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Le Molodoï prend des airs de cabaret pour le retour des concerts Pelpass

Du 18 octobre au 13 novembre, l’association Pelpass organise six concerts, assis à table, au Molodoï. Au programme : une douzaine d’artistes folk, hip hop, indie pop ou de chanson.

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Le Molodoï prend des airs de cabaret pour le retour des concerts Pelpass

Qu’il paraît loin le temps où la joyeuse bande de Pelpass ambiançait les nuits strasbourgeoises à coups de festivals… En dehors d’une soirée cet été à la Grenze le 28 août, l’association est absente de la scène locale depuis le dernier Fanfar’o’doï, qui s’est tenu du 6 au 9 février. La 8e édition d’Ind’hip’hop est passée à la trappe, tout comme le très éclectique et prometteur Pelpass Festival 2020.

Huit mois sans musique, c’est trop ! L’association a décidé d’organiser, du 18 octobre au 13 novembre au Molodoï, une série de six concerts assis à table et « covid-friendly ». Jérémie Fallecker, directeur et programmateur précise le dispositif :

« Pour que la préfecture accepte la tenue d’un spectacle, il y a deux possibilités : soit tu installes des rangées de chaises avec un siège vide entre chaque groupe, soit tu invites les gens à réserver des tables avec leurs amis. Comme ça, il n’y a pas de problèmes de distanciation et tu enlèves ton masque quand tu veux boire un coup. C’est l’option qu’on a retenue. »

La capacité du Molodoï est fortement réduite. La salle accueillera entre 80 et 120 spectateurs, contre 750 en configuration normale. Une reprise minimale pour la salle de concerts du quartier Laiterie et pour Pelpass, qui a adapté sa programmation. « La folk, la pop se prêtent mieux à des concerts assis que des shows un peu plus nerveux », relève Jérémie Fallecker. « Quoique, se reprend-t-il, même sur une chaise, on peut très bien bouger la tête, remuer son corps et taper du pied. »

L’appel de la tournée, plus fort que la pandémie

Pelpass a fait appel à des artistes français et internationaux qui tentent de tourner malgré l’épidémie. Ils seront épaulés, en première partie, par des musiciens et groupes issus de la scène alsacienne.

Premier à ouvrir la série, dimanche 18 octobre, Matt Elliott sortira sa guitare folk pour transporter le public du Molo dans son univers brumeux et mélancolique. Subtilement soutenue par quelques notes de piano et accords de violon et de violoncelle, la musique du Britannique à la voix rauque est une douceur à savourer sans modération. La première partie sera assurée par le poète anglo-franco-écossais Ross Heselton, qui a signé chez le micro-label strasbourgeois Soleils Bleus.

Mardi 20 octobre, ce sera au tour de Lombre de combler les mélomanes en manque de bonnes ondes. Le Toulousain déroule ses textes comme on part en guerre contre ses propres démons. Il s’inscrit ainsi dans la lignée d’artistes comme Fauve ou Gaël Faye et livre un slam poignant et intimiste, ponctué de sonorités urbaines percutantes. Ce concert sera précédé par le duo Céaile & Wesh Taum, fusion surprenante de deux univers se retrouvant sur une parcelle entre ciel et terre.

Lombre sera sur la scène du Molodoï, mardi 20 octobre (YouTube)

Deux soirs d’electro drum et de pop indé

Troisième artiste à se produire sur scène, jeudi 29 octobre : Samuel Klein qui jouera en solo. Batteur du groupe d’electro swing Lyre le Temps, glaneur de voix et de sons du quotidien, le Strasbourgeois compose des formes hybrides et immersives alliant électronique, transe onirique et musiques répétitives. Il partagera la scène avec Mihaï, héritier d’une électro vrombissante qui associe rythmes joués en live et modulations électroniques générées par des synthétiseurs.

Le lendemain, vendredi 30 octobre, Thomas Médard, connu sous l’alias The Feather, plongera les spectateurs dans une indie pop rêveuse et planante. Un véritable défi pour le musiciens belge lorsque l’on sait qu’il a troqué sa guitare folk contre un piano et des claviers il y a peu. Une soirée lancée sur les chapeaux de roue par le show de Labaz, qui allie dans ses compositions rythmes arabes, psychédélisme turc et hip hop des Balkans, ainsi que par une session vinyles 100 % découverte assurée par DJeress.

Folk et flow

Pour les deux derniers concerts, l’équipe de Pelpass a concocté un programme aux petits oignons, avec jeudi 12 novembre, Black Dead Sea Dahu. En 2018, pour son premier album White Creatures, le talentueux groupe suisse-allemand crachait au monde son indie folk ensorcelante et signait ainsi le début d’une belle aventure. Un album porté par la subtile plume de Janine Cathrein, qui nous emmène en voyage au son de sa voix profonde et envoûtante. Le début de soirée est, lui, confié à Flo Chmod, ancien punk passé au folk, qui retranscrit dans ses compositions ses ressentis, idéaux politiques et déceptions.

Flo the Kid, vendredi 13 novembre, un hip hop distillé dans la langue de Shakespeare, qui n’a rien à envier à ses cousins US. Un flow naturel et rafraîchissant alimenté par deux séjours à Boston et dans le Mississippi. En première partie, le rappeur mulhousien SMR aura la lourde tâche de chauffer le Molodoï. Membre de Sphère Primaire, il a sorti cette année un nouveau projet : Jeu d’enfants.


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