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Municipales : Quand les candidats passaient pour la première fois à la télévision
Politique 

Municipales : Quand les candidats passaient pour la première fois à la télévision

par Jean-François Gérard.
Publié le 22 juin 2020.
Imprimé le 03 juin 2023 à 15:45
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La dernière semaine de campagne des élections municipales est celle des débats télévisés. L’occasion de rappeler les premières apparitions des candidats à la télévision… ainsi que leurs premiers engagements.

Alain Fontanel apprécie les écologistes

Le premier passage télévisé significatif d’Alain Fontanel date de mars 2010. Alors adjoint aux Finances à Strasbourg, le membre du Parti socialiste ne voit pas de grand danger dans le vote écologiste. Au contraire, dès le soir du premier tour, il est l’un des deux « émissaires » pour négocier la fusion des listes de Jacques Bigot (PS) et de Jacques Fernique (EELV) au second tour des élections régionales en Alsace.

Dans l’appartement où Alain Fontanel est interviewé, on reconnaît aussi l’ex-Vert Éric Schultz, colistier PS en 2020. « On a du plaisir à passer du temps ensemble maintenant et demain à la région », plaisante l’actuel premier adjoint au maire. Sur la liste fusionnée, non sans mal, il sera cinquième, puis élu six ans dans l’opposition au conseil régional de Philippe Richert (UMP).

Le lendemain du premier tour, sur le trottoir enneigé du QG, Alain Fontanel est filmé en compagnie de l’adjoint strasbourgeois Alain Jund (EELV), hilare avec son écharpe verte. « On est invités permanents chez eux et c’est important de travailler ensemble », glisse Alain Fontanel à la caméra sur le pas de la porte, les traits tirés.

En 2020, la liste « Unis pour Strasbourg » (LREM/LR) accuse Alain Jund, colistier de Jeanne Barseghian, d’être à l’origine de tous les maux de Strasbourg en matière d’urbanisme, sa fonction d’adjoint depuis 2008. Il était membre d’une municipalité, dont le premier adjoint et coordinateur de la majorité était… Alain Fontanel.

Jean-Philippe Vetter se lance chez les jeunes UMP

En février 2007, Jean-Philippe Vetter a 27 ans. Il vient de s’encarter comme jeune adhérent UMP. Il participe à la campagne de Nicolas Sarkozy. Une trajectoire qui l’amuse lors d’un collage militant de nuit avec une grosse veste.

A l’époque, le militant de droite ne souligne pas encore le parcours de son père, boulanger, pour marquer une proximité avec l’électorat des commerçants et artisans. L’heure est plutôt à percer dans une famille politique, où il est toujours difficile d’être légitime sans réseau. Il invoque une autre figure familiale, sa mère, qui fut conseillère municipale. En 2014, il devient conseiller municipal à son tour. Questionné sur l’acte fondateur de son engagement, le jeune homme parle de « la réforme des retraites ».

En 1986 déjà, le binôme Oehler-Trautmann

En 1986, les élections législatives se font par listes et par département, et sans parité homme-femme. Le député sortant socialiste Jean Oehler s’est brouillé avec le maire de Schiltigheim Alfred Muller. Il intronise donc Catherine Trautmann en seconde position. « Je crois qu’un homme placé en deuxième position derrière une tête de liste, le complète peut-être mais pas de la même manière qu’une femme. Une femme ouvre des perspectives différentes sur une liste, il y a une différence fondamentale », argumente la conseillère municipale d’opposition de 34 ans à Strasbourg.

La liste PS recueillera 18,58% des suffrages dans le Bas-Rhin, derrière l’UDF (4 élus) et le RPR (2 élus). Deux députés socialistes bas-rhinois seront ainsi élus à l’Assemblée nationale. Les autres listes de gauche ou écologistes n’envoient pas de députés au Palais Bourbon. En France, c’est la première cohabitation puisque la droite l’emporte, alors que le locataire de l’Élysée s’appelle François Mitterrand.

En 2020, Serge Oehler, fils de Jean Oehler, est numéro 2 de la liste de Catherine Trautmann à Strasbourg. Candidat aux élections en 2017, il n’avait pas réussi à contrer la vague « En Marche ».

Jeanne Barseghian et le tourisme durable

En 2008, Jeanne Barseghian, 27 ans, participe à la matinale de France 3 Alsace à l’occasion de la journée mondiale pour un tourisme responsable et respectueux.

Alors chargée de projet pour l’association Rhin Vivant, elle présente le concept de « tourisme durable », encore peu connu à l’époque. Lors de cette émission à un mois des grandes vacances d’été, elle défend l’idée de ne pas partir loin « pour se changer les idées », par exemple en Alsace. « Là, on est mal », embraye le présentateur Lionel Augier, aujourd’hui sur Alsace 20.

Jeanne Barseghian propose des destinations de la « jungle rhénane » comme « le Delta de la Sauer » ; « l’île de Rhinau », « la Petite Camargue alsacienne ». Pour ceux qui veulent aller plus loin ? « Éviter l’avion, surtout pour des courts trajets » ou encore « soutenir la vie locale en achetant des produits du terroir ».

L'AUTEUR
Jean-François Gérard
Jean-François Gérard
A rejoint la rédaction de Rue89 Strasbourg à l'été 2014. En charge notamment de la politique locale.

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