »
Il précise :
« On a les preuves des coups. On a des vidéos, images et témoins. Pourquoi leur confier ? Ce sont des policiers qui enquêtent sur des policiers. Ça n’a aucun sens de leur remettre l’enquête. »
Dans les prochains jours, Sofiane subira plusieurs opérations chirurgicales suites aux violences subies. Il est convoqué en juin pour comparaître sur la reconnaissance préalable de sa culpabilité (CRPC), pour détention et usage de cannabis. Contactée, la direction de la Police nationale a refusé de s’exprimer sur cette affaire. Le Parquet n’a pas non plus accepté de répondre à nos questions, mais a confirmé avoir saisi l’IGPN suite à premier signalement venu de la police.
Je ne crois pas que le confinement autorise les policiers à être des cow-boys. Ça explique, mais ça n'autorise pas.
Et hors période de confinement les mêmes choses arrivent, donc pas sûr que ça explique non plus.
Pendant que nos hôpitaux croulent et que des personnes âgées souffrent et décèdent...Il faut impérativement revoir de fonds en comble votre échelle de valeur.
Et bien évidemment pas un mot de la jeune policière de 23 ans grièvement blessée à la tête par un jet de brique.
J'avais envisagé un abonnement parce que certains articles sur la ville sont très intéressants mais là vous dépassez les bornes de l'entendement. En pleine crise de coronavirus, bafouer l'autorité et la nécessité absolue du confinement relève au mieux de l'inconscience, au pire de la stupidité.
Adieu
Jurez que vous ne péteriez pas une durite !!
C'est arrivé à Beauvais, pourquoi en parler dans cet article ?
Je ne crois pas qu'on soit en manque d'articles sur la situation actuelle dans Rue89 Strasbourg. Et la vie ne s'arrête pas pour autant pendant le confinement.