
L’Amicale des habitants de l’Elsau interpelle les élus strasbourgeois et de la Collectivité d’Alsace pour qu’à la faveur de la rénovation du quartier une cantine soit proposée aux quelques 800 élèves du collège Hans Arp.
Mesdames, Messieurs,
Beaucoup de collèges strasbourgeois n’ont pas de cantines. Or cela ne favorise pas la lutte contre la malnutrition qui sévit particulièrement dans les quartiers populaires comme l’Elsau et aggrave l’inégalité des chances des quartiers dits prioritaires.
Nous avions interpellé la Ville de Strasbourg en 2020 et les élus de la Collectivité d’Alsace (CEA), notamment Fleur Laronze et Damien Frémont, pour que cela change. Suite à cela, un dispositif bien insuffisant a été mis en place par la CEA : une cinquantaine d’élèves du collège Hans Arp (sur 820) vont en bus au Creps à Kœnigshoffen pour déjeuner tous les midis ; le trajet nécessitant 20 minutes à l’aller et 20 minutes au retour, les collégiens ne disposent que de 15 à 20 minutes pour déjeuner dans une salle à part.
Ce service mis en place par la CEA est totalement insuffisant, voire dissuasif, et ne règle en rien les problèmes du quartier. Ce dispositif n’incite pas les familles à inscrire leur enfant à la cantine ; beaucoup d’enfants continuent de mal manger souvent aux abords du collège. Enfin, l’absence de restauration scolaire peut engendrer d’autres difficultés, comme par exemple d’obliger certaines mères à rester chez elles pour assurer le couvert du midi à leurs enfants, leur rendant l’accès à une vie professionnelle plus compliqué.
De plus, le Creps ne peut pas accueillir plus de 50 enfants, alors que, d’une part 80 familles ont répondu dans un sondage récent qu’elles souhaiteraient que leurs enfants mangent à la cantine, et que d’autre part les effectifs du collège sont en augmentation : le collège Hans Arp accueille actuellement 820 élèves et 870 sont attendus à la rentrée 2023. Il est évident que la création d’un lieu dévolu à la restauration du collège créera un afflux de demandes supplémentaires de la part des parents.
Le CEA a mis en place un tarif unique de 3,33 euros par repas et refuse toute construction de cantine à Hans Arp sous prétexte que le tarif resterait trop cher pour les familles du quartier. Or il existe un fonds social qui dépend de l’Éducation nationale et une aide financière pour les cantines alimentées par le département : tout cela permettra de satisfaire les demandes d’aide des familles, quel que soit le coût de la cantine. Espérons que les services de la CEA n’oublieront pas de préciser tout cela aux familles, lors de sa prochaine enquête ou de ses prochains courriers sur la restauration scolaire.
Mettre les efforts en commun
La Ville de Strasbourg a depuis longtemps mis en place une tarification solidaire pour les écoles maternelles et élémentaires, ce qui est particulièrement important dans les quartiers prioritaires comme l’Elsau. Pourquoi la CEA ne pourrait-elle faire de même avec les collèges et les lycées ?
Bien qu’un projet de cantine commune entre les écoles maternelles, élémentaires et le collège soit à l’étude, nous pensons qu’un bâtiment de restauration devrait se situer dans l’enceinte du collège Hans Arp, qui dispose d’ailleurs de terrains qui pourraient être constructibles. La CEA doit construire prochainement des salles de classes et des toilettes supplémentaires devenus nécessaires avec l’augmentation des effectifs. Alors, pourquoi ne pas prévoir une cantine avec ?
De plus, si la Ville et l’Eurométropole y participaient dans le cadre de la rénovation urbaine, on peut espérer que la CEA cofinancerait un service de restauration plus adapté à ce collège ; service, qui rappelons-le, est un enjeu en terme d’égalité des chances, de mixité sociale, de santé publique et de rénovation urbaine. Aussi, nous renouvelons notre demande à la Ville de Strasbourg, à l’Eurométropole et à la Collectivité d’Alsace (dans le cadre de sa mission) de prévoir un bâtiment destiné à la restauration des collégiens à l’Elsau.
Marc Ferrante et Michel Witasse
pour l’Amicale des habitants de l’Elsau
C'est bien, merci à le CEA de faire (une fois de plus) en sorte que rien ne change... Poussons le raisonnement un peu plus loin, ils n'ont pas besoin d'avoir accès à la culture puisque ça ne les intéresse pas. Pour les infrastructures sportives, un terrain de foot suffira bien, pas besoin de plus. Et supprimons les transports en commun, après tout, les magasins du centre ville sont trop chers également...
On note une logique parfaite dans les politiques de la CEA puisqu'elle bloque également un projet "0 chômeur longue durée" sur le même territoire...
Il est très important de ne surtout pas élargir les horizons et les possibles de nos concitoyens en difficulté, de ne pas essayer de corriger un minimum les inégalités de la vie...
Encore un article qui rend triste...
en évitant la sous-traitance et privilégiant les circuits courts.
Hans Arp aurait soutenu
étant né le 16 septembre 1886 au 52, rue du Vieux-marché-aux- ...poissons à Strasbourg
Et pourquoi pas en faire aussi un lieu ouvert et solidaire pour les autres habitants du quartier.
Mireille Desplats, Troc savoirs, le Réseau d'Echanges réciproques de savoirs de Strasbourg
Tout à fait d'accord avec toi, si je peux te tutoyer ( nous devons avoir le même âge)
et sensible à la force de ton patronyme " desplats" pour soutenir la cantine.
En adelphité
Georges