
Neuf associations et syndicats organisent une Marche du refus de la misère. Ils exigent, notamment, de meilleures conditions de logement pour les sans-papiers.
Neuf associations et syndicats appellent à un rassemblement samedi 17 octobre à 12h devant le Parlement européen, puis à une Marche du refus de la misère qui partira à 13h en direction de l’Hôtel de la rue à Koenigshoffen. Ils demandent des actes concrets pour lutter contre la précarité et le mal-logement.
Les organisateurs, menés par l’association La Roue Tourne, prennent en exemple justement l’Hôtel de la rue, plus grand foyer d’hébergement créé et géré par des sans-abris en France. Ce squat de la Maison Gruber à Koenigshoffen, accueille plus d’une centaine de personnes. Une occupation contre laquelle la mairie a abandonné les poursuites le 8 juillet et qui prouve selon les organisateurs « que les discriminations liées à la classe sociale et au racisme peuvent être surmontées ».
La liste des revendications de cette mobilisation comprend des mesures immédiates en faveur des personnes sans-abris et sans-papiers telles que la réquisition de tous les bâtiments commerciaux et administratifs de la Ville de Strasbourg, pour en faire des logements, notamment pour les personnes qui seraient expulsées du squat Bugatti à Eckbolsheim.
Autre revendication majeure : la régularisation et la liberté de circulation pour tous les sans-papiers ainsi que l’arrêt des violences dont ils peuvent être victimes. Ils exigent également l’accès à l’emploi pour tous.
L'itinéraire passe devant lla Cour Européenne des Droits de l'Homme, puis le Conseil de l'Europe. Au passage on salue les Kurdes qui poursuivent leur veille permanente pour réclamer la libération de leur leader Ocalan emprisonné depuis 1992 sur l'île d'Imrali. Ils nous font signe en retour.
On est tout de même 40, des syndicalistes CGT, des Gilets jaunes, des mères de famille féministes avec une fillette qui rythme la marche sur son tambour. Egalement des hommes sandwiches avec leurs revendications sur de grands panneaux blancs. On vient de Colmar, de Metz.
_ Tu sais pourquoi je viens? me dit une amie. Parce que dans notre école il y a des élèves qui dorment dehors. Le matin, quand ils arrivent ils ont le sourire aux lèvres.
Je me suis emmitouflée, mais le temps est finalement agréable. Place de la République certaines sortent le sandwich. On traverse la Place Kléber, et après la gare on part vers la banlieue en suivant la bretelle d'autoroute sur le trottoir.
Terrains enclos de fil de fer rouillé, remplis d'herbes folles, qui alternent avec des cafés et restaurants flambant neuf le long de la nouvelle ligne de tram, nous arrivons à Koenigshoffen, le nouveau quartier à la mode, desservi de longue date par des pistes cyclables.
La manif tourne à la visite guidée, détour par un vaste jardin public enclos rue du Schnockeloch, pour finir au squat Gruber. Au passage on peut voir la fameuse école des Romains avec ses statues monumentales.
Nous sommes invités à visiter le squat. J'irai une autre fois peut-être. Il est 16h passé. Nous sommes contentes de la rando et du devoir accompli.