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Deux couturiers drag-queens lancent des robes de mariées d’un autre genre
Société 

Deux couturiers drag-queens lancent des robes de mariées d’un autre genre

par Lola Manecy & Guillaume Krempp.
Publié le 30 juin 2021.
Imprimé le 04 octobre 2023 à 02:32
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Le défilé de lancement de la maison de couture « Du Fermoir de Monsac » s’est tenu dimanche 27 juin. Les deux créateurs drag-queens, James et ViviAnn, proposent des robes de mariées personnalisées pour tout type de clientèle.

Des mannequins séniors, de grandes tailles, androgynes ou encore en fauteuil roulant défilent ce dimanche 27 juin à l’espace Colod’Art à la Meinau. Ils et elles arborent toutes des robes de mariés, pour homme ou pour femmes. L’objectif de James et ViviAnn, les deux créateurs de la nouvelle maison de couture Du Fermoir de Monsac, est clair : dé-genrer le monde du mariage.

En janvier 2020, les deux couturiers se rencontrent lors d’une soirée Drag Queens à Strasbourg. Au fil des discussions, ils prennent conscience qu’un désir commun les anime : la couture et l’envie de créer un atelier boutique, situé au 14 Grand’rue, en restant drag queen. ViviAnn abandonne donc son métier de coiffeur et James celui de chocolatier chez Pierre Hermé.

James et ViviAnn, les deux créateurs drag-queens lors du défilé de lancement de leur maison de couture, dimanche 27 juin (Photos Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg)

Venant tous les deux de Mulhouse, ils s’implantent à Strasbourg, « ville cosmopolite et à la population ouverte d’esprit ». ViviAnn a suggéré de s’y installer car elle connaît bien la scène drag. Elle propose alors son nom de scène de drag queen, « Du Fermoir-de-Monsac », comme nom de marque, et propose à James un mariage fictif qui lui permettra de prendre à son tour ce nom. La marque « Du Fermoir-de-Monsac » est née.

« Nous sommes les premiers à dessiner des robes de mariées en drag queen »

Il existe plusieurs créateurs et créatrices en France qui proposent des robes sur-mesure. Mais James et ViviAnn sont les premiers à proposer un sur-mesure personnalisé jusque dans les moindres détails, pour tout type de clientèle :

“Le concept n’est pas nouveau dans le sens où, avant les années 1960, les gens avaient l’habitude de porter du sur-mesure. On veut renouveler cela : proposer du fait main et créer de la proximité avec nos clientes. En revanche, nous sommes les premiers à dessiner des robes de mariées tout en restant drag queen !”

ViviAnn est drag queen depuis 2018 et monter cette entreprise lui a paru une évidence pour véhiculer leurs valeurs :

« Je ne fais pas cela pour surfer sur un effet de mode, mais pour mettre nos clientes à l’aise. Quand elles viennent chez nous, elles voient deux personnes qui font partie d’une minorité et elles se sentent dans un espace safe et bienveillant. »

Une robe de mariée portée par une des modèles lors du défilé de lancement de la maison de couture « Du Fermoir-de-Monsac » (Photo GK / Rue89 Strasbourg)

Réaction à un univers du mariage élitiste

Les deux créateurs constatent qu’il n’est pas toujours facile de trouver la robe de ses rêves dans le monde du prêt-à-porter :

« Les robes ne sont pas toujours adaptées à la morphologie, à l’âge ou au style de la personne. On s’est rendu compte que le mal-être et les complexes des gens sont arrivés avec le prêt-à-porter. On veut s’adresser à tout le monde, que nos mariées soient les meilleures versions d’elles-mêmes.”

James et ViviAnn font aussi en sorte de s’adapter aux budgets de leurs clientes. L’entrée de gamme se situe autour de 1 500 euros. Ensuite, le prix évolue en fonction des matières et du nombre d’heures de travail pour confectionner la robe. Les deux créateurs vont parfois même jusqu’à créer les robes des demoiselles d’honneur et des accessoires assortis pour les mariés.

L'AUTEUR
Lola Manecy & Guillaume Krempp

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